Le légiste aux dents pointues. { Carlisle.

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Hinata Toma
« L'expérience est le nom que l'on donne à nos erreurs »

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Sujet: Le légiste aux dents pointues. { Carlisle. $Le légiste aux dents pointues. { Carlisle. I_icon_minitime$ Jeu 17 Juin - 20:50

Il pressa un tissu imbibé de sang sur sa blessure profonde. Hina grogna de douleur, mais son visage resta impassible. Assis le dos contre un arbre, il venait de se rendre compte que les vampires du coin n étaient un peu différent de ceux qu'il connaissait. Malgré sa grande habileté et sa force, supérieures à celles humaines, il était resté sous le joug des deux vampires qu'il avait croisé. Des nomades aux yeux rouges, qui n'avaient cependant rien à voir avec les yeux rouges qui avaient tués son père. Il se redressa lentement, et se jeta un regard critique : couvert de poussière, de sang et de bleus, il était dans un piètre état. Il avait heureusement réussi à repousser ces Crocs-Blancs pour les mettre en fuite. Sa main droite avait lâché depuis longtemps la lame de son katana, son épée, et elle trônait sur le sol parmi les hautes herbes. Il alla la ramasser, faisant couler le sang de son épaule. Il avait également quelques traces de morsures, et il dut aspirer le venin de certaines d'entre elles. Il n'avait aucun envie de devenir un dent-pointu, comme il les nommait. Il mit son manteau sur ses épaules, et la veste, longue et noire, eut le bonheur de cacher ce qu'il y avait en dessous, c'est à dire une blessure large, faites par les ongles de la vampire qu'il avait combattu. Vu la violence du coup, ça avait eu le même effet qu'une arme blanche. Les vampires étaient des créatures extrêmement cruelles. Il était fier de les avoir tenues en respect et de ne pas être mort. Il marcha rapidement à travers les rues - aller à l'hôpital pouvait se révéler dangereux, mais il n'avait pas le choix : il ne pouvait pas se mettre des points de suture tout seul, il aurait pu mais pas à cet endroit là de l'épaule. Il pénétra dans l'hôpital, et alla s'asseoir dans un coin. Une infirmière s'approcha de lui et l'observa, en voyant ses mains et son visage sales et couverts de sang, elle écarquilla les yeux, apeurée - elle dut s'imaginer qu'il devait être un dangereux criminel, quelque chose de ce genre. Il lui fit un sourire, et en quelques secondes, il était entré dans un rôle - c'était si simple de se fabriquer une nouvelle peau ! Il devait excuser sa tenue bizarre, l'épée à sa ceinture. « Je suis acteur. Ne vous inquiétez pas, la plupart du sang dont je suis recouvert est faux. Bien imité n'est-ce pas ? Néanmoins, je me suis blessé sur le tournage, et le chef m'a ordonné de venir ci. Vous connaissez les chefs, toujours autoritaires. » Il accompagna sa tirade