Just one minute please [ PV Lio/Anna]

Anna était seule. Elle avait passé la journée en solitude totale, préferant écouter de la musique rock. Cela la relaxait et comme elle ne pouvait pas sortir, elle devait bien trouver un moyen de s'occuper d'une manière ou d'une autre.

Tournant comme une lionne en cage dans l'usine désaffectée où elle était assignée à résidence, Anna n'en pouvait plus. Cela faisait des mois qu'elle n'avait pas vu son trésor, sa seule raison de continuer à vivre sur Terre : sa fille, Tess. Anna revoyait sans cesse le magnifique visage de sa puce : les cheveux blonds en bouclettes, les grands yeux bleux si semblables aux siens qui avaient un air interrogateur, ses lèvres parfaites couleur rose pale qui la faisait tout le temps rire quand Tess faisait la moue.

Une nouvelle crise de désespoir afflua dans les veines d'Anna, dans lesquelles coulaient désormais du venin. La raison pour laquelle elle n'avait pas le droit de voir sa fille. Si elle lui faisait mal, elle aurait toute l'éternité pour se le reprocher. Rosalie avait raison : elle devait encore attendre. Mais cela lui était intolérable. Combien de temps encore allait elle devoir rester ici?

Prise d'une immense colère et de frustation, Anna mit son poing dans la chaine stéréo qui vola en miettes. Elle le regretta ensuite mais le mal était fait.

Pour tenter de retrouver son calme, Anna se mit assise sur le sol crasseux du hangar et prit sa tête entre ses mains. Soufflant doucement, elle redressa la tête quelques secondes plus tard. Dans l'obscurité de l'endroit, elle sourit à l'idée qu'elle venait d'avoir. Elle ne pouvait pas prendre sa fille avec elle mais cela ne signifiait pas qu'elle ne pouvait pas la voir. Depuis quelques jours, elle parvenait à contrôler sa soif durant quelques heures. Cela serait amplement suffisant.

Revigorée à cette idée, Anna enfila des vêtements décents. Rien de bien extravagant : un pull montant de couleur parme, un jean noir et les chaussures à talons qu'elle avait le soir de son agression et de sa résurrection en tant que créature de la nuit et de l'éternité. Rejetant en arrière ses longs cheveux couleur cuivres tirant vers le roux, elle jeta un bref coup d'oeil dans l'une des vitres afin d'observer son reflet. A l'aide d'une mèche de cheveux, elle cacha son regard qui virait vers l'orangé sombre désormais.

Cela n'ayant pris que quelques secondes, Anna prit son temps pour sortir, guettant avec ses sens développés à l'extrême les personnes pouvant passer par là. Impatiente, elle attendit derrière la porte qu'elles se soient éloignées pour sortir. La porte gémit, rouillée par le temps. La refermant d'une seule main, Anna s'éloigna d'une allure la plus lente possible. Une allure d'humaine.

Se fiant à sa mémoire des derniers jours d'humanité qu'elle avait vécues il y a quelques mois à peine, Anna se retrouva un quart d'heure plus tard dans le centre ville d'Hanover. Tournant à droite, elle prit la direction de l'école publique de la ville dans laquelle Tess allait. Encore heureux que son oncle ait décidé d'emménager ici afin que la petite ne soit pas plus bouleversée qu'elle ne l'était déjà par la mort de ses parents, tués par une bande de drogués selon la rumeur qui avait été installée pour tout les ignorants du surnaturel dans lequel ils pouvaient évoluer.

Une sonnerie retentit aux oreilles d'Anna. Elle reconnut celle de la fin de la journée d'école pour les écoliers. Enfin, elle pourrait revoir Tess. Un sourire vint sur son visage et ses yeux pétillèrent de joie à cette idée.

Observant de loin les enfants qui sortaient, Anna se focalisa sur les enfants blonds. Cela lui fut aisé. Puis, elle reconnut la tête de sa fille. Comme elle avait grandi depuis quelques mois. Ses cheveux avaient poussés assez pour qu'elle se fasse une natte et elle avait poussé d'au moins dix bons centimètres. Elle s'était affinée aussi, perdant un peu les rondeurs de l'enfance. Ce qui frappa le plus Anna fut la tristesse qu'elle pouvait voir dans les yeux de Tess. Cela la rendit triste de penser que sa disparition en était la cause.

Remarquant que personne ne venait pour chercher Tess et qu'elle restait derrière la grille à attendre tandis que les autres enfants repartaient tous avec leurs parents, Anna saisit sa chance. Puisque personne n'était présent, elle pouvait aller voir sa puce. Et peut être même la garder quelques heures. Pour lui dire de ne pas être triste, qu'elle était encore en vie mais qu'elle ne pouvait pas la prendre avec elle pour le moment.

Cessant de respirer, Anna s'apprêta à traverser la rue en regardant de chaque côté pour éviter les voitures. Pas par crainte de se faire renverser mais plutot de causer un accident qui révelerait sa vraie nature. Mais elle sentit une main de la même température que celle de son corps, qui la prenait par le bras, serrant assez fort pour qu'Anna comprenne qu'il ne pouvait s'agir que d'un vampire. Elle grogna alors, doucement puis de plus en plus fort sans se retourner et dégagea le bras avec violence.

Furieuse d'avoir été empêchée dans son projet, Anna se retourna à la vitesse de l'éclair, ses cheveux volant derrière elle et se remettant à leur place, comme si elle n'avait pas bougé d'un pouce et que ce soit le monde qui ait changé de sens plutot qu'elle. Elle s'apprêtait à grogner de nouveau quand elle reconnut le visage du vampire qui l'avait retenue. Il s'agissait de Lio.

Anna avait émis le souhait de rester un peu seul et Lio savait très bien qu’il lui fallait cette solitude pour pouvoir faire le point, trouver la nouvelle personne qu’elle était. Lui-même était resté plusieurs années coupé de tout, pas totalement pour les mêmes raisons, mais il savait le bien que cela pouvait faire. Aussi après un sourire il la laissa, un peu à contre cœur tout de même. Il savait déjà comment occuper ça journée. En effet il fallait trouver un endroit ou vivre, ils ne pouvaient décemment pas continuer à rester dans une usine désaffectée, les conditions n’étaient pas franchement idéales et la décoration très médiocre. Vivre chez lui était également impossible, il louait l’équivalent d’une chambre d’hôtel sur longue durée et il inconcevable d’y vivre à deux. C’est vrai que d’une part cela n’était pas bien grand, encore que ne dormant pas tout les deux l’espace n’était pas vraiment un problème. Non le véritable hic était la présence trop proche d’humains.

Sa protégé n’avait en effet que quelques mois et cette âge contrôler sa soif relevait presque de l’impossible. Croiser de trop près un humain soignait son arrêt de mort, car le vampire devenait alors qu’une bête assoiffé de sang et rien, rien ne pouvait l’empêcher d’atteindre sa proie. Bien sur la présence d’un végétarien à ses côtés était bénéfique, mais le français ne pouvait pas la contrôler seul. D’une part parce qu’une vie sous surveillance était difficile à supporter et d’autre part simplement parce qu’Anna était beaucoup plus forte que lui. Il serait bien incapable de maitriser la force d’un nouveau née. Bien heureusement la demoiselle avait conscience de tout cela et avait elle-même choisi la voix végétarienne même si celle-ci était semée d’embuches surtout dans ses débuts. Rose et Lio essayait de lui faciliter la chose du mieux possible.

C’est pour cela qu’il cherchait aujourd’hui une maison retirait de la ville, près de la forêt si possible. Quelque chose qui permette la sécurité et qui ne ressemble pas à une prison. Annonce et agence immobilière était au programme, mais les offres étaient assez rares dans cette période froide peu de personne déménageait, la proximité des fêtes jouant beaucoup. Et il faut aussi dire que lorsque vous avez l’apparence d’un jeune homme de vingt ans vous êtes déjà moins crédible vis-à-vis des agences. Il devait faire toujours faire comprendre que l’argent n’était pas un problème et user de ses charmes vampiriques. En effet jouer les charmeurs marchait particulièrement bien pour un immortel. Et pour ce qui est de l’argent, en soixante ans de vie vampirique il en avait accumulé un peu, c’était bien loin de l’immense fortune des Cullen, à qui il à fait un petit emprunt, mais cela suffisait.

Après une journée à déambuler d’agence en agence, la visite d’un taudis, de trois cabanes et d’une petite maisonnette en bois, assez agréable il faut dire, il fut l’heure de rentrer. Coupant par des zones inhabitées pour pouvoir courir, il ne lui fallu pas longtemps pour rejoindre la banlieue. Pourtant à proximité de l’usine il eu une drôle d’impression. Il connaissait Anna depuis quelques mois, mais les liens qu’ils avaient tissés étaient très forts, suffisamment pour qu’avec son don il puisse communiquer avec elle sur des distances relativement importante. Pourtant en approchant il n’eu pas sensation habituelle de pouvoir le faire, comme un radar qui n’aurait trouvé un récepteur normalement présent. En contournant l’usine il sentit son odeur, une trace très fraiche, trop fraiche. Il se mt aussitôt à sa recherche, courant rapidement derrière cette odeur maintenant si familière et il accéléra de plus belle lorsqu’il comprit qu’elle avait pris la direction de la ville, priant pour qu’il n’y est pas eu de massacre…

Il poussa un soupir lorsqu’elle apparue dans son champ de vision, il arrivait juste au bon moment. Il comprit tout de suite pourquoi elle était là, ce qui l’emplit de tristesse. Triste parce qu’il imaginait sa douleur, ou plutôt leur douleur, triste par ce qu’il était obligeait de faire. Au moment précis ou elle allait se rendre vers ce qu’elle avait de plus chère, il lui attrapa le bras pour la retenir. En un grognement elle fit volte face instantanément prés surement à attaquer mais pourtant il ne détourna pas les yeux de la petite tête blonde au loin, mais qu’il voyait comme s’il se tenait devant elle. Toujours sans détourner son regard il partagea sa pensée avec elle, faisant résonner sa voix douce et légèrement triste dans l’esprit d’Anna.

