The Death is alive [PV : June]

 The Death is alive 

The Death is alive [PV : June] 38177Icon_ian_somerhalder

Le jeune chasseur venait tout juste de finir son service d’homme de ménage auprès des bureaux de police d’Hanover. Il avait besoin de se détendre. Sa meilleure amie l’attendait certainement à la maison, mais aussi curieux que cela puisse paraître, il ne désirait pas la rejoindre directement. Une première depuis qu’ils avaient emménager ensemble me direz-vous. Le comportement de la jeune femme l’inquiétait sérieusement. Elle lui avait prouvé dernièrement, durant une situation dangereuse, qu’elle traitait le danger comme quelqu’un se soucierait de la météo. Avec désinvolture. Il savait qu’elle n’était pas encore remise de la mort de Jackson, son frère, mais il ne s’imaginait pas jusqu’alors qu’elle en soit parvenue à mettre sa vie en danger de la sorte. C’était comme si tout instinct de survie avait quitté son esprit pourtant doué de logique et de raison. Nathan avait guetté les phases du deuil de la jeune femme. Tout le monde sait qu’il y en a cinq. À commencer par le déni, ensuite la colère, puis le marchandage, la dépression et l’acceptation. Quelqu’un qui subit la perte d’un proche, vit au moins deux de ces étapes. Seulement voilà, Silver semblait accueillir les stades comportementaux à l’envers, et cela perturbait Nate.

Le jeune homme remonta la fermeture éclair de son blouson de cuir et rentra légèrement la tête dans les épaules, face à la fraicheur nocturne. Il ne pouvait plus prendre le volant depuis quelques temps, à cause de son bras gauche complètement fracturé depuis son entrevue avec Koralyne. Il en avait récolter quelques semaines d’immobilisation de son membre supérieur et tenait ce dernier contre sa poitrine pour plus de confort. Nathan décida de faire un tour dans l’un des bars de la ville. Boire un verre ne pourrait que lui faire du bien. Il était raisonnable et ne se saoulerait pas non plus. Ce n’était pas le but, et il n’oserait pas imaginer la réaction de Silver s’il rentrait dans un état d’ivresse pareil à l’appartement. C’était à lui de s’occuper d’elle et non l’inverse. Et puis ce n’était pas dans ses habitudes. Généralement, il aimait avoir les idées claires et une cohérence d’esprit.

Nathan entra dans l’un des établissements qui bordait la rue principale. Il ne resterait pas bien longtemps. Bien entendu, il se doutait que sa meilleure amie avait trouvé un moyen de s’occuper, en faisant ses devoirs par exemple, ou en visionnant un film. Elle lui avait promit de ne pas commettre d’imprudences. Bien qu’il tenta de ne pas remettre en question la promesse de la jeune femme en vue des récents évènements. Il s’accouda au comptoir et commanda un verre de bourbon. En attendant que sa commande lui parvienne, le jeune homme fouilla la poche de sa veste de cuir à la recherche de son téléphone portable. Lentement à cause de l’indisponibilité de sa seconde main, il composa un message instantané à l’intention de sa protégée, pour la prévenir qu’il arriverait un peu plus tard que d’habitude. Et accessoirement pour qu’elle ne se monte pas la tête en s’imaginant des plus farfelus scénarios sur les raisons de ce retard.

Le jeune homme resta un bon quart d’heure à siroter son bourbon, sans prendre garde aux autres clients. Tant tôt avalant une gorgée, tant tôt observant le fond de son verre, le jeune chasseur finit toutefois par trouver le temps long et à achever sa commande d’une traite. C’était le moment de rentrer. Il posa sous son gobelet vide un billet, ce qui constituerait un pourboire pour la maison, avant de quitter la pièce sans se retourner. Il n’avait pas bien longtemps à marcher jusqu’à l’université. Une dizaine de minutes et il serait au chaud. Le jeune homme serra la mâchoire avant de s’engager dans les rues sombres d’Hanover à une heure pareille. Il était à peine vingt et une heure trente. Ainsi respectait-il le couvre-feu imposé par les autorités de la ville. Ce dernier contrariait assez ses plans à vrai dire. En plein jour il n’avait pas l’occasion de chasser discrètement, et pour les traqueurs de vampires la nuit était LE moment de prédilection. Lorsqu’il poursuivait ces buveurs de sang, il préférait ne pas avoir à prendre garde au fait d’être lui-même surveiller par la police. Mais que voulez-vous, pour la population ordinaire, c’était une mesure de prudence élémentaire à suivre pour la survie des habitants du New Hampshire.