d'un sourire amical et d'un clin d'oeil. A la manière des vampires qu'il avait tant vu faire, il savait adopter le ton amical et rassurant qu'il fallait pour incliner les gens à accepter sa présence. Elle hocha la tête en répondant à son sourire, et se pencha pour regarder sa blessure - il la montra de mauvaise grâce. Elle hocha la tête et s'éloigna. Hina referma son manteau de nouveau, appréciant moyennement les regards qui se posaient parfois sur lui. N'en pouvant plus d'attendre, il se leva et se mit à arpenter les couloirs, sa main valide pressant son épaule blessée, dont le bras pendait lamentablement. La douleur cuisait sa chair, insupportable, mais il avait vu pire ; il serrait les dents, voilà tout. Il sentait son sang bouillonner sous l'action du venin, mais il n'y en avait plus assez pour le transformer en un des leurs. Il s'était arrêté près d'une fenêtre qu'il avait ouverte. L'air frais lui remit les esprits en place : il n'aurait pas du venir ici. Il avait une couverture, de faux papiers, un hôpital n'était pas un endroit pour un chasseur. Alors qu'il fermait les yeux pour calmer son corps qui vacillait, épuisé de son combat et à cause de la perte de sang, l'infirmière s'approcha de lui et lui indiqua une salle dont elle revenait. « Monsieur Cullen va vous recevoir. Allez vous asseoir, vous y serez mieux. » Il détestait les ordres, mais mine de rien, il lui fit un sourire faux et entra dans la salle d'une blancheur éclatante. Il s'assit lourdement sur une chaise, penché en avant, il serrait les dents. Sa main était tâché de sang - son corps entier était perclus de douleur. Il observa son bras où pas moins de quatre traces de morsures étaient visibles si on savait quoi chercher. Il inspira, et tenta de reprendre le contrôle : il n'aimait pas perdre une situation, il devait toujours rester maître de lui-même, ou ses émotions finiraient par l'amener à faire une erreur. Il s'adossa à la chaise, sa main crispée sur son épaule, les jointures devenues blanches à force de serrer pour arrêter le sang. Il avait la tête qui tournait, mais le regard dur et déterminé. Il avait envie de bouger, de sortir de là - mais ça aurait été assez louche qu'il parte comme un voleur. Il songeait au choix de départ, mauvais : même si sa blessure méritait quelque chose de propre, il aurait pu tenter des points de suture maison. Mais la blessure aurait pu s'infecter. Elle était profonde, une entaille de taille. « Foutues Dents-pointues ... » maugréa t-il. Il n'aimait pas nommer les vampires par ce nom ; il leur avait trouvé beaucoup de petits surnoms tous plus affectueux les uns que les autres. Il soupira tout bas, le sang battant à ses tempes désagréablement. Il devait attendre cet homme, ce Cullen, et une fois fini, il irait dormir. Deux jours au moins - il avait bien mérité un peu de repos !