*Elle est magnifique* Puis il baissa les yeux vers elle, ce regard tendre dont elle maintenant l’habitude, il desserra sa prise sur son bras pour effleurer sa joue avant d’ajouter dans un demi sourire triste. " Mais crois moi Anna, ce serait une erreur. "

*Elle est magnifique*, entendit Anna dans son esprit. Pas besoin pour elle de chercher loin pour comprendre de qui Lio parler. De Tess, évidemment. " Mais crois moi Anna, ce serait une erreur. " entendit elle, après avoir senti la douce caresse de la main de Lio sur sa joue.

Secouant la tête, Anna dut se rendre à l'évidence. Elle le savait pourtant mais elle aurait tant voulu serrer sa fille contre elle, sentir sa douce odeur et la rassurer un peu, lui retirer la tristesse qu'elle avait dans le regard.

Pourquoi une erreur? C'est ma fille après tout. C'est injuste Lio. J'aimerais tant...

A quoi bon expliquer davantage? Lio pouvait le deviner sans qu'elle le dise de vive voix. Ils étaient devenus tellement proches l'un de l'autre désormais. Il était le seul homme qui pouvait l'approcher sans qu'elle ne l'attaque. Le seul qui pouvait la toucher sans que les flashs de sa dernière nuit d'humaine ne ressurgissent en elle. Le regardant dans les yeux, elle le supplia en lui prenant les mains :

Juste une minute... Tu pourras rester près de moi. Je pense être capable de me contrôler. S'il te plait...

Anna baissa la tête. Elle savait déjà ce que Lio dirait. Il dirait que ce serait trop risqué pour Tess et que leur secret de leur nature allait d'être dévoilé. C'était bel et bien naturel mais en ce moment précis, le secret n'avait aucune importance pour Anna comparé à son instinct maternel. Elle aurait pu envoyer Lio à 100 mètres si elle l'avait voulu ou même amener sa fille à elle avec la force de l'esprit, grâce à son pouvoir de télékinésie. Mais elle ne tenait pas à prendre le risque de blesser l'un ou l'autre en ne sachant pas doser sa force.

Se taisant désormais, Anna continua à regarder Lio droit dans les yeux. On pouvait voir tout le désespoir qu'elle contenait en elle. Ne pouvant rien faire d'autre que la contenir en elle sans même pouvoir la déverser par des larmes vu que les vampires ne pouvaient pas pleurer, elle était condamnée à la garder jusqu'à ce que, soit elle accepte de ne plus revoir sa fille, soit son voeu se réalisait. Pour elle, Anna aurait préferé la seconde option mais elle réalisa que pour Tess, elle était morte et si elle se mettait à réapparaitre devant ses yeux, comme si de rien ne s'était passé, la petite deviendrait folle. De plus, sa vie serait mise en danger si les Volturis apprenaient qu'elle avait été mise au courant de l'existence du surnaturel. Baissant la tête, elle finit par céder. Peut être était ce dû aux pensées que Lio mettait dans sa tête? Ou alors le simple fait qu'il soit près d'elle l'ait raisonnée.

Elle retira alors le bracelet en argent qu'elle avait au bras et le tendit à Lio.

Peux tu le lui remettre, s'il te plait? Qu'elle garde au moins un souvenir de moi....Ce n'est pas interdit, ça, tout de même?

Le regard est une chose puissante, plus que les mots. Il est le reflet de l’âme, même pour un vampire, une porte ouverte sur l’intérieur pour qui savait l’emprunter. Il divulguait état d’esprit et sentiment et celui d’Anna était plein d’une infinie tristesse, Lio le ressentait bien, sa douleur il la partage de bon cœur mais il savait que cela ne l’allègerait de façon infinitésimale. Son cœur mort se serait dans sa poitrine à chaque fois que la vampire rousse regarder sa fille. Ses yeux le piquaient, il pleurait, tout comme il savait qu’elle pleurait. Des pleures sans larmes pour essuyer et évacuer cette tristesse. Il avait toujours était une sorte d’éponge à sentiment, capable de savoir ce que les êtres chères à ses yeux ressentaient, cela depuis son vivant, l’handicape qu’il avait, cette incapacité à communiquer par les mots, l’avait rapproché des autres, et permis lors de sa transformation, plus que de lui donner un don, de conserver une part d’humanité.

Lorsqu’elle lui prit les mains pour lui demander ne serait ce qu’une minute il ressentit un véritable coup de couteau, son regard était suppliant, brulant, elle exprimait là son unique souhait, son seul désire et espoir. Il du se mordre les lèvres pour ne pas le lui accorder. A contre cœur il était son bourreau, celui qui la tenait éloigné de la prunelle de ses yeux et pour cela il s’en voulait grandement. Il porta la main d’Anna à ses lèvres effleura doucement sa peau avant d’appuyer sa joue contre sa main, une excuse silencieuse car les mots, en plus d’être inutile, étaient dépourvus de suffisamment de force. Il resta un long moment ainsi, sans bouger, ce n’est seulement lorsqu’il pensa, à tord, pourvoir contrôler le tressaillement de sa voix qu’il reprit la parole.

_ C’est une erreur parce que justement c’est ta fille ma petite Anna. Même en restant à coté de toi, en cas de dérapage il me serait impossible d’intervenir. Il lui releva la tête pour que leurs yeux emplis de larmes invisibles se fassent face. Tu peux m’en vouloir pour ça, mais je ne te laisserais pas commettre les mêmes erreurs que moi…

A cette seul évocation d’autres douleurs vinrent se sur ajouter à celle-ci, des douleurs plus ancienne, mais pourtant toujours aussi vivre qu’au premier jour. Et il s’agissait effectivement du premier jour, de ses premiers instants en tant que vampire. Comment pourrait-on oublier cela, les premières images perçu par de nouveau yeux s’ancrent dans cette nouvelle mémoire si vaste avec tant de force qu’elle est un véritable choc. Surtout lorsqu’elles étaient si intenses et dures. Il revoyait ce bain de sang avec la même clarté, un massacre de dizaines d’hommes, l’appel du sang, le sang, toujours le sang. Parmi eux se trouvaient les deux personnes les plus chères à son cœur et s’était sur ses propres mains qu’était leur sang. Il ferma les yeux pour cesser de revoir cette scène, un frisson le déchira, une vague de tristesse de honte et de culpabilité se tenait là ou il ne pouvait y avoir de sanglot. Si ses jambes n’avaient été plus solides que le marbre il serait surement tombé à genou. Il se força de ce calmer, prit de grande inspiration, il ne voulait pas surcharger de peine Anna, bien qu’il se doute qu’elle avait plus ou moins comprit ce qu’il s’était passé malgré qu’il soit resté assez vague sur le sujet. C’était exactement ce genre de remord qu’il voulait lui éviter, ce genre de chose qui vous ronge pour l’éternité. Il passa une main derrière la tête rousse, l’autre dans son dos pour la serrer affectueusement, autant pour avoir du réconfort que pour en donner. Il la desserra doucement pour lui adresser un sourire avant de poser de nouveau le regard sur Tess, elle lui ressemblait beaucoup, vraiment.

Lorsqu’Anna lui tendit le bracelet, il le récupéra comme s’il s’agissait de la chose la plus précieuse au monde, et après lui avoir adressé un *mais bien sur ma belle* mentale il traversa la route pour aller vers la gamine de l’autre coté, son sourire à moitié triste sur les lèvres. Arrivé près d’elle il posa un genou au sol pour être à son niveau et pris ça voix la plus tendre et rassurante.

_ Bonsoir Tess… Je m’appel Lio, je suis un ami de ta maman et j’ai quelque chose qu’elle aurait voulu que tu ais. Il prit sa petite main et attacha le bracelet à son poignet, il dut placer le fermoir dans un maillon pour ne pas que le bijou ne glisse de son petit bras. Comme ça, elle sera toujours avec toi et veillera sur toi. * Et moi je veillerais sur elle* la dernière réflexion était bien entendu faite à lui-même alors qu’il tournait la tête vers la direction ou se tenait Anna pour lui adresser un sourire réconfortant avant de s’adresser de nouveau à la petite. Je dois te laisser, mais si tu veux bien, je passerais te voir chez ton oncle pour prendre de tes nouvelles… A bientôt Tess.

Il prenait là un engagement auprès de sa mère, celui de passer régulièrement voir comment se portait sa fille, si elle ne manquait de rien, jusqu’à ce que peut être elle-même puisse la voir. Ce n’était pas une chose impossible, pas dans le futur en tous cas. Il retourna auprès d’Anna, l’oncle n’allait pas tarder à arriver et il était hautement préférable qu’il ne le voit pas accoster la petite fille, en tout cas pas avant qu’il ne se soit présenté à lui.

Anna, je sais que je ne pourrais pas t’interdire de la voir, je n’en ai de toute façon pas le droit, mais pour le moment il vaut mieux que tu ne l’approche pas de trop, je sais que c’est dur mais il faut que tu soit patiente. Je m’en veux de t’imposer cela, mais c’est meilleur solution. Pour vous deux…

Il chercha son regard, espérant qu’elle le pardonne de s’interposer ainsi entre elle sa fille. Plus tard, lorsque sa force de nouveau né aura totalement disparu et qu’elle se contrôlera totalement peut être pourra elle commencer à réapparaitre dans la vie de sa fille.

Après avoir accepté et le lui avoir dit par la pensée, Lio partit en tenant le bracelet d'Anna dans sa main. Ce n'était pas n'importe quel bracelet et Tess connaissait son histoire. Anna avait en effet acheté deux bracelets identiques le jour de son accouchement. Ils étaient donc un symbole du lien qui les liait toutes les deux. Le jour de sa "mort", Anna avait celui de Tess en plus du sien. Et là, elle lui donnait le sien afin qu'elle le garde toujours avec elle tandis que sa mère avait celui de Tess. Une sorte de cadeau réciproque.

Anna écouta ce que Lio disait à sa fille. Le visage de cette dernière s'éclaircit et de l'endroit où elle était postée, Anna put distinguer de la reconnaissance et de la gratitude envers Lio dans le regard de Tess, à l'instar d'elle même.

