Breaking Dawn
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Première chasse? (Pv Rain) (TERMINE)

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Jonathan Fitch
Jonathan Fitch



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Première chasse? (Pv Rain) (TERMINE) Vide
MessageSujet: Première chasse? (Pv Rain) (TERMINE) Première chasse? (Pv Rain) (TERMINE) I_icon_minitimeJeu 14 Jan - 3:49

Cette nuit là , il ne parvint pas à fermer l’oeil. Il fallait avouer que les circonstances n’étaient pas réellement favorables à un sommeil aisé. Plusieurs fois, Jonathan avait essayé de s’endormir, dans l’espoir de se réveiller ailleurs, et se rendre compte qu’il ne vivait qu’un mauvais cauchemar. Cela n’arriva pas, et il dut se résigner à accepter la réalité. Voilà déjà quelques jours qu’il avait fait la rencontre de June Evans, au British Pub, et tout autant de temps que son esprit était obsédé par les vampires. Les descriptions que la jeune femme lui avaient faites donnaient en effet peu envie de rencontrer ces créatures, et le portrait qui leur était attribué était pour ainsi dire relativement effrayant.

D’ordinaire, et hors de ce contexte, il aurait trouvé cela fascinant : les vampires, leur univers, tout l’aspect fantastique et magique entourant leur existence, bref tout ce qu’un passionné de ces « choses là » aurait apprécié. Sauf que justement, cette passion, consistait dans son cas précis à vouer un culte à quelque chose d’imaginaire, à ce qui n’existe pas, et ce qui ne peut en aucun cas exister. Or, il se retrouvait désormais dans cette incroyable situation où si, il pouvait réellement se retrouver nez à nez avec un suceur de sang au détour d’une promenade nocturne. Et ce n’était pas sans attiser ses inquiétudes.

Alors que le soleil commençait à laisser échapper ses premiers rayons, Jonathan quitta son lit pour rejoindre son bureau. Des feuilles y étaient éparpillées, sur lesquelles il avait annoté sur certaines les techniques de défense et de chasse contre un vampire que June Evans lui avait confié. Sur d’autres, ils s’était essayé au dessin, tentant d’imaginer à quoi pouvaient ressembler ces créatures afin de les reconnaître au cas où il aurait affaire à l’une d’entres elles un jour. Mais à la vue de ses piètres représentations, entre monstres velus et draculas blafards, il prit vite conscience du ridicule de cette entreprise.

Il sortit alors du tiroir un petit flacon renfermant un liquide rougeâtre. Il s’agissait d’un échantillon du sang qu’il s’était prélevé la veille : la jeune femme lui avait révélé que le sang humain permettait d’inhiber le pouvoir des vampires. Puis son regard se posa sur l’énorme couteau de boucher fièrement accroché au mur de sa cuisine.
Devenir chasseur ?Etait-il prêt pour cela ? Le voulait-il ?
Après tout, il pouvait très bien choisir de faire comme s’il n’avait jamais rien su, comme s’il ignorait l’existence des vampires. C’était une perspective tellement plus confortable et tellement séduisante. Mais il avait été prévenu du danger que ces créatures pouvaient représenter. Il savait le mal qu’elles pouvaient faire, sans que personne ne les arrête. Par conséquent, ne rien faire, c'était comme laisser des criminels en liberté, sans que la police ne puisse faire quoi que ce soit, n’est-ce pas ?
Il ferma les yeux. La nuit blanche l’avait épuisé. Lorsqu’il les rouvrit, il espéra à nouveau se trouver ailleurs, à New-York par exemple, auprès de sa vraie vie, de ses amis. L’espoir du désespéré…

Jonathan prit alors une décision consensuelle : il irait ce soir au bois, près du Connecticut, où il avait assisté au meurtre d’un vampire, juste dans le cadre d’une observation. Il prendrait des clichés, il les analyserait, peut-être même qu’il rencontrerait d’autres chasseurs. Oui, cela semblait être une bonne idée, et c’était de surcroît beaucoup plus prudent que de se jeter dans la gueule du loup, les yeux bandés.
Quelque peu rassuré par le sort qu’il s’était fixé, il redéposa le flacon dans le tiroir, puis s’assit sur le rebord du lit. Ses paupières, si lourdes d’une nuit sans sommeil ne mirent que peu de temps avant qu’il ne s’effondre, physiquement et moralement épuisé.