Carlisle Cullen

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Sujet: Re: Le légiste aux dents pointues. { Carlisle. $Le légiste aux dents pointues. { Carlisle. I_icon_minitime$ Sam 19 Juin - 23:29

Carlisle s’occupait avec douceur, d’une jeune femme qui venait de se casser une jambe, dans un accident de voiture. Elle n’avait pas perdu beaucoup de sang, et se rétablirait rapidement si elle suivait ses conseils. Carlisle s’occupait avec circonspection de son cas, il était heureux que l’impact de la voiture ne fût pas trop important sur elle. Le sang pourpre, chaud, qui s’était rependu sur ses vêtements ne gênait pas le vampire, il avait pris l’habitude de ne plus rien éprouver face à cette odeur. Il ne faisait ainsi donc jamais d’écart, et montrer le bon chemin à sa famille. D’ailleurs en repensant à eux, il s’en voulut de rester ici ; sauver des vies humaines était sa foi, mais laisser sa famille sans grande protection n’était pas un choix des plus judicieux qu’il put faire. Carlisle avait lui-même ordonné aux Cullen de reprendre leur routine habituelle, de ne pas trop modifier leurs habitudes, pour n’éveiller aucun soupçon. Mais en homme droit qu’il était, Carlisle ne leur avait pas caché que les Volturis n’auraient aucune peine à les retrouver. Toutes ces pensées qui tourbillonnaient dans sa tête, ne durèrent qu’une fraction de seconde, le temps de cligner des yeux. Carlisle s’assura que le plâtre était bien solide à sa place, donna quelques bons conseils, l’encouragea gentiment, et la rassura avant de sortir. La jeune femme le remercia, avant de partir. Carlisle la raccompagna à la porte, avant de la fermer, lui souriant une dernière fois chaleureusement. Une fois la porte refermée, Carlisle inspira lentement – ce dont il n’avait nul besoin- et se concentra sur son ouïe. Au début, il entendit uniquement, son collègue parler avec son patient, il entendait les battements de cœur régulier de certaine personne, d’autres moins irréguliers. Ces derniers étaient accentués, par le bruit de pas réguliers sur le sol, quelqu’un faisait les cent pas. L’infirmière lui indiqua que son médecin était prêt. Le chef de famille, nettoya rapidement la salle, enlevant chaque poussière qui voletait à travers les stores vénitiens de la fenêtre. Il prit une allure d’humain, se basculant légèrement plus sur la jambe droite, et attendit que son patient ne rentre. Mais avant que celui-ci n’arrive, il fut interpellé par l’un de ses collègues ; Carlisle se dirigea donc vers la pièce voisine. Il donna quelques conseils, fort utile à un stagiaire qui s’inquiétait de mal faire. Puis, Carlisle revint sur ses pas. Quand il ouvrit le battant de la porte, un jeune homme était assis ; il semblait écumer des pensées sombres, et ne tenait plus en place. Carlisle qui n’avait fait aucun bruit perceptible pour les humains, toussota et avança tout en se présentant : - Docteur Carlisle Cullen, enchanté. L’inconnu tourna sa tête vers lui, Carlisle lui sourit, et s’approcha de son bras qui saignait abondamment. Carlisle ne retint pas pour autant sa respiration, et inspecta les dégâts qui avaient été causés. Son épaule avait été blessée profondément, le Docteur ne mit pas longtemps à comprendre, que sa plaie n’était pas une simple entaille. Cet homme avait été attaqué par un vampire, pour une raison encore inconnue, Carlisle se demanda comment il avait pu venir jusqu’ici pour être soigné. Le venin avait donc été retiré… Le venin ne se déversait donc pas dans ses veines, perfide poison. Carlisle inspecta un peu plus son bras, et remarqua qu’il était couvert de fines cicatrices arrondies telles une lune blanche. Sa belle fille, Bella, portait les mêmes, l’homme en face de lui ne pouvait donc être qu’un humain. Jasper possédait aussi des cicatrices, mais les siennes étaient différentes. De plus le jeune homme en face de lui, ne pouvait être humain, sinon aucun liquide ne se déverserait de son bras… Carlisle estima stupide l’hypothèse qu’il fut un vampire, car cela était bien impossible. Mais alors… ce garçon connaissait leur existence il n’y avait aucun doute dessus, car sinon, il n’aurait pu survivre. Était-il un chasseur ? Y en avait-il d’autres dans le monde ? Carlisle se souvint de sa jeunesse, avant d’être transformé ; lui-même chassait les vampires, créatures infâmes… Il se rendit alors compte de l’ampleur de la situation. S’il n’y avait pas que des chasseurs dans cette bourgade pluvieuse, alors il pourrait en trouver d’autres, et garantir la sécurité de sa famille ! Tout cela lui était apparu si clairement, c’était limpide, la réponse venait tout naturellement. Le soleil faisait briller des vampires de mille éclats. Les chasseurs devaient donc être aussi nombreux. Les deux comparaisons s’imposaient dans sa tête. Depuis que Carlisle avait parlé la dernière fois, seulement cinq secondes s’étaient écoulées. Le temps d’un humain pour inspecter la plaie. Le docteur posa son regard doré et profond sur le jeune homme, et le questionna aimablement : - A qui ai-je l’honneur ? Comment cette blessure est elle arrivée ? Carlisle esquissa un sourire, tout en commençant à désinfecter la plaie. - Excusez-moi, cela risque d’être un peu douloureux.

Hinata Toma
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Sujet: Re: Le légiste aux dents pointues. { Carlisle. $Le légiste aux dents pointues. { Carlisle. I_icon_minitime$ Sam 19 Juin - 23:49