Le regard de Lio croisa celui d'Anna l'espace d'un instant. Trop rapide pour que Tess ait eu le temps de voir cela et se doute donc que sa mère se trouvait à proximité, menace qui pouvait la tuer désormais. Ses bras rassurants ne seraient plus là pour elle, désormais elle devrait s'habituer à recevoir des calins et une consolation de la part d'autres personnes. Si Anna apprenait que quiconque lui faisait des misères, elle serait capable de le tuer sur place.

Mais Lio revenait déjà, ayant laissé Tess seule. Anna l'observa quelques instants en train de caresser le bracelet, un sourire sur les lèvres et l'air rêveur.

Citation :: Anna, je sais que je ne pourrais pas t’interdire de la voir, je n’en ai de toute façon pas le droit, mais pour le moment il vaut mieux que tu ne l’approche pas de trop, je sais que c’est dur mais il faut que tu soit patiente. Je m’en veux de t’imposer cela, mais c’est meilleur solution. Pour vous deux…

Détournant le regard à regret, Anna se tourna vers Lio.

Ne t'en fais pas, je comprend. Mais c'est dur d'être loin d'elle. Elle me manque tellement. Si je pouvais de temps en temps passer et l'apercevoir même de loin, cela m'aiderait à le supporter. La voir grandir, rire, aimer, je veux voir cela dans son regard au fur et à mesure qu'elle grandira. Même sans moi, je veux qu'elle soit heureuse. Mais je sais aussi que la voir de trop près et qu'elle me reconnaisse serait dangereux pour elle. Si d'autres vampires l'approchent et lui font mal...

Anna ne put se résoudre à dire les mots "et s'il la tuaient". Mais Lio devait l'avoir compris.

... S'ils lui font du mal, je te jure que je leur ferais payer ça.

C'était fini, le frère d'Anna était enfin venu chercher Tess et ils étaient partis en voiture. Il n'y avait plus trace d'eux si ce n'est leur odeur qui stagnait à la place où Lio était quelques instants plus tôt.

On y va? Il n'y a plus rien à faire ici.

Elle le regarda droit dans les yeux, attendant qu'il se décide. En même temps, elle ne s'imaginait pas qu'ils restent là à prendre racine.

Tu va le dire à Rose?demanda t'elle encore.

Il supportait difficilement de devoir lui imposer cela, l’empêcher ainsi de voir sa fille. Il s’en voulait, après tout il était une machine à remords, mais il ne pouvait rien y faire. Il avait condamné Anna à une éternité sans ce qu’elle avait de plus cher au monde. Avait-elle conscience de toute la dimension que cela avait ? Pour le moment il n’y avait « que » l’éloignement, bien qu’il s’agisse déjà de beaucoup, mais les années passeront Tess vieillira sans sa mère alors que celle-ci restera à jamais dans ses vingt deux ans. Il envisageait déjà la douleur d’Anna à chaque moment important de la vie de la petite, les premières sorties, les garçons, la vie… La mort aussi… Mais la question ne se posait pas encore.

Elle disait qu’elle comprenait, malgré la douleur. Et lui comprenait son besoin de la voir, même de loin, seulement il fallait définir des règles pour que la sécurité soit de mise. Il regarda la rouquine son sourire triste sur les lèvres, comment diable pouvait il lui refuser ceci ?

_ Bien sur que tu pourras la voir, mais uniquement de loin pour commencer et avec Rose ou moi uniquement. Chaque fois que tu auras de la voir je t’y accompagnerais. Et quand tu te métriseras totalement tu pourras venir seul si tu le souhaite…

Parler de maitrise totale était un peu hypocrite de sa bouche, depuis quatre ans il avait replongé dans le sang humain, certes par petite dose et sans commettre de meurtre mais replongé tout de même. Mais la présence de Rose et d’Anna à ses cotés allait très certainement lui permettre un nouveau sevrage complet de ce divin nectar. Aider quelqu’un c’est s’aider soit même non ?
Elle était inquiète que sa présence finisse par attirer d’autres vampires qui eux pourraient s’en prendre à Tess. Il est vrai que si le secret était découvert il y avait un risque, la seule loi est que l’existence des vampires reste cachée aux yeux du monde et des humains. A quelques exceptions près, qui était Bella, et un ou deux humains au service des Volturi.

Tu n’as pas en t’en faire, la probabilité, qu’un tel danger de présente est faible et même si c’était le cas il y aurait une armée de vampires pour défendre ta fille. Je ne laisserais personne s’en prendre à elle, Rose et les siens non plus.

Les Volturi eux même craignait les Cullen, surement le plus grand clan après le leur, et Anna étant très liée à Rose il n’y avait aucun doute que la famille n’aurait aucune hésitation à venir en renfort. Les valeurs sur lesquelles elle reposait été d’une force incroyable et tout cela grâce à Carlisle. Aux Yeux du français c’était le vampire le plus compatissant que l’univers connaitra, le plus humain aussi, .un model pour tout végétarien et particulièrement pour lui

Une voiture approcha et ralentie pour s’arrêter non loin de la petite qui ne décolla les yeux de son bracelet qu’au moment ou elle entendit son oncle l’appeler. Il l’embrassa et lui ouvrit la portière arrière pour l’installer et l’aider à s’attacher. Lio glissa une main de réconfort dans le dos d’Anna, son pouce la caressait doucement lorsque la voiture partie. Une nouvelle rupture pour elle, il resta donc muet, c’est elle qui brisa le silence pour signaler leur départ, il lui adressa un sourire et se retourna pour prendre le chemin du retour. La question suivante le fit sourire, elle donnait à celle qui l’avait posé l’impression d’être une petite fille qui venait de faire une bêtise et qui avait peur d’être dénoncé à sa mère.

Bien sur, je lui dirais que ta fille te manque, que c’est dur pour toi. Tu sais Rosalie est la plus à même de comprendre ce manque. Il attrapa l’épaule de la jeune fille en rigolant. Je suis certain que si tu lui disais que je t’ai empêché de l’approcher elle serait capable de venir m’arracher un œil… Ou même les deux !

il plaisantait mais il se pourrait qu’elle en soit vraiment capable. Avant de trouver Mathilda Rosalie s’ouvrait énormément d’être privé de la maternité, elle lutterait pour qu’Anna conserve au mieux la sienne. Profitant du fait d’avoir détendu un peux l’atmosphère et sans la lâcher il enchaina sur un sujet plus joyeux. Sa voix d'ailleurs enjoué claqué avec un accent plus prononcé qu'à son habitude.

Tu sais, je nous ai peut être trouver une petite maison, elle n’est pas immense et assez retirée, une ancienne cabane de chasse. Mais ce n’est pas très loin de chez les Cullen, il faudrait que tu la vois voir si cela te conviens.

Anna avait le coeur brisé en observant de loin sa fille partir avec son oncle. Malgré tout, les caresses de Lio dans son doigt lui mettait un peu de baume au coeur. Ils s'éloignèrent de l'école à pas lents à l'instar des humains qui se trouvaient sur le trottoir. Anna évitait de respirer au maximum afin de ne pas leur sauter dessus. Cela l'arrangea d'autant plus que Lio lui parle. Il lui disait qu'elle pourrait la voir mais de loin. Jusqu'à ce qu'elle puisse se maitriser. En attendant, elle devrait être "surveillée" comme un prisonnier en liberté surveillée. Elle espérait que cette période se terminerait rapidement et se promit de tout faire pour qu'elle ne soit plus tentée par le sang humain en s'entrainant à cela tous les jours s'il le fallait.

Puis Lio la rassura au mieux concernant le danger hypothétique que pouvait représenter ses "visites" à Tess. Elle le remercia d'un sourire de gratitude profonde. Elle espérait cependant que cela n'ait pas lieu, ne supportant pas d'imaginer combien de blessés ou même de morts il y aurait si cela se déroulait.

Puis, après qu'elle le lui eut demandé, il répondit l'air rieur :

Bien sur, je lui dirais que ta fille te manque, que c’est dur pour toi. Tu sais Rosalie est la plus à même de comprendre ce manque. Je suis certain que si tu lui disais que je t’ai empêché de l’approcher elle serait capable de venir m’arracher un œil… Ou même les deux !

Malgré la plaisanterie, Anna n'eut qu'un bref sourire. Elle n'était plus vraiment sure que Rosalie réagisse de cette manière. Elle avait ce qu'elle désirait désormais et par conséquent, Anna doutait sérieusement qu'elle soit préoccupée par son envie de voir sa fille. Constatant probablement que sa blague n'avait pas eu le succès escompté, Lio continua sur sa lancée tout en changeant de sujet. Anna allait bientot pouvoir lui répondre étant donné qu'ils étaient presque arrivés au hangar tandis qu'il parlait.

Tu sais, je nous ai peut être trouver une petite maison, elle n’est pas immense et assez retirée, une ancienne cabane de chasse. Mais ce n’est pas très loin de chez les Cullen, il faudrait que tu la vois si cela te conviens.

Anna hocha la tête. Elle fut soulagée qu'il eut changé de sujet. Au moins, elle cesserait peut être de penser à sa fille pendant ce temps. Elle repassa ce qu'il venait de dire dans son esprit.

Merci beaucoup, Lio. Mais est ce que je t'ai bien entendu dire "nous avoir trouver"? Cela veut dire que tu continueras à vivre avec moi?

Elle espérait sincèrement que ce serait le cas. Seule, elle serait devenue folle probablement. Et il était le seul avec qui elle aurait voulu vivre. En colocation, en tant qu'amis. De toute manière, elle n'était pas sure du tout qu'il la voyait autrement que comme une amie, une soeur au mieux. Mais pas de la manière dont Anna aurait voulu.

Il n’avait toujours pas lâché l’épaule de sa consœur et marchaient tous les deux en direction du hangar terne qui servait plus de prison que d’habitât à Anna. Mais cela ne durerait fort heureusement plus pour longtemps, il était d’ailleurs à peine concevable que cette situation précaire ait autant durée. La nouvelle semblait plaire à la nouveau-née qui releva d’ailleurs l’emploie du « on », il lui adressa un sourire devant l’espérance qu’elle m’était dans sa question.