Les lampadaires éclairaient bien trop faiblement les trottoirs à son goût. Nathan n’était pas d’un naturel peureux, mais il devait avouer que le froid, l’obscurité et ce silence lui donnait des frissons. Comme pour me rassurer, il sentit la présence de son couteau qu’il gardait constamment sur lui dans sa poche de veste.

Alors que Nate songeait à ce qu’il pourrait bien préparer à dîner ce soir-là pour sa meilleure amie, il fut surpris par l’apparition soudaine d’une ombre. Il sentit ses pieds quitté l’appui du sol et son dos heurta violemment le mur de brique qui se trouvait quelques pas derrière lui. Étourdi, il mit un temps avant d’assimiler quel genre d’agresseur se trouvait derrière lui. Quelques fractions de secondes supplémentaires pour comprendre qu’il était en très mauvaise position.

* Et merde * pensa-t-il lorsque le buveur de sang le saisit par le col pour le jeter au sol. En infériorité, le jeune chasseur regarda sa Mort se mettre en marche …

Seule dans son appartement, June se préparait à aller travailler. Son quart de travail devait commencer vers vingt trois heures et se terminer environ vers les quatre heures du matin. Pour être en forme elle avait dormi quelques heures durant la soirée, mais pas assez, ce qui faisait qu'elle était d'une humeur massacrante et qu'elle n'avait aucune envie d'aller au boulot. Quelle existence futile. Elle dormait toute la journée, allait travailler dans un pub où elle voyait des abrutis de saouler et dépenser tout leur argent dans les machines à sous, ensuite elle finissait la nuit en chassant des bestioles jusqu'au matin en compagnie de Zach, et cela recommençait à nouveau. Elle avait l'impression qu'en tuant un seul vampire, deux autres naissaient quelque part ailleurs. Plus le temps avançait, moins elle avait l'espoir de retrouver, un jour, un rythme de vie à peu près normal. Elle mourrait probablement de cette routine infernale. Sauf que la mort prenait la poudre d'escampette lorsqu'elle était dans les parages. Depuis bientôt quatre ans, June attendait que la mort vienne enfin la prendre, elle lui courrait même après. Mais la mort ne voulait pas d'elle.

Combien de fois avait-elle couru après la mort tout en y échappant de près? Au moins une bonne vingtaine. Il y avait toujours quelqu'un pour la sortir du mauvais pas. Souvent c'était Zach qui la sortait du pétrin, en lui reprochant ses imprudences. Une fois ce fut un loup du nom de Tristan. Puis, au moment où June croyait vraiment que son heure était arrivée, une meute entière de loup était venue à son secours. Sora, Paco, Will qui était mort pour la sauver, puis le jeune Lucas. Lucas, le même prénom qu'elle avait choisi de donner à son fils, décédé à l'âge de deux ans. Il était mort de faim, pendant que sa gardienne se transformait en vampire sous son propre toit. Le pauvre enfant avait souffert d'une mort atroce, et June n'avait pas été là pour le protéger. Le jeune loup, Lucas, sous forme humaine, ressemblait étrangement à ce que son fils aurait pu ressembler au même âge. Il était jeune, c'était encore un enfant à ses yeux, bien que leur différence d'âge n'était pas si grande. June pensait souvent à lui et au monde horrible dans lequel il avait été projeté sans qu'on lui donne le choix. June, elle, avait choisi de tuer les vampires.

Elle approchait les vingt-sept ans, et elle courrait après la mort depuis bientôt quatre ans. Elle se mettait dans toutes les situations les plus dangereuses, mais toujours, elle s'en sortait sur ses deux pieds. Elle s'était mise à croire qu'elle était damnée, elle aussi, au même niveau que les monstres qu'elle pourchassait. June n'était pas suicidaire, ou du moins, elle ne croyait pas l'être. Elle ne voulait pas absolument mourir, mais elle même avait vu des dizaines de ses collègues et connaissances chasseurs perdre la vie, en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Certains de ces chasseurs avaient beaucoup plus d'expérience et de connaissances qu'elle, mais ils tombaient tous comme des mouches. Et June tenait encore debout. Heureusement pour elle que la mort ne voulait pas non plus de Zach Hamilton, qui consistait à être ce qui ressemblait le plus à une famille pour elle. June pensait souvent que son ami était invincible, tout comme elle, bien qu'elle savait pertinemment qu'à chaque fois qu'ils partaient en chasse ensemble, c'était peut-être la dernière.