Il avait suffit d'une inspiration à Hina pour le sentir. Derrière lui. Discret et rapide comme un serpent dont le venin s'apparentait à cette vile créature, un vampire toussota et s'approcha de lui. Il avait cet air d'indéfectible intelligence, et il portait une blouse blanche. Il se présenta comme le Docteur Cullen. Durant un instant, Hina ne réagit pas, puis ses mâchoires se contractèrent et il inspira un grand coup, pour éviter de s'énerver : faute de grives, on mange des merles. Il n'avait pas réussi à tuer les deux vampires de tout à l'heure, les Dieux lui en envoyaient-ils un pour l'aider à se remettre sur la voie ? Immobile et silencieux, il ne réagit pas à l'inspection du Docteur - peut-être pensait-il qu'il n'était qu'un simple humain. Se jeter à sa gorge, bien que ce fût sa première envie, n'aurait été d'aucun secours. Un médecin ... Bien sûr. Il pouvait boire le sang de n'importe qui ; mais comment arrivait-il à se tenir ici, dans un hôpital ? Il devait être assez vieux pour savoir se contrôler, et Hina se fourvoya sur la raison de son métier : il pensa que ce n'était que pour se nourrir que le vampire en face de lui portait cette blouse blanche. Enfin plus si blanche - l'inspection de sa blessure, qui ne prit pas plus de quelques secondes, laissa une trace sanguinolente sur la manche du docteur. Hina ne répondit rien, se contentant de darder sur l'homme blond ses yeux sombres. Il avait du mal à respirer correctement ; il avait perdu beaucoup de sang. Serait-il en état de faire face, si le vampire tenait à se battre ? Il pensa que non, puis se força à positiver : il ne pouvait pas attaquer comme ça, au beau milieu de la journée ! Aux questions du docteur, il toussota : la réponse « un de tes compères aux dents pointues a voulu me tuer » lui chatouilla la langue, mais il préféra rester silencieux. La suite, il l'avait vécu de trop nombreuses fois pour réagir ; la douleur du produit pour désinfecter ne lui tira rien d'autre qu'un frémissement. Il ne grogna pas, ne dit rien, et se contenta de détourner le regard ; un médecin vampire, il n'en revenait pas ! Sa présence s'imposait à lui, et il avait l'impression d'être prit au piège. Rassuré de sentir la présence de son épée à sa ceinture, lorsque le Docteur Cullen eut fini de le désinfecter, il se leva prestement, ce qui eut pour effet de tirer sur sa blessure, et il grimaça de douleur ; un peu de sang coula de nouveau. « Je connais la douleur. Les vôtres m'ont appris à la connaître. C'est l'un d'eux qui m'a fait ça » déclara t-il calmement comme si il discutait de la pluie et du beau temps. Il ne laisserait plus un mort le toucher. Il frémit de dégoût ; rien que sa présence lui affligeait un malaise intense, et son ventre se tordit, comme un noeud de vipères. Il se sentait mal, et ce n'était pas seulement à cause de Croc-Blanc. « Mais vous le saviez parfaitement, que c'était une blessure due à un des vôtres. Vous l'avez reconnue, ça et les marques qui tatouent mon corps. Ces cicatrices blanchâtres. » Son ton, amer, baissa jusqu'à devenir très bas, un souffle ; mais il savait que le vampire l'entendrait. Néanmoins, il commençait à voir trouble, et eut peur de s'évanouir, aussi, mine de rien, il alla se rasseoir sur une chaise, avec une grimace de douleur ; était-ce l'effet du venin encore légèrement présent dans ses veines ? Son sang battait à ses tempes. Il n'avait toujours pas décliné son identité, et pour une future proie, cela ne servait à rien de savoir son nom. Mais une question se grava dans sa tête, lentement : pourquoi le vampire ne l'avait-il pas encore mordu ? Même si il se contrôlait, devant un être affaibli comme lui, c'était si facile de l'ensorceler et de boire à satiété. Attendait-il le bon moment, comme un cruel bourreau ? « Vous sortez quand le temps vous le permets. Vous êtes malin ; l'hôpital est un lieu parfait pour les gens de votre espèce. Le sang à portée de main, des malades, des faibles. Vous devez apprécier votre petit garde-manger » continua t-il, sans s'interrompre, à mi-voix, essayant de garder l'esprit clair. Mais chaque instant était une bataille contre son corps perclus de douleurs ; que cela cesse ! Il jeta un rapide coup d'oeil au vampire ; avachi sur sa chaise, pantelant, il se fit l'impression d'être une marionnette. Le vampire n'avait qu'à se pencher et s'abreuver. Il pouvait le tuer sans peine. Hina se sentit soudain comme un enfant, et une boule monta dans sa gorge, en même temps que l'étau enserra sa poitrine. Il resta silencieux, mais le regard noir qu'il lança au vampire fût assez éloquent. Il n'aurait rien pu faire, il n'avait même plus la force de se débattre ; des points noirs dansaient devant ses yeux. * J'aurais dû rentrer à la chambre d'hôtel * pensa t-il, en se forçant à respirer calmement. Les vampires, c'était comme les chiens, ça sentait la peur. Non pas que Hina ait peur, mais il avait cette boule angoissée ; être enfermé dans une pièce, avec un vampire, pour un chasseur c'était un comble !