Et bien… Pour moi cela tombait sous le sens que l’on vive ensemble. Mais je ne veux pas t’imposer ma présence si tu préfère vivre seule…

Un nouveau sourire taquin cette fois ce dessina, il savait très bien qu’elle préférait habiter avec lui et lui aussi préférait cette solution. Pas pour une histoire pratique ou de sécurité, cela ne venait qu’en second plan, non, tout simplement parce qu’il avait une grande affection pour elle. Il l’aimait, la question du comment par contre il ne se l’était pas posé, pas encore du moins. Il ne s’était pas réellement remis de son dernier fiasco amoureux il faut dire. L’arrivé dans sa vie de cette petite vampire mettait fin à une longue période de solitude, cela faisait plus quatre ans qu’il était seul. Bien entendu il avait croisée d’autre vampire depuis que sa route et celle de son amie Sophie, la vampire allemande, s’étaient séparées. Des connaissances amicales mais bien loin de ce lien fort et puissant d’une personne qui par ça seul présence vous apaisait. Et Anna était se genre de personne à ses yeux, il aurait donc toujours grand plaisir à vivre avec elle.

… Mais cela une joie immense pour moi que tu acceptes ! Bon ce n’est pas bien grand pas forcement le mieux pour l’intimité, mais bon étant donné que tu as la force d’un bulldozer faire des travaux sera assez simple… Il laissa échapper un léger rire avant de reprendre Je te la montre ?

Il initia ses pensées dans les siennes pour lui montrer ce qu’il avait vu un peu plus tôt dans la journée. Il fit défiler rapidement le trajet en voiture avec l’agent immobilier puis la petite route en terre dans la forêt. Il s’attarda par contre sur la maison, lui montrant tout ce que yeux avaient vu des murs de bois et de l’intérieurs. Une pièce à vivre prolongé par une petite cuisine, le paquet qui craque doucement. Les deux chambres, les espaces de rangement, la petite salle de bain, tout y passa, même la couche de poussière qu’il y aurait à enlever. Un endroit calme et reposant pas avec quelques gros animaux à proximité en cas de grosse soif. Puis comme rembobinant le film il revint aux images de l’extérieur, de ce qui était visible depuis une minuscule véranda, et après un nouveau tour de la bâtisse de bois et de pierre il quitta l’esprit de son amie. C’était un don très pratique en soi, il valait toutes les descriptions possibles et inimaginables.

Le terrain autour de la maison est assez grand… Alors comment tu la trouve ?

c’était bien loin d’être le grand luxe, mais il y avait du potentiel pour en faire une demeure agréable à vivre, enfin à non vivre plutôt. Après tout ni la cuisine, ni les chambres n’avait de bien grandes utilités pour eux, c’est d’ailleurs pour cela que le français s’était contenté d’une chambre de motel depuis qu’il était ici. Mais maintenant cela changeait, car il n’était plus seul et espérait que cela plaise à sa petite protégée.

L'avantage de cette discussion fut qu'Anna cessa de penser à Tess pour se consacrer exclusivement à son compagnon.

Citation :: Et bien… Pour moi cela tombait sous le sens que l’on vive ensemble. Mais je ne veux pas t’imposer ma présence si tu préfère vivre seule…

Anna lui jeta un coup d'oeil et constata qu'il plaisantait et la regardait d'un oeil taquin. Elle lui jeta un coup de coude dans les omoplates, doucement tout de même mais avec assez de force pour qu'il sache qu'elle aurait pu lui faire un bleu si elle avait voulu. Avec Lio, elle se sentait en confiance. D'ailleurs, il était la seule personne de la gent masculine avec qui elle était aussi bien. Quoi de plus normal vu qu'il l'avait sauvée et avait fait d'elle une créature immortelle? Mais Anna savait qu'il y avait un lien indestructible entre eux. Elle l'entendit alors reprendre :

Citation :: … Mais cela une joie immense pour moi que tu acceptes ! Bon ce n’est pas bien grand pas forcement le mieux pour l’intimité, mais bon étant donné que tu as la force d’un bulldozer faire des travaux sera assez simple…Je te la montre ?

Elle rit elle aussi. Personnellement, elle se fichait un peu de l'endroit où elle allait vivre. La présence seule de Lio la comblait déjà. Même le désert l'aurait contenté s'il était là avec elle et s'il y avait des animaux pour se nourrir. Contenté mais pas totalement non plus. Elle hocha la tête et commenca alors à voir des images. Elle se concentra sur elle afin de tout voir et de ne rien rater. Pas une chose ne passa à travers le regard expert de la jeune vampire tandis qu'elle observait Lio qui passait dans toutes les pièces. Elles étaient encore vides mais avec un peu de temps, elle parviendrait à créer un lieu de vie très accueillant pour eux deux afin qu'ils puissent inviter les Cullen de temps à autre. Elle se focalisa de nouveau sur les pièces de la maison après qu'il eut passé assez vite sur la cuisine, la pièce la plus inutile désormais. Ce fut au tour des deux chambres, spacieuses, la salle de bains et finalement le terrain avec la véranda. Puis plus rien. Plus d'images de la maison. Il ne restait que le visage de Lio qui la regardait. Il lui demanda après quelques secondes :

Citation :: Le terrain autour de la maison est assez grand… Alors comment tu la trouve ?

Anna ne laissa passer aucune émotion. Elle patienta quelques instants afin qu'il ait un peu d'appréhension. Finalement, elle consentit à sourire et parla :

On peut l'avoir quand cette superbe maison? Parce que là, j'ai déjà plein d'idées qui me viennent.

Elle n'avait qu'une envie : aller dans les magasins afin de commander le mobilier et aussi se rendre dans certaines boutiques afin d'acheter certaines choses de première nécessité. Effectivement, une bonne couche de peinture serait nécessaire. Mais la question était : est ce qu'elle serait assez forte pour s'y rendre avec lui afin de choisir tout cela sans s'attaquer aux clients ou au personnel des magasins?

Il ne s’attendait pas au coup de coude qu’elle lui balança, ce qui le déstabilisa un peu en avant mais il se rattrapa rapidement en rigolant avec la grâce propre aux vampires. Cela valait donc à ses yeux toutes réponses de sa part, le coup voulait signifier quelque chose comme « quelle idée stupide d’avoir suggérait que je préfère vivre seule », mais ça il le savait déjà. Il s’était tout les deux fortement attachés l’un à l’autre et à les voir l’on pourrait croire qu’il se connaissait depuis des décennies. Il fit mine d’avoir un peu mal au dos et bougea un peu les bras de façon à s’étirer. Pour sur le coup était assez violent, un humain en aurez beaucoup souffert, mais il était aussi relativement bien maitrisé, et cela il le nota, elle parvenait de mieux en mieux à maitriser sa nouvelle force ce qui ne l’empêcha pas de la taquiner que nouveau.

C’est ça profite qu’être la plus forte pour me brutaliser… je me vengerais !

Il lui adressa un clin d’œil complice avant de lui offrir la visite guidé de la maison, scrutant sur son visage la moindre de ses réactions, le moindre mouvement du moindre trait afin de savoir si oui ou non cela lui plaisait. Il avait toujours été doué pour décrypter les ressentis de ses proches, Anna ne dérangeait pas vraiment à la règle. Encore qu’il était loin de se doutait qu’elle le voyait un peu plus qu’un ami, qu’elle attendait autre chose, tout simplement parce que l’idée ne l’avait pas encore effleuré l’esprit. La rouquine parvint tout de même à ne rien laisser paraitre, l’exercice était plus simple pour un vampire que pour un humain. Elle le fait pour le faire languir un peu et cela marchait ! Il pouvait donner avec précision le nombre de millisecondes qu’elle avait mis avant de lui répondre. Il eut un micro soupir lorsqu’enfin elle lui répondit, de façon positive et pleine d’entrain qui plus est. Mais avant de lui répondre il lui adressa un regard faussement assassin.

Le temps de faire les papiers, si elle te plait vraiment on pourrait l’avoir assez vite. Il lui adressa un de ses plus beaux sourires en plissant les yeux. J’ai moi-même quelques idées d’agrandissement qui trainent. On pourrait aménager en un rien de temps, vu que l’on n’a pas besoin de se reposer et que mon petit bulldozer roux peut également bouger les objets par sa pensée.

Cette fois si il acheva sa moquerie en lui tirant la langue avant de rire de nouveau de bon cœur, content d’avoir ainsi chassé la tristesse de son amie pendant ne serait ce qu’un moment, mais également la sienne. La maison et son aménagement lui occuperait l’esprit pendant un petit moment également, il ne souhaitait bien sur pas qu’elle oubli sa fille, c’était de toute façon une chose impossible, il voulait juste que l’éloignement lui paraisse moins pénible.

J’appellerais l’agence tout à l’heure. Et je compte bien sur toi pour la décoration vu que tu sembles avoir plein d’idée ! Je mets notre aménagement entre tes mains !

Il écarta grand les yeux afin de souligner l’importance de la mission qu’il lui confiait. Lui avait toujours eu un gout un peut trop sobre, et il faut dire n’avait pas eu de réel domicile à lui depuis le temps ou il était humain. Il avait passé le plus clair de son temps en nomade à travers l’Europe. En ce qui concernait la maison, il prévoyait lui d’agrandir les pièces de vie, et peut être la terrasse. Et un de ces quatre faire un garage digne de ce nom.

Citation :: C’est ça profite qu’être la plus forte pour me brutaliser… je me vengerais !