Pendant que June se préparait lentement, mais surement, à aller travailler dans cet endroit qu'elle commençait à détester, elle se préparait aussi à passer le reste de la nuit dans les bois. C'est pourquoi elle s'était vêtue d'un jean assez sexy pour le bar, mais assez confortable pour courir dans la forêt. À sa cheville, sous ses bottes, elle avait deux poignards trempés dans le sang de mort, qu'elle gardait sur elle en permanence. Elle ouvrit un vieux sac de voyage brun, malmené par les nombreuses excursions qu'elle avait faites et y avait déposé quelques autres armes, dont une machette, une petite arbalète, une scie à métaux et bien entendu, l'arme qu'elle préférait entre toutes, sa hache médiévale. Elle savait que Zach avait, dans le coffre de sa voiture, son arc à flèche qui était, sa deuxième arme favorite. Elle déposa aussi un t-shirt plus confortable et ses bottes de marche. Elle n'allait pas aller chasser les sang-froids en bottes à talon et en débardeur décolleté, c'était hors de question. Pourtant c'était ce qu'elle devait porter pour aller servir le whisky aux saoulons d'Hanover.

June passa une dernière fois la brosse dans ses longs cheveux bruns, puis attrapa son sac avant de quitter l'appartement. Elle vivait au deuxième étage dans un bloc d'appartements médiocres. Dans le bloc vivaient surtout des familles défavorisées et des personnes âgées vivant seules. L'endroit aurait pu être un vrai terrain de chasse pour les vampires, mais depuis que June vivait dans les parages, il n'y avait eu que très peu d'attaques. June ne sortait jamais par la porte de service du bloc, elle passait toujours par la fenêtre de sa chambre qui menait à un escalier de secours. C'était beaucoup plus rapide pour sortir de l'appartement, puisque si elle passait par devant, elle devait marcher un long corridor avant d'arriver à l'escalier, puis un autre long corridor avant d'arriver à la porte. Au moment où elle refermait sa fenêtre de chambre, une fois dans la ruelle derrière le bloc, June entendit un fracas de poubelles. Par réflexe, elle se baissa, retirant l'une de ses dagues d'une de ses bottes et regarda en direction du bruit. C'est là qu'elle l'aperçut. Un vampire très grand et élancé, qui portait un long trench coat beige, très cliché. Il tenait une proie à bout de bras, la soulevant dans les airs contre un mur. June ne voyait que les silhouettes d'où elle était, mais elle savait parfaitement reconnaitre un vampire.

Dans un geste très rapide, June plongea la main dans son vieux sac maltraité dont la fermeture éclaire n'était jamais fermée, puisqu'elle était cassée. C'était pratique parfois. Elle en sortit son arbalète et remercia le seigneur d'être tombée sur un sang-froid qui aimait jouer avec sa nourriture. Elle eu juste le temps de viser dans la direction du monstre et d'appuyer sur la gâchette de son arme. June qui croyait avoir manqué son tir fut heureuse de voir que la flèche se planta directement dans la nuque du monstre qui lâcha sa proie aussitôt. Le monstre fut surpris et écarta les yeux sous la douleur. La flèche devait avoir transpercé la gorge du monstre qui devait chercher son air douloureusement, maintenant qu'il était redevenu humain. Rapidement, June lâcha son sac en le lançant au sol, un étage plus bas, puis elle s'agrippa au rebord de l'escalier de secours en se jetant au sol à son tour. Elle s'était cru pour un yamakasi en oubliant qu'elle ne portait pas les chaussures appropriées pour ce genre de choses. Résultat, son talon droit se cassa et elle se retrouva sur les fesses, dans une vieilles flaque d'eau sale. June lança un juron à la Zach Hamilton et retira ses bottes qui allaient la gêner plus qu'autre choses. Maintenant elle allait devoir faire vite, le vampire venait de retirer la flèche, faisant jaillir un flot de sang incontrôlable sur le visage de sa proie.