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Sujet: Re: Le légiste aux dents pointues. { Carlisle. $Le légiste aux dents pointues. { Carlisle. I_icon_minitime$ Dim 4 Juil - 17:26

Dès que le coton imbibé d’alcool toucha la blessure sanguinolente et profonde, l’inconnu se mit à parler. Non de la douleur qu’il subissait, ou devait surement ressentir durant le moment même, mais des vampires. Son sous entendu était lourd de sens, et avec les marques qui tachetaient régulièrement son corps, il n’était pas étonnant qu’il ait découvert ce que Carlisle était… Carlisle avait eu des doutes sur son identité mais à présent tout était si clair. Cependant aucun mot ne traversa la lisière de ses lèvres, il ne répliquerait pas, il ne voulait pas se cacher. Si le brun avait souffert d’une attaque et voué sa vie à tuer des membres de son espèce il ne le blâmerait pas. Même si pour Carlisle le combat était loin de résoudre les problèmes liés à ses convictions. Le blessé s’était lancé dans son débitage de paroles, dans la phrase qu’il cracha, les mots décochèrent une pointe dans le cœur de Carlisle qu’il ne pouvait cependant vraiment sentir. L’inconnu savait qu’il était un vampire, le père des Cullen savait en retour qu’il était un chasseur. Mais à l’inverse celui-ci ne se serait pas permis de juger. Carlisle se tut et attendit la suite, sage et serein ; il laisserait l’homme déverser sa haine ravageuse avant de parler. L’homme s’agitait, se levait, son teint devenait de plus en plus cireux, plutôt que blanc comme un linge. Carlisle s’enquit de sa santé, il était à bout de force et pourtant il trouvait toujours le moyen de bouger, de se montrer moins faible qu’il ne l’était, bien qu’il n’ait nul besoin d’autant s’activer car Carlisle ne lui ferait rien, si ce n’est de le soigner. Il comprenait sa rage, et son dégout envers les créatures de la nuit. Carlisle avait lui-même haï son état, il ne serait donc pas le premier à lui jeter la pierre. Le vampire le connaissait mieux que ce que pouvait présumer l’étranger. Il avait vécu des batailles folles lui aussi, non contre des monstres mais contre lui-même. Ce qui était beaucoup plus dur, et pesant. Pris au dépourvu, le jeune homme annonça ce qu’il était en mesure de lire en Carlisle. Bien que son jugement soit faux, Carlisle le laissa se tenir tranquille après son monologue. Sa respiration était saccadée, il reprit son souffle lentement en s’asseyant. Son état était devenu plus pitoyable qu’il ne l’était à son arrivée dans le cabinet. Carlisle s’inquiétait pour son bras, il ne lui voulait que du bien, et lui expliquer ce qui se passait à Houston car il n’avait pas l’air d’être de la région quand Carlisle entendit son accent exotique. Carlisle prit une longue inspiration, même si ce détail ne lui était d’aucun recours. Il avait vraiment envie d’apaiser son interlocuteur. Le dégout que celui-ci avait craché sur lui, ne lui faisait ni chaud ni froid. Ses dires avaient une part de vérité, bien que son jugement fut hâtif, il ne pouvait le blâmer pour si peu. Un chasseur se devait d’avoir des instincts aiguisés, des aptitudes à la découverte de son ennemi. Le docteur leva les deux mains au ciel en signe de paix, avant de commencer à parler d’une voix claire, dure, mais pourtant si douce comme un père protecteur. - Je ne vais te faire aucun mal, si j’avais été un vampire comme tu le penses je t’aurais tendu un guet-apens. Je ne nierais pas. Mais bien que je sois un vampire, moi et ma famille ne sommes pas comme nos semblables… Carlisle inspira longuement pour une seconde fois, l’odeur sucrée du sang de l’homme fit frémir ses narines, mais sa gorge ne s’embrasa pas. Il reprit la parole dévoilant un faible sourire : - Si j’étais comme les autres créatures infâmes de mon espèce, avec une telle inspiration je n’aurais pu résister à mes instincts. Je me nourris de sang animal, cela te paraitra surement un énorme mensonge, mais c’est la vérité. Je ne veux en aucun cas infliger une douleur atroce aux humains, être un criminel. Je travaille dans un hôpital, non pour m’abreuver de sang… pour d’autres raisons qui me tiennent à cœur. Carlisle songeait à ses croyances, à son âme envolée. Mais tout cela était bien trop profond pour l’avouer à un inconnu. Il contourna donc le sujet et prit la parole pour une dernière fois, voyant le visage de son interlocuteur qui paraissait se décomposer. - Je vais te soigner maintenant si tu me le permets. Je ne t’attaquerai pas. Tu peux avoir confiance en moi, comme j’ai confiance en toi. Tout le monde lui rappelait souvent qu’il accordait trop facilement sa confiance, mais il était fait ainsi. Il avança lentement vers le jeune homme, et commença délicatement à s’occuper de sa sale blessure. Il utilisait tout son savoir pour lui éviter de souffrir plus qu’à présent. Carlisle ne parlait plus, il attendait que la confiance entre eux soit instaurée. Il voulait et pouvait l’aider.