Anna lui fit un clin d'oeil en guise de réponse au sien. Ils avaient vraiment une complicité de vrais amis. Même si elle souhaitait plus, ceci la contentait déjà beaucoup. Et puis, elle n'osait pas faire le premier pas. Après tout ce qu'elle avait traversée qui l'avait amenée à la transformer en vampire, elle allait prendre son temps avant de se remettre en couple avec une personne. Même s'il s'agissait de Lio. Elle s'aperçut que la frontière entre amitié et amour pouvait être franchie rapidement. Elle cessa d'y penser une fois qu'il lui eut fait montrer les différentes pièces de la maison et qu'il lui répondit :

Citation :: Le temps de faire les papiers, si elle te plait vraiment on pourrait l’avoir assez vite. J’ai moi-même quelques idées d’agrandissement qui trainent. On pourrait aménager en un rien de temps, vu que l’on n’a pas besoin de se reposer et que mon petit bulldozer roux peut également bouger les objets par sa pensée.

Lio avait un sourire merveilleux tout en exposant ses idées. Anna ne put s'empêcher d'éclater de rire en entendant le petit surnom dont il venait de l'affubler. Elle songea qu'il fallait qu'elle lui en trouve un également. Plus tard. Elle remettrait cela à un moment où elle serait seule dans le hangar désaffecté. Elle écouta la suite d'une oreille attentive.
J’appellerais l’agence tout à l’heure. Et je compte bien sur toi pour la décoration vu que tu sembles avoir plein d’idée ! Je mets notre aménagement entre tes mains !

Elle comprit l'importance de ce qu'il lui demandait. Il lui fallait cependant connaitre ses gouts personnels avant de s'y lancer corps et âme. Sans qu'il s'en rende compte, il lui fit part de sa vision d'agrandissement de la terrasse et du garage qu'il aurait souhaité. Anna trouvait que c'était deux excellentes idées. Mais elle ne révela pas qu'il lui avait dévoilé ses pensées afin de lui faire la surprise de réaliser ces deux idées par elle même.

D'accord pour l'aménagement. Mais par contre, comment vais je faire? Il faudrait qu'on discute un peu des couleurs qui nous plaisent tout de même et ce que tu souhaiterais obtenir comme mobilier. En fait, il me faudrait un ordinateur pour que je puisse commander tout ceci ainsi qu'un numéro de carte bancaire par mesure de prudence. Parce que je m'imagine pas dans une boutique en train de choisir le mobilier et tout ce qu'il faut pour notre domicile. Je ne tiens pas à boire le sang de tous les clients.

Tout en disant cela, Anna réfléchissait en même temps à tout ce qu'elle pourrait acheter pour rendre la maison la plus agréable et accueillante possible.

EDIT du staff : Attention au respect des 20 lignes

[HJ : J'ai rajouté deux lignes. Mais ce n'est pas évident pour moi de pouvoir respecter le nombre de lignes vu que la taille de nos écrans n'est pas la même. Actuellement, j'ai 26 lignes sur mon écran.]

Il était heureux, elle semblait réellement emballée par cette perspective. Une nouvelle vie s’annonçait pour lui, il avait trouvé deux personnes sur qui il pouvait réellement compter, à qui il pouvait se confier sans crainte. La solitude si longue touchait à sa fin, il l’avait choisi un peu comme punition pour tout ce qu’il avait fait et commit. Cela pouvait paraitre assez normal pour un vampire de préférer la solitude, beaucoup la choisissait d’ailleurs mais il s’agit généralement de vampire carnivore. Les végétariens était beaucoup plus apte à la vie en clan, le mot qui convenait le mieux était même famille, et cela il faut le dire lui avait quelque peu manqué, cela faisait des années qu’il n’avait pas était proche de quelqu’un.

Ils étaient tous presque arrivé lorsqu’elle lui exposa les quelques problèmes de couleur et d’ameublement. Pour le premier, il ne savait que trop en penser, qu’elle était les couleurs qui lui plaisaient personnellement ? Pour un intérieur, il ne s’était jamais posé la question, mais puisqu’il s’agissait de son premier habitat sur le long terme il fallait réaliser quelque chose qui leur ressemblait à tous les deux. Il voyait bien quelque chose d’assez chaleureux sans pour autant être trop extravagant et exagéré.

Laisse moi tout de même le temps de l’acheter cette maison ! Il eut un nouveau rire moqueur avant de poursuivre, Pour ma part je manque cruellement d’idée, ces soixante dernières années je n’est eu que quelques chambres d’hôtel comme domicile… Je vois bien des couleurs chaudes, dans les beiges et chocolats cela contrasterait avec notre nature, par contre on risque d’avoir l’air encore plus blanc !

C’était difficilement imaginable, quelque chose de plus pale que flirterait avec le translucide. Mais peut être était ce possible, il n’avait jamais croisé de vampire scandinave après tout. Il aurait tout de même l’air livide si les couleurs étaient trop sombre, qu’importe de toute façon cette maison n’était destiné à accueillir que des vampires, la seule humaine susceptible d’y venir était peut être Bella s’ils invitaient les Cullen et encore cela serait étonnant qu’Edward laisse Anna approcher d’elle avant quelques années.

je crois que la commande par internet ou par téléphone et la meilleurs solution, je ne suis pas sur que le massacre de leur clientèle les pousseraient à faire affaire avec nous. après un grand sourire taquin et quelques pas il continua. Pour ce qui est de la carte bancaire, j’en est une sous un faux nom avec un peu d’argent de coté. Il faudra demander à Rose de nous faire profiter des « tuyaux » boursiers d’Alice.

Il avait effectivement un compte domicilié en France qui disposait de l’argent qu’il avait amassé depuis son immortalité. Mais il restait un vampire modeste, ses années en temps que nomade ne lui demandait pas beaucoup d’argent, aussi il ne s’en préoccupait pas vraiment. Il était également jeune même pour un vampire, la génération qui l’avait vu naitre était toujours vivante, bien que sur le déclin. Le don de la sœur de son amie Rosalie était effectivement bien pratique pour s’enrichir rapidement, connaitre les futures fluctuations boursières permettait de faire beaucoup de profit en peu de temps. Pas que l’argent ait une réel importance aux yeux du vampire, mais en avoir permettait de s’offrir un bon niveau de vie et de belles voitures. Il rangea donc dans un coin de son esprit ceci, il le ressortirait la prochaine fois qu’il aurait le plaisir de discuter avec la magnifique blonde.

Je me débrouille pour te trouver un ordinateur très vite, et une connexion par la même occasion.

Une autre idée germa dans son esprit, il irait la réaliser lorsqu’il serait seul. Un détail sans en être un pour que leur futur domicile soit parfait pour Anna. Une photo de Tess, voilà ce qu’il irait discrètement voler une nuit, ainsi elle serait elle aussi avec eux dans cette maison. Son air devint un peu triste lorsqu’il y pensa, mais peut être n’avait elle rien remarqué ? Une légère tristesse en entrainant une autre, il se dit que ce n’était pas parce qu’il touchait au bonheur qu’il devait pour autant oublier ses erreurs, il s’était juré de les porter dans l’éternité de sa vie.

Anna cessa de respirer l'espace d'un instant, en constatant que des personnes avancaient dans leur direction. C'était devenu un automatisme chez elle désormais de réagir ainsi. Elle ne devait rien faire d'autre que de marcher. Cesser de respirer, de parler, de faire tout ce qui était susceptible de lui faire respirer la douce odeur du sang humain. Elle en profita donc pour écouter Lio parler. Elle l'enviait un peu de pouvoir agir normalement face à l'alléchante odeur qui causait tant de souci à elle même.

Tandis qu'il parlait, les pensées de la jeune vampire partaient dans tous les sens. Elle était en train de réfléchir à des couleurs susceptibles de plaire à Lio aussi bien qu'à elle et qui soient également plaisantes dans le cas où ils auraient des invités. De toute évidence, ces couleurs devraient s'associer inévitablement avec leur teint. Pas de couleurs trop sombres, ni trop claires. Le beige et le chocolat iraient bien même si elle trouvait cela trop banal. Elle envisageait plutot des couleurs pastels telles que le bleu, le jaune, voire le vert pâle aussi.

Une fois que les humains se retrouvèrent à bonne distance, Anna put enfin exposer ses idées de couleurs à Lio. Après tout, il ne s'agissait pas d'une vulgaire chambre d'hôtel mais de leur domicile. Elle ria avec lui lorsqu'il dit :

Citation :: Je crois que la commande par internet ou par téléphone et la meilleurs solution, je ne suis pas sur que le massacre de leur clientèle les pousseraient à faire affaire avec nous. Pour ce qui est de la carte bancaire, j’en est une sous un faux nom avec un peu d’argent de coté. Il faudra demander à Rose de nous faire profiter des « tuyaux » boursiers d’Alice.

Si elle avait été encore humaine, il serait probable qu'Anna aurait rougi. Effectivement, depuis sa "mort", ses comptes bancaires avaient été suspendus et elle ne disposait que de l'argent qu'elle avait sur elle à ce moment là, ce qui était très peu. Elle n'avait de toute manière jamais disposé de beaucoup d'argent mais s'était toujours arrangée et détestait dépendre de l'argent d'autres personnes, fusse même Lio. L'indépendance qui l'avait poussée à suivre Ryan ne l'avait pas servie bien au contraire mais elle avait néanmoins un compte personnel. Actuellement, elle devrait s'accomoder de cela mais économe et précise dans ses comptes, elle s'arrangerait pour rembourser tout ce qu'elle devait à Lio, Rose ou qui que ce soit d'autre dès qu'elle le pourrait.

Citation :: Je me débrouille pour te trouver un ordinateur très vite, et une connexion par la même occasion.

Anna se contenta d'hocher la tête. Elle poussa la porte qui fermait le hangar dans lequel elle vivait et se mit en quête de feuilles et d'un crayon de papier. Elle s'assit sur le canapé et commenca à tracer des traits fins et réguliers. Se remémorrant à la perfection de chaque lieu que Lio lui avait montré un peu plus tôt, elle commenca à prévoir par avance comment elle imaginait leur futur domicile.

Spoiler:

Elle cessa de tracer ses croquis et les tendit à Lio. Elle l'observa durant le temps qu'il passait à observer ses dessins et guetta une réaction sur son visage. Comme elle ne parvenait pas à distinguer si cela lui plaisait ou pas, elle lui demanda d'une voix où une pointe d'angoisse perçait :

Alors, qu'en penses tu? S'il y a des détails qui ne te plaisent pas, tu peux toujours rectifier. Ce n'est qu'une ébauche après tout. Je pensais juste que, plus tôt on s'y prend, mieux c'est. J'ai eu tort?