June s'approcha, nu pieds, du monstre, en courant. Elle avait sortit sa hache et sa machette de son sac et lança la machette en direction de l'homme qui se trouvait à être la personne qu'elle venait de sauver. Elle regarda à peine l'humain puis donna un énorme coup de hache au milieu du crane du monstre. Une giglée de sang lui explosa en pleine figure et partout sur ses vêtements. Elle allait devoir aller prendre une douche et serait probablement en retard au travail, mais juste en faisant cela, elle venait de se donner une bonne dizaine de minutes pour découper le vampire en pièce et pour mettre le feu à une poubelle afin d'y bruler les restes. Pour ce faire, elle allait avoir besoin d'un coup de main. Elle se retourna vers l'homme qui était toujours contre le mur et espéra qu'il ne s'enfuirait pas à toutes jambes devant ce qu'il venait de voir. Heureusement, il ne semblait pas être un froussard, ni une femmelette. Elle lui montra la machette du menton.

"Si vous ne voulez pas mourir ce soir, vous allez devoir prendre cette machette et m'aider à découper cette atrocité de la nature. Je n'ai pas le temps de vous expliquer, mais si vous faites tout ce que je vous dis, je vous promet de tout vous expliquer lorsque cela sera terminé. Si c'est trop dur pour vous, vous pouvez toujours fouiller dans mon sac, trouver des allumettes et mettre le feu à une poubelle, cela serait énormément apprécié."

Le jeune chasseur se retrouvait en très mauvaise posture. Face à lui, un buveur de sang l'immobilisait avec une aisance déconcertante, près à s'abreuver à la fontaine de ses veines. Si seulement il n'avait pas traîner en cours de route, il n'aurait certainement pas rencontrer cet énergumène. Dans son état, il avait été tout simplement stupide de sortir sans prendre la peine de se protéger un peu mieux. Le pouce sur la jugulaire, et l'index sur la trachée, l'immortel le tenait à sa merci. Le pouls du chasseur s'accéléra sensiblement à cause de cette compression douloureuse. C'était stupide de mourir ainsi ! Il était hors de question qu'il quitte ce monde de la sorte. En mourant comme Jackson, et en laissant Silver seule. Il était certain qu'elle ne s'en relèverait que difficilement. Nathan n'esquissa aucune tentative qui aurait pour but de faire lâcher prise à son ennemi, en le frappant au visage. Il s'y serait brisé les os. Difficilement, il tenta de glisser sa main valide en direction de la poche intérieure de son blouson de cuir, pour saisir le manche de son arme, sans y parvenir. Ses poumons commencèrent à le bruler, dans leurs protestations dues au manque d'oxygène. Il vit sur le visage albâtre de son ennemi, une expression de haine à l'état pure. Ses iris pourpres lui tirèrent un léger frisson. Il commença à y voir flou, tandis que le flux sanguin ralentissait de son cœur au cerveau.

Cependant, sans qu'il ne comprenne pourquoi, son agresseur le repoussa très soudainement et, il chut au sol. Un vertige le saisit, durant lequel il fut contraint de garder les paupières closes, afin de s'épargner une nausée coriace. Lorsqu'il les rouvrit, il constata que le buveur de sang n'avait pas bouger de place. Il aurait même pu croire que rien n'avait changé dans son attitude. La rage sur sa figure pâle de mort était toujours présente. Néanmoins, quelque chose avait fait que le prédateur avait lâché sa précieuse proie. Nathan avisa la hampe d'une flèche dépasser du cou de la sangsue. Le teint de cette dernière vira presque instantanément au rose pâle, dans un caractéristique propre aux humains. C'est alors que la douleur vînt s'installer sur les traits du ressuscité et un cri de douleur étouffer dans des gargouillis sanguins quitta les lèvres du tueur. Ce dernier leva la main, avec une lenteur peu commune. Il retira sèchement le projectile, et une fontaine de sang quitta sa gorge. Quelques éclaboussures d'hémoglobine giclèrent sur le visage de Nathan. Le goût métallique du sang vînt emplir sa bouche et il eut contînt un haut-le-cœur en crachant sur le côté. Il ne prit pas le temps de se débarbouiller le minois. Il était parfaitement conscient désormais que la jolie brune qui s'avançait vers eux, une hache à la main, était une chasseuse. C'était l'unique explication possible. Il savait également qu'ils n'avaient pas un délai sans limite pour réduire ce cadavre à l'état de cendres. Nathan se remit sur pieds tant bien que mal et s'écarta brusquement lorsque, avec une assurance ahurissante, la jeune femme enfonça le tranchant de sa lame dans le crâne de l'éternel, fendant ce dernier en deux. Juste avant cela, elle lui avait envoyé avec adresse une arme que Nate ne reconnu que lorsqu'il l'eut rattrapé au vol, avec la dextérité qu'offre l'expérience de telle situation. Une machette. Un rictus apparu sur les lèvres du jeune homme. C'était une arme que généralement, les chasseurs ne transportaient pas avec eux de jour. Il s'estimait chanceux que la jolie brune ait pensé à l'emporter avec elle.