Hinata Toma
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Sujet: Re: Le légiste aux dents pointues. { Carlisle. $Le légiste aux dents pointues. { Carlisle. I_icon_minitime$ Jeu 8 Juil - 14:16

La tête lui tournait, mais il tentait de faire comme si de rien n'était. Il n'allait pas jouer les faibles devant ce vampire là. Il fronça le nez, incapable néanmoins de faire un geste vers son katana, geste vital pour lui : n'en était-il pas de sa survie ? C'était lui ou ce croc-blanc. D'ailleurs, il ne réagissait pas à ses paroles : qui ne dit mot consent. Il avait sûrement raison : ce Cullen était ici pour s'éviter de chasser ! Il eut un frisson, sans trop savoir si c'était la peur ou la fièvre qui l'avait fait frémir. Mais il ne comprenait toujours pas pourquoi il ne lui avait pas encore sauté à la gorge. Nul trace de sauvagerie sur son visage - c'est peut-être à cet instant là qu'il vit les yeux d'or du vampire. Des yeux dorés. Il haussa les sourcils, n'ayant jamais vu de vampires aux yeux de soleil. Il n'était hanté que par des orbes aussi rouges que le sang. Enfin, un geste de la part du vampire : un air de paix, un geste solennel qui voulait l'amener à se calmer. Ce qu'il fit, avec un regard bougon. Il se rassit, à cause de la douleur, et écouta ce qu'il avait à dire - ce devait être la fatigue, car jamais il n'aurait laissé un vampire lui parler, de peur qu'il ne l'hypnotise comme chaque vampire savait le faire avec ses victimes. Il parla de famille, de différence. Hina ne l'écoute que d'une oreille : il existait des clans, des alliances entre vampires, mais il était surpris d'entendre le mot famille sortir de la bouche d'un démon. Savait-il ce que ce mot signifiait ? Bizarrement, il eut l'impression que oui. Que ce vampire parlait en connaissance de cause. C'est pourquoi Hina se mit à écouter plus attentivement, une main serrée convulsivement sur son épaule, bien que le sang se soit mit à couler en minces filets et non plus à flots comme avant. Il avait du sang séché partout, mais toutes ces sensations désagréables disparaissaient tandis que, fronçant les sourcils, il écoutait. Aux dires de ce vampire, on sentait qu'il n'avait guère d'estime pour sa race ; bizarre, était-ce des mensonges ? La suite étonna Hina, qui se tendit, méfiant : un vampire se nourrissant de sang animal ? C'était une première ! Pensif, il laissa le médecin s'approcher. Il resta silencieux, songeant aux paroles qu'il venait de prononcer : si il disait vrai, cela changerait sa vision des choses. Il hésita un instant, en proie au doute : avait-il tué des vampires qui avaient pu être innocents ? Il se reprit rapidement en sentant une douleur monter jusque dans son cou : non, les vampires étaient tous des êtres méprisables. Se nourrir de sang était une marque de débauche, le symbole des démons. Comme disait le loup à l'agneau : « Si ce n'est toi, c'est donc ton frère » ; Carlisle pouvait dire la vérité, ses semblables étaient