Lorsqu’il se réveilla, l’horloge affichait plus de vingt heures et des poussières. Le soleil était déjà couché.
Jonathan avait retrouvé la forme ; il se saisit de son carnet de note, son appareil photo, son flacon de sang, et décrocha le couteau de son support mural. Le tout empaqueté dans un petit sac, il se mit en route pour la forêt.
Sur le chemin, chaque regard semblait suspect. Essayant de paraître le plus neutre et le plus discret que possible, il ne pouvait s’empêcher de se dire que probablement, un de ces individus au milieu de la foule, était l’un d’entre « eux ».
Une fois aux portes du bois, il tâcha de trouver un endroit relativement protégé des regards. Il s’installa finalement au milieu de fougères cachées par d’épaisses branches d’arbres feuillues, non loin d’un sentier éclairé, puis commença à attendre.

Malheureusement, la nuit ne s’annonçait pas beaucoup plus passionnante que la précédente. Les heures s’écoulèrent sans que personne ne passe, ni vampire, ni humain. Il était seul, dans ce bois, à attendre ce qui ne viendrait jamais.
Jusqu’au moment où des bruits de feuillages se firent entendre. Même s’il ne pouvait s’agir que d’un animal, Jonathan sortit son couteau et y déversa un peu de sang de son flacon en espérant que la dose serait suffisante.
Avec attention, il se releva , afin d’essayer de mieux voir autour de lui. Mais il est connu qu’un bois ne se laisse pas explorer de nuit. A moins de deux mètres, il était impossible de distinguer quoi que ce soit.

A nouveau, il entendit un bruissement, cette fois-ci plus près de lui que le précédent. Plutôt que de prendre le risque de se faire attaquer par surprise, il sortit sa lampe torche et éclaira les environs par de grands mouvements du bras, l’arme dans son autre main , prête à l’usage.
Et alors qu’un dernier craquement de branche résonna derrière lui, Jonathan se retourna brusquement. En face de lui, se trouvait désormais une jeune femme. Sur le moment, il ignora comment réagir. Devait-il prendre en considération la présence d’un vampire, ou bien celle , incongrue au demeurant, d’une demoiselle, à trois heures du matin, dans un forêt peu rassurante et inhospitalière ?

Peut-être aurait-il du plutôt se concentrer sur le fait qu’à l’instant présent, il braquait d’une main sa lampe de poche vers l’inconnue , son autre main brandissant fièrement, mais dangereusement l’énorme couteau de boucher dont le sang commençait à couler le long de la lame.


Dernière édition par Jonathan Fitch le Dim 24 Jan - 22:41, édité 1 fois
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Rain Si-jie
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Première chasse? (Pv Rain) (TERMINE) Vide
MessageSujet: Re: Première chasse? (Pv Rain) (TERMINE) Première chasse? (Pv Rain) (TERMINE) I_icon_minitimeDim 17 Jan - 11:53

Il n’y avait pas meilleure Lune pour se recueillir dans le silence de la forêt… Rares étaient les moments de doute : il y a bien longtemps que Rain ne s’interrogeait plus sur la nature monstrueuse de ses actes. Mais en ces périodes de troubles, l’étrangère était plus que jamais en proie aux scrupules. A cela, venait s’ajouter la fatigue : elle était lasse de devoir se méfier de tout, d’être sur ses gardes en permanence, lasse d’être traquée, lasse de faire l’objet de la haine de tous. De plus, ses terres natales lui manquaient affreusement… Pourtant, elle avait voyagé dans les quatre continents, sans jamais éprouver la moindre once de nostalgie. Mais cette nouvelle culture, ces terres hostiles, elle ne s’y faisait décidemment pas. Les Etats-Unis avaient beau s’afficher comme une nation développée et puissante, elle n’était qu’un linceul où la barbarie et la vanité trouvaient leur écueil…