Cette dernière lui adressa la parole pour la première fois depuis le début du carnage. Nate se demanda durant quelques instants comment lui-même aurait réagi à la place de cette inconnue, pour expliquer à un innocent - comme il semblait l'être - qu'il fallait qu'il découpe monsieur en plusieurs morceaux. Il était certain qu'il ne s'en serait pas mieux sorti que la chasseuse. « Je m'en charge » dit-il d'une voix calme, qui n'aurait pas dû appartenir à quelqu'un qui vient de se faire agresser de la sorte. Il chercha des yeux de quoi faire un feu. Encadré par deux conteneurs pleins de détritus, il cru devoir quitté la ruelle afin de dénicher quelque chose qui pourrait faire l'affaire, lorsque son regard d'azur tomba sur un fût métallique. Il se dirigea vers lui à grands pas. Dans un coin sombre, il mit la main sur quelques morceaux de cartons - béni soit Dieu, ils n'étaient pas atteints par l'humidité de la dernière pluie. Tandis qu'il laissait à sa sauveuse s'occuper de transformer l'agresseur, il plaça les combustibles de fortune au fond du récipient de métal. Il fouilla ses poches, plutôt que le sac de la jolie brune, et mit la main sur son zippo. Il ne fumait pas, ou à de rares occasions, mais il avait toujours de quoi faire un feu sur lui, précisément pour ce genre de situation. Il actionna le briquet et une flamme apparue. Il mit avec une lenteur qui l'agaça, feu aux cartons qui s'enflammèrent progressivement, au fur et à mesure que les flammèches les dévoraient. Bientôt, elles atteignirent une taille convenable et il s'en détourna pour venir prêter main forte à la jeune femme. Lorsqu'elle lui avait proposé de s'occuper soit du feu, soit du vampire, elle avait certainement supposé que cela concernait le degré de tolérance du jeune homme. Toutefois, Nate avait malheureusement les tripes pour ce genre de chose. Il avait décidé de produire le feu, par question pratique. Ainsi, plus rapidement cette sangsue serait brûlée, plus ils auraient de chances de ne pas se faire prendre en pleine action. Car il fallait l'avouer, en plein centre d'Hanover, allumer un feu, il était peu probable que personne ne finissent pas les repérer. Nate franchit la distance qui le séparait du combat. Avec assurance, il effectua un inutile moulinet et mania la machette de telle sorte que la tête du vampire ne fut plus jointe avec le corps. Nathan balança son trophée à travers la ruelle, et celui-ci se retrouva au milieu des flammes, dans un boong! sonore. Le chasseur s'attaqua ensuite au bras et à la jambe gauche, tandis que l'inconnue s'occupait des membres de droite. Ils s'aidèrent mutuellement à transporter le buste jusqu'à l'incinérateur improvisé, et le firent basculé.

Nathan laissa un soupir quitter ses lèvres, sans vraiment en éprouver un véritable soulagement. Il frotta sa main contre son jean sale. Il faisait véritablement peur à voir. Quiconque le croiserait dans la rue, appellerait les autorités. Le visage couvert de sang séché, les vêtements dans un état misérable ... la routine quoi. Le chasseur tourna les épaules, de sorte à faire face à celle qui venait de lui sauver la vie. « Merci beaucoup de votre aide. Sans vous j'étais mort à l'avance. ». Il eut une expression de reconnaissance, avant de lui tendre l'arme qu'elle lui avait prêté. « Comme vous l'aurez constaté, je n'ai pas vraiment besoin d'explications. Mais je ne serai pas contre le fait que vous me racontiez un peu qui vous êtes, en tant que chasseuse. Vous habitez loin ? » demanda t'il

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