Il marchait toujours bras dessus bras dessous, un peu plus lentement certes maintenant que l’usine était à portée de vu retardant leur entrée dans cette prison qu’ils quitteraient bientôt. Ils croisèrent en chemin des humains, le français n’y aurait prêté seul aucune attention particulière, l’odeur humain n’avait plus beaucoup d’effet sur lui. Mais il en était tout autre pour celle qu’il l’accompagnait et lorsque celle-ci arrêta de respirer il resserra sa prise sur son bras. Ce n’était pas bien cela qui aurait empêché la nouvelle née de se jeter sur eux, mais cela permettait un soutient non négligeable pour elle. Le français lui, lors de sa création n’avait put trouver aucune aide et son seul recours avait été l’isolement sans cela il aurait massacré encore bien plus de personne.

Ne t’en fait pas ma belle, un jour à toi aussi cela ne fera plus rien

Cela était sorti tout naturellement comme en réponse aux pensées de la jeune fille, l’on aurait même pu croire qu’il les avait entendus. Bien évidemment il n’en était rien, il ne possédait pas le don d’Edward seulement son strict opposé, il connaissait juste très bien sa petite Anna. Il ne pensa par contre pas qu’elle pensait à un jour le rembourser, s’il elle lui en avait fait pars et surtout lorsqu’elle le ferait il se mettrait faussement en colère montant sur d’hypothétiques grands chevaux. L’idée qu’elle lui doive quelque chose était tout bonnement irrecevable, d’une part parce que l’argent n’avait pas de réel valeur à ses yeux immortels mais surtout parcequ’Anna et lui étaient une famille, leurs liens étaient encore frais mais déjà fort et il n’y à pas d’histoire d’argent dans une famille. Le sujet serait clos à l’instant même ou elle l’aborderait, il ne se montrait que très rarement catégorique mais la dessus il l’était. Cet argent si elle se sentait de le lui donner il insisterait pour qu’il aille plutôt à sa fille, il y veillerait même.

Il entra dans le hangar juste après elle et referma la lourde porte derrière lui avec une facilité qui n’avait rien d’humaine. Il sortie son téléphone et profita que sa protégée se mette ç dessiner pour aller à l’autre bout du hangar passer un coup de téléphone. S’il s’éloignait ce n’était nullement à cause de la confidentialité de la conversation, de toute manière la distance n’était pas assez grande pour l’ouïe vampirique de la jeune fille ne la capte. C’était juste qu’il s’agisse du seul endroit ou la grande bâtisse en fer laissait passer suffisamment de réseau pour un appel correct. Trouver une connexion internet serait moins évident que prévu, il faudrait certainement aller emprunter celle des Cullen. Son doigt parcourra délicatement l’écran tactile de l’appareil et composa le numéro de l’agent immobilier qui avait en charge la maison, après trois sonneries et quelques minutes de conversation ils convinrent d’un rendez vous pour le lendemain. L’agent lui donna également la liste des papiers et documents à fournir pour l’achat du bien immobilier.

Une fois l’appel terminé il laissa glisser l’appareil dans l’une de ses poches et retourna vers Anna, regardant avec attention les derniers coups de crayon qu’elle donnait sur le papier avant qu’elle ne les lui tend. Il d’abord impressionné par son coup de crayon, des traits parfaits et harmonieux, une imagination incroyable et parfaitement coordonné et restant dans les tons. Elle aurait très bien pu faire carrière en tant que décoratrice d’intérieur, à bien y penser elle le pouvait toujours.

Ma foi, c’est un vrai plaisir à regarder, j’adore, vraiment !

Il s’assit à coté d’elle dans le canapé et passa le bras qui tenait les croquis derrière sa tête rousse d’un geste tous ce qui avait de plus naturelle. Il posa également sa tête contre la sienne pour qu’il est tous les deux plus ou moins le même angle de vue et commenta certain dessin.

Le salon est vraiment parfait ! Mais l’on pourrait gagner en place en réduisant un peu la cuisine… même si j’aimais jadis cuisiner cela m’étonnerait que l’on est des humains à diner… Ou alors pas dans le sens ou l’on aurait besoin de la cuisine…

Sa plaisanterie faisait bien sur allusion à leur nature de vampire, il avait appuyé particulièrement sur le mot « diner »

pour ce qui est des chambres elles sont sublimes, on va devoir ce battre ! Mais les lits ne sont pas un peu grand pour l’utilité que l’on en a ? Hmm ?

Il tourna un peu la tête dans sa direction pour chercher son regard et lui adresser son plus beau sourire, si bien que leurs nez vinrent s’effleurer…

Durant le temps qu'Anna passa à dessiner les croquis des chambres, Lio était parti téléphoner. A qui? Anna l'ignorait. Quand elle était prise dans le dessin, il lui était impossible de se concentrer sur autre chose.

Elle eut un sourire lorsqu'elle entendit le compliment que venait de faire Lio concernant son travail. Elle fut néanmoins surprise, mais agréablement, du geste qu'il avait. Avec délice, elle se blottit contre lui et fut encore plus ravie du fait qu'il ne la repousse pas. Elle pensait En même temps qu'il lui expliquait ce qu'il imaginait pour leur appartement, la jeune vampire pensait à diverses choses qui se rejoignaient toutes à un même thème : un futur avec Lio? Amour ou simple geste d'amitié? A moins qu'il ne soit ainsi avec toutes les femmes de la même nature que lui. Anna ne le savait pas, la plupart du temps lorsqu'il venait la voir, ce n'était pas en compagnie d'autres femmes, sauf bien sur Rose parfois. Mais cette dernière était mariée donc il n'y avait rien entre elle et Lio.

Malgré tout, Anna resta concentrée, buvant les paroles de Lio. Elle approuvait évidemment ce qu'il disait, le bon sens de ses réflexions étant vrai. Elle rit même de ce qu'il dit concernant la cuisine, d'un rire aussi claire que l'eau d'une cascade.

Citation :: pour ce qui est des chambres elles sont sublimes, on va devoir ce battre ! Mais les lits ne sont pas un peu grand pour l’utilité que l’on en a ? Hmm ?

Avec une rapidité effarante, il tourna sa tête vers elle, si bien que leurs nez se frolèrent. L'haleine qui se dégageait de chaque souffle de Lio produisait un effet tel sur Anna qu'elle ne put s'empêcher de céder à la pulsion qui l'envahissait. Après l'avoir observé quelques secondes dans les yeux, elle prit possession de la bouche de Lio. Cela lui fit un bien fou, comme si elle en avait eu besoin. Ce devait être le cas vu le plaisir qu'elle ressentit rien qu'avec ce baiser.

Le temps passa sans qu'Anna ne s'en apercoive. Il aurait pu se passer une seconde ou une heure que cela ne lui aurait rien fait. Ce ne fut que lorsqu'elle détacha ses lèvres de celles de Lio qu'elle se rendit compte de la gêne que cela pouvait causer. Elle se leva à une vitesse folle du canapé.

Je suis désolée. J'ai tout gaché. Pardon!

Elle se rendit près de la fenêtre crasseuse du hangar et observa un peu à l'extérieur. Elle en aurait pleuré de rage si seulement elle avait pu. Mais elle ne pouvait plus. Elle avait fait une erreur et le savait. Si seulement, elle avait eu un indice, rien qu'un petit espoir que Lio ressente la même chose qu'elle à son égard. Mais elle se doutait que ce ne devait pas être le cas. Elle n'était qu'une amie, une protégée, une soeur à la limite. Mais une compagne, certainement pas.

Bien décidée à assumer malgré tout, Anna se retourna vers Lio.

Je ne suis pas désolée en fait. Je t'aime Lio. J'ignore si de ton côté c'est réciproque mais si ça ne l'est pas, je peux tout de même comprendre. Et si tu ne m'aimes effectivement pas, dis le moi et je tairais mon amour pour toi. Du moment que tu ne me prives pas de ta présence, je suis d'accord. S'il te plait, dis moi que tu me pardonnes.

Il ne s’était posé aucune question, pas la moindre sur ce qu’il ressentait pour Anna, ni même sur ce qu’elle ressentait réellement. Il agissait avec naturel avec elle, de l’affection profonde accompagnée d’un besoin de l’exprimer, jamais il n’avait cherché à savoir ce qui motivait se besoin. Aucune question, aucune ambigüité du moins jusqu’à ce moment…

Il fut surpris lorsque les douces lèvres d’Anna s’écrasèrent sur les siennes, il rouvrit d’abord grand les yeux avant que le temps ne décide de jouer l’un de ses tours dont il à le secret. La seconde devenait éternité, tout ralentissait jusqu’à ralentir à l’image de leurs cœurs morts, paradoxalement son esprits se vida entièrement. La ou d’innombrables voix chuchotaient il n’y avait plus que le silence et elle. Il ferma les yeux pendant un dixième de seconde qui sembla durait bien plus, lui rendant peut être malgré lui ce baiser qu’elle venait de voler, un dixième de seconde de simplicité pur, au terme de laquelle leur lèvres se séparèrent et ou le vide de son esprit s’emplit de fracas. Il n’y avait maintenant que des questions et des ambigüités.

Il dégluti lentement lorsqu’elle s’excusa, mais il ne l’entendait que faiblement, se demandant pourquoi il ne l’avait pas venu venir, sur ce qu’était la réelle nature de leur relation. De l’amitié ? Assurément plus. De l’amour ? Peut être moins. Il n’en avait sur le coup aucune idée, se sentant relativement gêné, il l’aurait rougie s’il avait pu, peut être bégayé s’il avait prit la parole, mais il ne savait quoi dire. S’il ne s’était pas poser de question s’était justement pour se préserver, sa dernière histoire d’amour avait conduit à tant de drame et de solitude, des conséquences quasi cataclysmiques sur sa vie. Maintenant tout se bousculait, avait il le droit d’être heureux ? Le droit de la rendre malheureuse ? Ressentait-elle vraiment de l’amour pour lui ou est-ce autre chose ? Et lui que ressentait il réellement ? Il la regarda aller jusqu’à la fenêtre se disant que tout ne serait plus si simple et questionnant son âme et son cœur sur ce qu’il ressentait. Ses traits étaient défait par l’incertitude son regard empli de doutes lorsqu’elle se retourna. Il avait même l’impression de sentir son sang circuler et son cœur se serer, son estomac se tordre, les mots de la vampire le transperça de par en par tant il savait quoi répondre. Il se leva et fit quelques pas hésitant vers elle.