Cette nuit, elle pouvait aspirer à la tranquillité : les lycans se hâtaient de fouiller la ville, menés par la fausse piste qu’elle avait tracé à leur insu. Les vampires étaient trop occupés à compter leur mort, frappés par la vague de meurtres ; le mystère planait au-dessus des coupables. Mais elle avait omis la caste des chasseurs, oubliant presque cette menace qui n’en était pas une à ses yeux. Et pourtant, c’est bien un humain qui dérangea sa méditation.

Assise en tailleur, Rain égrenait les cent huit perles de son mala, les faisant dans la paume de sa main gauche. On ne pouvait concevoir le fait que ce chapelet bouddhiste se trouve être la possession d’une pareille pécheresse… La faim la tiraillait depuis quelques jours : il lui arrivait de ne plus s'alimenter, ces trois siècles d’expérience lui permettant de jeuner sans perdre la raison. Autant dire que la couverture de l’humain était bien futile : malgré sa discrétion, elle sentit rapidement sa présence. Etait-ce un simple passeur ? Sûrement déraisonné, pour vagabonder en pleine forêt au beau milieu de la nuit alors que la ville était secouée par une épidémie de folie meurtrière… Il ne pouvait s’agir que d’une âme égarée, un chasseur n’aurait pas eu le culot, ou plutôt l’extrême bêtise d’attaquer de front, si on admettait qu’il avait repéré le vampire avant qu’il ne se fasse démasquer, ce qui était peu probable. Curieuse, Rain se releva lentement, tenant toujours fermement son chapelet : elle l'enroula autour de son cou, les perles noires venant contraster avec la blancheur écarlate de sa chemise. Retroussant les manches de son blaser sombre, elle fixa l’endroit d’où émanait l’effluve de sang frais qui alertait ses sens. Il était peut-être de temps de se repaître… L’humain tombait à point nommé…

L’Eurasienne se rapprocha lentement de lui : elle l’aperçut à quelques mètres, aux aguets, attendant qu’on lui tombe dessus. Il devait veiller là depuis des heures, comment avait-elle pu ignorer sa présence ? Sa méditation avait du la plonger dans le mutisme... Elle haussa un sourcil, perplexe. Le couteau qu’il tenait entre ses mains laissait entendre qu’il n’était pas là pour rêvasser à la belle étoile, mais alors, que cherchait-il ? Rain ne pouvait avoir affaire à un chasseur, leurs techniques consistaient à jouer les victimes pour attirer les Sang-froid, et ainsi les piéger. C’était le seul moyen de les surprendre. Car on ne pouvait espérer défier une créature aussi rapide et puissante qu’un vampire. Et pourtant, la matière visqueuse qui était imbibée sur la lame du novice était bel et bien l’arme des chasseurs : le Sang des Morts, dont elle pouvait sentir la fragrance.

Piquée d’intérêt par cet énergumène, Rain décida d’aller à la rencontre de l’humain : dirigeant son regard vers un fourré, elle le trompa en se présentant derrière lui. Mais la dame noire n’avait pas prit la peine de le prendre par surprise : son pas lent trahi sa présence. Plus qu’un bruissement de feuille, c’est son aura enivrante qui frappa Johnathan. Avant même que ses yeux ne se posent sur la belle, il du sentir l’électricité parcourir son corps. Mélange d’excitation, de peur ou de fascination, chacun réagissait différemment face à un vampire, mais ils ne laissaient jamais indifférent. Sans compter qu’il s’agissait d’une première pour l’écrivain reconverti : la rencontre des deux mondes, suspendue dans le temps…. L’avait-il imaginé comme telle ? Quoiqu’il en soit, sa torche roulait à terre, éclairant partiellement les deux protagonistes : la légère douleur qu’il ressentait à sa menotte sous-entendait qu’elle avait frappé à cet endroit précis. La vitesse aidant.