pour la plupart des assassins. Mais devait-il payer pour les autres ? De toute façon, il n'avait plus assez de force pour tuer qui que ce soit. Il se mit à trembler, serrant les dents pour ne pas que Carlisle le remarque, mais en vain. Il laissa le médecin faire ce qu'il avait à faire : le moindre de ses gestes était étudié par le regard chafouine de Hina, méfiant. Mais il devait avouer qu'il était très professionnel. Pas une fois il ne fit un geste déplacé. Aussi se permit-il une remarque, d'une voix rauque de douleur contenue. « C'est grave ? » Il savait qu'il aurait pu rentrer chez lui et se soigner lui-même, mais ça n'aurait pas été beau à voir. Il aurait eu du mal, et il songea que ça se serait infecté. Il ferma les yeux un instant, et les rouvrit ; ses prunelles sombres brillèrent de curiosité. « Vous avez parlé d'une famille. Ce mot est assez rare chez les vôtres. Vous parlez plutôt d'alliance, ou de clan. » C'était une remarque autant qu'un sujet de discussion : il l'invitait à parler de ça. Si Carlisle était aussi intelligent qu'il le paraissait, il comprendrait que, même si la confiance était loin d'être gagnée, au moins il ne l'insultait plus et il se montrait curieux. C'était la façon de Hina d'entretenir une relation sociale. Il baissa les yeux, et ses cils formèrent quelques arabesques d'ombre sur ses joues pâles, au bord du livide. Il avait froid, et chaud aussi. Il se sentait mal, mais au moins sa douleur s'atténuait un peu. Il ne faisait toujours pas confiance à ce satané vampire ! Il refusait même l'idée de se faire soigner par un être qui se nourrissait de sang, néanmoins, il n'avait pas le choix. Et puis, il fallait songer aussi qu'il semblait inoffensif et que si il avait voulu le tuer, ce serait déjà fait. Hina réalisa qu'il ne faisait que ressasser les mêmes pensées, et grogna tout bas. Il se sentait grelotter de fièvre. « Filez moi des médicaments. Il faut que je sois sur pieds rapidement. J'ai du boulot à faire. » C'était sa façon gentille de demander quelque chose. Il devait être rétabli pour demain. La vie d'autres êtres humains dépendait de lui ! Tous n'étaient pas, à sa façon, plongé jusqu'au cou dans le monde surnaturel - qui n'était pas aussi surnaturel que ça, vu qu'il était réel. Hina ferma les yeux en serrant les dents. La douleur se propageait comme un essaim d'abeilles, piquant l'intérieur de son corps. Le venin faisait-il quand même effet ? Il l'avait pourtant aspiré ! Il serra plus fort, jusqu'à sentir un goût âcre dans sa bouche ; il s'était mordu la joue. Le goût métallique réveilla ses instincts, et il tenta de vaincre la fièvre : ouvrant les yeux, il chancela sur sa chaise. Mauvaise idée, c'était vraiment une mauvaise idée de vouloir se lever à ce moment là ! Il se rassit, et ne bougea plus. Silencieux, il fit savoir à Carlisle qu'il se laisserait faire en baissant les yeux signe de soumission chez lui.

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