Anna je ne… Il se reprit car il avait spontanément commencé en français Je suis désolé, je n’ai pas de réponse à te donner… Je veux dire ce que je ressens pour toi est très fort, cela va plus loin que l’amitié, je t’aime mais j’ignore vraiment comment…

Cela faisait vraiment longtemps qu’il n’avait pas était aussi hésitant, il s’était si longtemps refusé à être heureux, par punition personnelle, qu’il n’arrivait réellement pas à quantifier ses sentiments pour elle. Il s’avança un peu, voulant la prendre dans ses bras mais se ravisa pour se laisser tomber dans le canapé, laissant glisser une main sur son front et dans ses cheveux en agitant légèrement la tête.

Pardonne moi… Je suis horrible, ta déclaration me touche énormément, et je ne sais pas comment y répondre. J’ai agis de façon ambiguë sans m’en rendre compte, mais j’éprouve le besoin d’être à tes cotés, à ton contact… Je ne pourrais pas me passer de ça de ta présence… Il se leva, pour ensuite se rassoir et se lever de nouveau et s’approcher d’elle un sourire incertain et désolé pointait timidement sur ses lèvres. J’ai ressentit du plaisir dans se baiser, mais je ne suis pas sur de pouvoir t’offrir ce que tu désires…

Il était parfaitement honnête devant l’aveu de sa monstruosité sur le sujet, elle voulait de la clarté il ne lui apportait que plus de doute. Devait-il lui laisser nourrir un quelconque espoir ou au contraire lui demander de taire ses sentiments ? Il ne voulait pas lui donner de faux espoir, mais ne voulait pas non plus lui mentir. Tout ce qu’il savait c’est qu’il avait une grande envie de la prendre immédiatement dans ses bras, mais était il correcte d’agir ainsi, d’être à ce point égoïste pour rechercher son contact tout en ne lui donnant ni réponse positive ni négative à ses sentiments ?

Je ne suis pas près à aimer de nouveau, je ne sais pas si je le serais un jour, ou même si j’en aurais le droit… Mais j’ai bien peur de ne pouvoir t’offrir que ça…

Il prit sa main et se pencha sur le coté, déposant un baiser ni sur sa joue ni sur ses lèvres, mais à la naissance de celle-ci, la prenant dans ses bras un court moment avant de reculer d’un pas, ses yeux le picotaient et des larmes inexistantes coulait sur son visage.

De la gêne et de l’ambigüité ma belle, je suis désolé… J’essaierais d’éviter ce genre de comportement, d’être trop affectif si cela peut t’aider… Je n’ai pas le droit de jouer avec tes sentiments…

Anna se sentait véritablement mal vis à vis de Lio. Comment les choses avaient elles pu se dégrader de cette façon? Et le pire était qu'elle n'était que l'unique responsable et si Lio partait, elle n'aurait qu'à s'en prendre à elle même.

Citation :: Anna je ne… Je suis désolé, je n’ai pas de réponse à te donner… Je veux dire ce que je ressens pour toi est très fort, cela va plus loin que l’amitié, je t’aime mais j’ignore vraiment comment…

Elle l'observa se diriger vers elle, les bras tendus. Oh qu'elle aurait voulu qu'il continue son geste mais il s'arrêta en plein milieu de son geste pour se laisser tomber sur le canapé et se prendre la tête entre les mains. Elle le sentait fébrile, hésitant, ne sachant pas quoi faire. Dire qu'elle était l'unique responsable de cela. Anna s'en voulait terriblement mais le mal était fait, elle ne pouvait rien faire qu'observer les dégats.

Citation :: Pardonne moi… Je suis horrible, ta déclaration me touche énormément, et je ne sais pas comment y répondre. J’ai agis de façon ambiguë sans m’en rendre compte, mais j’éprouve le besoin d’être à tes cotés, à ton contact… Je ne pourrais pas me passer de ça de ta présence… J’ai ressenti du plaisir dans ce baiser, mais je ne suis pas sur de pouvoir t’offrir ce que tu désires…

Elle l'observa se lever, s'asseoir, gestes mécaniques, montrant à quel point il était perdu. Elle ne parvenait pas à faire autre chose que de l'observer et de l'écouter parler. Cela lui fit mal de l'entendre s'excuser et de lui dire aussi qu'il ne savait pas s'il pouvait lui offrir ce qu'elle désirait. Mais elle n'avait pas le choix, devant s'en contenter.

Citation :: Je ne suis pas près à aimer de nouveau, je ne sais pas si je le serais un jour, ou même si j’en aurais le droit… Mais j’ai bien peur de ne pouvoir t’offrir que ça…

Après cela, il s'approcha d'elle, lui prenant la main. Elle ferma les yeux lorsqu'il déposa un baiser au coin de ses lèvres. Elle sentit ensuite qu'il la serrait contre lui mais ce ne fut que durant un court moment. Il se dégagea ensuite et l'observa, le regard plus triste que jamais.

Citation :: De la gêne et de l’ambigüité ma belle, je suis désolé… J’essaierais d’éviter ce genre de comportement, d’être trop affectif si cela peut t’aider… Je n’ai pas le droit de jouer avec tes sentiments…

Anna secoua la tête, ne parvenant pas à comprendre pourquoi il disait cela. Elle serra la main de Lio dans la sienne et ne le lacha pas du regard, cherchant à déchiffrer son regard triste.

Je t'en prie Lio, ne sois pas désolé, par pitié. Tu n'as rien fait de mal. Ce n'est pas mal de montrer un peu d'affection envers une personne que l'on apprécie. C'est moi qui ait mal interprété les gestes que tu avais envers moi. J'ai stupidement cru que nous deux, ce serait possible mais je me suis trompée. Ne laisse pas ma stupide erreur gachait ce lien entre nous. S'il te plait.

Elle était prête à tout, c'était vrai pour pouvoir rester à ses côtés. Taire son amour, lui laisser du temps, absolument tout ce qu'il désirait. Mais être séparée de lui, ce serait vraiment la pire des choses pour elle. Et pour lui aussi visiblement.

Avec une extrême tendresse, elle lui caressa la joue.

Je comprends. D'après ce que tu viens de dire, tu as du mal à te remettre d'une déception amoureuse. Je sais à quel point c'est dur d'être loin de l'être que l'on aime. Mais ...

Elle se mordit la lèvre inférieure si fort que si elle avait été encore humaine, il aurait été probable qu'elle se serait mise à saigner. Qu'il lui était dur de songer à ce qu'elle allait dire à Lio. Son coeur était blessé mais elle le lui devait.

Mais... je suis prête à te laisser le temps qu'il faudra. Au moins pour que tu puisses mettre tes idées au clair. Si tu en ressens le besoin, je te laisserais seul, le temps que tu en aies besoin.

La tension était presque palpable physiquement dans l’air, une tension différente de celle du sang ou de la colère. Il s’agissait de celle de la gêne et de l’ambigüité. Il ne savait même pas à quand remontait la dernière fois oui il avait été aussi indécis sur ses sentiments. A Maggy, l’humaine qu’il avait fréquenté il y a quatre ans ? Non les décisions lui avaient paru très simple à l’époque et il suffisait de voir tous les malheurs que cela avait engendré par la suite. La rupture de son régime purement végétarien ainsi que de nouveau remord…

C’était certainement à cause de cet amour passé qu’il ne s’était pas posé de question au sujet de ce qu’il ressentait pour Anna. L’amour avait beau être le plus beau des sentiments ce qu’il créait pouvait l’être beaucoup moins. Une vie sans question aurait été infiniment plus simple, pourquoi diable ses propres sentiments étaient si difficiles à décrypter ? Il avait beau y mettre toute la volonté du monde il ne parvenait pas à savoir comment il aimait sa protégeait : comme une amie ? Une sœur ? Ou alors plus que cela ? Un mélange de tout ça ? Il secoua rapidement la tête, la seule certitude c’était qu’il l’aimait, mais pouvait elle se contenter de ça ?

Son regard n’était d’un mélange indescriptible de sensations et de sentiments lorsqu’elle approcha, la joie se mêlait étroitement à la mélancolie dans ses yeux picotant de larmes invisibles. Il l’écouta parler et son air s’attrista imperceptiblement, s’il n’avait pas été vampire de chaude larme aurait coulé sur ses joues. Il faut dire qu’il avait toujours eu un cœur en guimauve, qu’il soit battant ou non. Avait-elle raison ? Etait ce seulement une mauvaise interprétation de sa part ? Le français eu une soudaine envie de se taper la tête contre les murs, histoire dans faire sortir par la force une réponse clair, malheureusement aucun mur ne serait assez épais et résistant pour cet exercice, il valait mieux donc s’en abstenir.

Lorsqu’elle lui caressa la joue il senti un bref frisson suffit d’une douce tiédeur parcourir l’un derrière l’autre sa peau de marbre. Il pencha la tête pour coincer sa main entre sa joue et son épaule, rehaussant légèrement cette dernière et frottant doucement la première contre sa paume. Il tourna la tête et déposa l’effluve d’un baiser dans le creux de sa main avant de reporter son regard sur le sien.

Non tu ne comprend pas… Ce n’est pas une mauvaise une mauvaise interprétation de ta part, c’est juste moi qui ne sais pas lire mes propres sentiments. Je ne peux même pas te dire si tu trompais ou non. Et pour ça je tiens à m’excuser… Il décocha un sourire mi amusé mi triste avant de reprendre. Ce n’est non plus à cause d’une déception amoureuse, ou de l’éloignement, l’histoire que j’ai eu été une erreur qui à faillit couter la vie à celle que j’avais aimé et beaucoup de personne après cela. Je n’ai pas encore expiait pour tout ça, ni rien d’ailleurs.