Après s’être ressaisi, Jonathan pu enfin observer son adversaire, qui ne montrait, pour le moment, aucun signe d’hostilité. Les secondes qui défilaient entre cet échange silencieux, paraissaient être une éternité pour Rain qui aurait très bien pu lui casser le bras pour enrayer la menace, ou encore lui briser le cou. Les humains étaient si… malléables… une matière très agréable à utiliser, somme toute. Mais elle était aussi intriguée par le chasseur que lui ne pouvait l’être envers le vampire. Leurs regards se croisèrent : Rain jugeait l’air crédule de Jonathan tandis ce que ce dernier se perdait dans le vert des yeux de l’Eurasienne. Du reflet de son âme, découlait une mélancolie aussi saisissante qu’envoûtante ; on en serait presque à vouloir goûter le poison qui semblait se répandre dans ses veines, à l’exhalation de son parfum ensorcelant. Si cette créature était maléfique elle n’avait que de terrible, sa beauté fulgurante. Mais Jonathan pouvait s’assurer qu’il s’agissait bel et bien d’un vampire car rien de tout cela ne paraissait réel.

De son côté, Rain déchanta rapidement : il ne fallait pas être devin pour constater que Jonathan était un novice. Elle ne pensait pas être sa première proie, mais elle s’imaginait qu’il devait compter peu de victoires, au vu de ses méthodes peu conventionnelles de chasse. Faire le guet dans une forêt truffée d’ennemis : on connaissait des techniques plus élaborées et moins suicidaires. Soit, il avait l’air d’un nourrisson, mais ses pitreries amusaient trop le vampire pour qu’elle ne décide d’en faire son quatre-heures. Elle allait jouer avec lui : à défaut de se nourrir de cet humain, Rain trouverait de quoi se divertir en cette période sombre…

Pauvre de lui, en plus d’être le jouet servile d’un vampire, il allait se faire passer pour un mythomane auprès de ses frères d’armes : en effet -admettons qu’il en ressorte vivant-, raconter que l’on a croisé le fer avec un Sang-Froid en l’attendant sagement en pleine nuit, n’était pas sans risques. Mais le comble serait qu’il décrive son ennemi : qui irait croire qu’un vampire, sans artifices, pouvait présenter une paire d'yeux aussi verts qu'un fragment d'émeraude ? On excluait alors qu’il soit carnivore et en suggérant son végétarisme, il ne pouvait qu’afficher une teinte délavée plus proche du corail. Johnathan, avait, pour ainsi dire, mal choisi sa première cible, qui n’était ni plus ni moins que l’ombre qui venait encombrer les cieux des trois races en lice.

Après un long silence, la voix suave de la créature se fit entendre :

« Que se passe t-il… tu ne me fais pas ton numéro ? »

L’arrogance affichée par les chasseurs avait le dont de l’irriter : Jonathan ne semblait –pour le moment- pas disposé à lui servir les répliques qu’elle avait entendu à tort et à travers de la bouche de ses ennemis, à croire qu’il existait un atelier à la disposition de ses pitres pour qu’ils espèrent faire effet face aux vampires. Bien heureusement, il n’y avait pas que sa prestance à déplorer… Le jugeant du regard, Rain continua sur sa lancée tandis ce que sa menotte vint entourer celle de Jonathan, sa prise glacée poussant l’homme à retourner le couteau contre sa gorge.

« Trop lent. »

Les mots tombèrent comme un constat sévère d’un professeur qui déprécierait son élève. Alors qu’elle contraignait le chasseur à retourner son arme contre son maître, Rain se pencha vers lui, plongeant son regard abyssal dans le creux des yeux de son ennemi.