Sa rechute dans le sang humain avait coutait la vie à pas mal de personne. Certes des délinquants et des criminelles mais des humains tout de même. Ca dernière phrase était très évocatrice de son état d’être générale, il se sentait coupable, pas tant pour ses rares attaques d’humains depuis ces quatre dernières années, mais surtout pour celle de la nuit de sa renaissance. A vrai dire il ne ce le pardonnerait probablement jamais, ou alors au bout d’une éternité ou deux. Un jour il trouverait le temps de lui raconter tous cela, comme il l’avait fait avec Rose.

J’ai beau être télépathe, Il rigola, Je ne suis pas sur d’avoir le pouvoir éclaircir mes pensées et mes sentiments…

Sa voix avait pris un ton triste dans lequel son accent s’était accentué, les mots roulaient comme une excuse. Mais il fit disparaitre l’espace entre deux, passant ses bras dans le haut de son dos pour la serrer doucement contre lui. Bien que les vampires n’ont nullement besoin de soupirer cela faisait du bien, aussi il en eu un léger.

Ce qui est clair par contre c’est que je n’ai pas envi d’être seul, je veux que tu sois près de moi… Quelque soit la nature de notre relation et son évolution, je ne veux pas qu’elle se rompre.

Lio expliqua les raisons qui le rendaient indécis. Une faute commise qu'il ne parvenait pas à oublier, ni même à se pardonner. Le sourire qu'il lui fit amena de la tristesse dans le regard d'Anna. Il semblait désolé mais essayait d'être joyeux tout de même. Cela semblait vraiment difficile visiblement car la joie ne contaminait pas ses yeux, perdus à mi chemin entre le passé et le présent. Anna ressentit un peu de plaisir en sentant qu'il ne repoussait pas le contact tactile établi par sa main qu'elle avait mise sur sa joue.

Par contre, bien qu'il ait pris cela comme une plaisanterie, elle ne supportait pas la tristesse qui était dans la moindre de ses paroles, celles ci comprises. Mais le fait qu'il la serra contre lui, accentuant le contact semblait contradictoire de ce qu'il venait de dire. D'ailleurs, il précisa en continuant à parler. Il souhaitait quelle que soit la nature de leur relation qu'elle continue et évolue au fil du temps.

Restant confortablement blottie contre Lio, Anna eut un sourire. L'observant un peu plus, elle répondit :

Tu as raison en partie. Je ne comprend pas. Tu as beau être télépathe, il n'empêche que j'ai cru voir une lueur d'amour dans ton regard. Mais je me suis trompée et je te demande de m'excuser pour cela.

Elle s'arrêta quelques instants, cherchant ses mots.

Je suis consciente qu'il y a des parts d'ombre dans ton passé. Mais il y en a dans chacun d'entre nous. Tu dois aller de l'avant et te pardonner à toi même. Le passé est le passé, tu ne parviendras pas à le changer, quoi qu'il arrive. Alors, reprends ta vie en main et essaie de faire le maximum pour expier et chasser la culpabilité qui te ronge et qui t'empêche de voir clair dans ce que tu ressens.

Soupirant à son tour, elle posa sa tête au creux de l'épaule de l'homme qu'elle aimait.

Parfois, je me demande ce qu'il se serait passé si nous nous étions rencontrés en tant qu'humains. Est ce que nous serions aussi proches qu'en cet instant? Je me suis même imaginée que nous pourrions former une famille normale, toi, Tess et moi. Mais la réalité est toute autre. Je sais que si tu n'étais pas vampire, je ne t'aurais probablement jamais rencontré.

Les deux vampires étaient enlacés au milieu du hangar sombre, il y aurait surement mieux comme lieu pour une tel démonstration d’affection, comme une maisonnette au milieu des bois. Mais il n’y avait pas de mauvais endroit pour un câlin, aucun lieu qu’il ne soit impropice à prendre quelqu’un que l’on aime dans ses bras. Car oui chose sur, le français aimait Anna, le seul doute résidait dans la façon dont il l’aimait. Ainsi dans ses bras il était sur qu’il avait besoin d’elle, de sa présence, il aurait pu se rester ainsi des jours entiers car en cet instant précis, dans les bras de la petite rouquine, il se sentait bien. Il l’écouta sans dire un mot, sans même se rendre compte qu’il était en train de la bercer dans ses bras.

Elle lui expliqua qu’elle avait cru voir de l’amour dans son regard, mais contrairement à ce qu’elle eu cru, elle ne s’était pas trompé. Elle fit une pause pendant laquelle il chercha à mettre un peu d’ordre dans ses sentiments, à voir dans quel sens ceux-ci pouvait évoluer. Il n’était exclu qu’ils pouvaient devenir de l’amour au sens ou Anna l’entendait et s’il cela venait à ce faire il en serait sincèrement heureux. Heureux de pouvoir être aimé et surtout de pouvoir le rendre. Lorsqu’elle trouva ses mots, les traits de Lio s’emplir de tristesse car elle avait en partie raison, sa culpabilité le rongeait, mais quoi qu’il arrive il ne parviendrait pas à s’en débarrasser, il ne le voulait pas d’ailleurs, car c’était elle qui l’empêchait d’être un monstre.

Lorsque la jeune vampire posa sa tête sur son épaule il pencha la sienne naturellement, comme s’ils avaient se geste des milliers de fois, pour que sa joue vienne appuyer contre les mèches rousse qui couvrait ses tempes. Il eu un rire léger lorsqu’elle évoqua l’hypothèse de vie humaine et lâcha dans un sourire.

Si je n’avait été vampire et si j’avais survécu à la guerre je serait un vieux français muet qui n’aurait jamais connu le plaisir d’être dans tes bras… il fit une courte pause pendant laquelle son ton perdit son amusement … je ne peux totalement tourner la page sur mon passé, ce que j’ai fait… Je ne peux pas totalement me le pardonner et cette culpabilité que je porte qui fait ce que je suis. Sans elle je serait peut être plus heureux, mais j’aurais fait bien plus de victime et peut être aurais je prie du plaisir à en faire… Ce qu’il faut c’est que je trouve un nouvel équilibre.

Anna n’avait pour le moment hotté aucune vie, elle n’avait jamais était enivrer par la mort et le sang, puis elle rester à l’écart de ces instincts et de ces plaisirs malsains. Il recula légèrement pour pouvoir l’observer un moment, lui adresser un sourire, il savait qu’elle avait une part à jouer dans ce nouvel équilibre, qu’elle l’aiderait à le construire. Puis tout les muscles de son corps se détendirent et il posa sa tête sur l’épaule d’Anna, son nez effleura son cou, sa voix se fit murmure dans lequel chantait son accent.

Je ressens de l’amour pour toi, j’ignore juste de quel amour il s’agit, je sais juste que j’aime être dans tes bras. Pour le reste laissons le temps nous porter… Il redressa la tête pour venir poser un baiser sur sa tempe avant de resserrer son étreinte, il partagea avec elle la suite de sa pensée, mentalement les mots résonnèrent dans sa langue natale.

*… Puis t il sceller à jamais nos deux éternités l’une à l’autre dans cette étreinte.*

Anna eut un sourire discret lorsque Lio posa sa tête contre la sienne. Un geste qui semblait si naturel, comme s'ils n'avaient attendu que ce moment présent pour le faire. Puis il se mit à rire de ce rire cristallin qu'elle aimait tant entendre et qui était communicatif puisqu'elle rit à son tour en l'écoutant parler avec amusement d'abord puis il reprit le ton sérieux, presque triste qu'il avait en parlant de son passé. Il lui parla de ce qu'il ressentait au sujet de cette culpabilité et des conséquences qu'elle avait eu sur sa vie. Elle réflechissa ensuite, essayant de trouver les mots justes pour exprimer sa pensée avant de lui répondre.

Je suis totalement d'accord Lio. Mais le temps a passé. Tu n'es plus celui que tu étais autrefois. Je suis persuadée que dans le cas où tu n'aurais plus cette culpabilité en toi, cela ne te ferait pas redevenir un monstre pour autant. Parce que désormais, il y a des sentiments neufs que tu n'avais pas avant. L'amour, la compassion. Toutes ces choses qui font que tu n'es pas un monstre. J'ai bien vu comment tu étais tout à l'heure avec Tess. Crois toi que cela aurait changé quoi que ce soit si tu n'avais pas eu de compassion? Je suis sure que non. L'équilibre, tu l'a déjà. Tu ne t'en étais pas encore rendu compte.

Elle se tut, laissant Lio prendre conscience des paroles qu'elle venait de lui dire. Elle fut heureuse de voir un sourire sur son visage puis ferma les yeux, le laissant effleurer son cou et son nez. Elle inspira profondèment quand il fut proche d'elle afin d'humer le parfum qui faisait qu'il était lui et aucun autre. Un mélange d'herbe fraichement coupée agrémentée de saveurs épicées du Sud de la France. Elle s'en énivra l'écoutant dire de sa voix si entrainante, l'amour qu'il avait pour elle même s'il ignorait de quel amour il s'agissait. Il ne continua pas sa phrase oralement, la dévoilant à Anna par la pensée. Même si cela était en français, la langue maternelle de Lio, elle comprit le sens et sourit. Prenant sa main dans la sienne, elle entremêla leurs doigts à la texture douce et tiède. L'observant un sourire aux lèvres, elle lui répondit :

L'éternité dont vous m'avez fait le cadeau, Rosalie et toi, me permettra de patienter le temps que tu réalises si l'amour que tu as envers moi est le même que je ressens ou s'il s'agit juste d'affection protectrice envers ta "création". Mais je veux que tu sache, que quoi qu'il advienne, je ne t'en voudrais pas. Je t'aime, Lio, et même si l'amour que nous partageons n'a pas la même intensité, tant que nous resterons tous les deux à partager des instants de confidence et de tendresse comme celui en ce moment, ça me convient tout à fait.

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