« Je ne vois pas la haine dans tes yeux... »

Le ton était moins sévère. Elle venait tout à coup de s’approcher sciemment du chasseur, comme soudainement concernée par son existence.

« Tes mentors ne t’ont pas appris à la cultiver. »

Se dégageant légèrement de son champ, elle donna suite à son constat

« C’est une question de temps, je suppose… »

Elle s’étonnait de ne pas donner la réplique à un extrémiste dressé par des hommes qui inculquaient le culte de la haine, vitriolant leurs ennemis de toujours, les vampires.

« …et de rencontres »

Ses dernières paroles sonnaient comme une menace, comme si elle allait remédier au problème en se faisant haïr par ce chasseur fraîchement débarqué à Hanover. Mais il fallait lui résister pour être crédible et faire durer le plaisir. Rain relâcha délibérément sa prise, laissant au novice, le loisir d’attaquer cette étrange créature à la chevelure anthracite...


Dernière édition par Rain Si-jie le Mar 19 Jan - 12:22, édité 1 fois
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Jonathan Fitch
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Première chasse? (Pv Rain) (TERMINE) Vide
MessageSujet: Re: Première chasse? (Pv Rain) (TERMINE) Première chasse? (Pv Rain) (TERMINE) I_icon_minitimeDim 17 Jan - 19:30

Aussitôt fait, aussitôt regretté. Jonathan comprit bien vite l’absurdité de ses actes, et combien il avait été imprudent. Désormais dans une position des plus indélicates, il resta figé un instant, lampe et couteau brandis en direction de la jeune inconnue, conscient de la situation ridicule dans laquelle il venait de se fourrer. Mais avant même d’avoir pu observer l’individu auquel il avait affaire, il sentit une espèce de secousse au niveau de son avant-bras gauche. Les picotements qui le parcoururent lui firent lâcher sa torche, qui tomba au sol, privant quasiment les lieux de lumière.

Par réflexe, il recula d’un pas, serrant par la même occasion davantage le couteau de boucher, en vue d’une possible attaque.
Dans sa tête, bouillonnait un certain nombre de réflexions qui l’empêchaient au final d’y voir clair. Avait-il affaire à un vampire ? Après tout rien n’était sûr, et par ailleurs s’il y avait bien quoi que ce soit de suspect dans ce bois, c’était lui : que pouvait penser un promeneur d’un homme tapis tel un animal dans des fourrés, armé d’une arme blanche imbibée de sang qui plus est ?
Ce fut sans doute cette hypothèse qui poussa Jonathan à ne pas attaquer, et plutôt adopter une attitude défensive, du moins jusqu’à ce qu’il parvienne à rendre compte de l’identité de la jeune femme.

Dans la pénombre, il parvint à l’observer légèrement. Etrangement, les rôles semblaient s’être inversés. Elle avait les mains nues, mais tout de l’agresseur. Paradoxalement, son visage ne laissait transparaître aucune violence, au contraire. Et c’était d’ailleurs ce qui était gênant : la sérénité de l’individu était glaçante, meurtrière.
Plus embarrassé que réellement effrayé, Jonathan se persuada intérieurement de garder son calme et de jouer du côté de la sagesse prudente.


- Qui êtes vous ? demanda t-il d’un ton péremptoire

En guise de réponse, un éclair. Différent de celui qui lui avait heurté le bras ; cette fois-ci ce fut tout le corps de la jeune asiatique qui se déplaça à une vitesse effroyable. Le temps de réaliser qu’elle n’était plus en face de lui, Jonathan se retrouva son propre couteau retourné contre lui même, la lame menaçant d’écorcher la peau de son kou.
S’il n’avait pas affaire à un vampire, il était au moins à ce stade sûr d’une chose : de l’hostilité de son interlocutrice.
Ecoutant sans broncher ce que cette dernière avait à dire, il préféra la laisser terminer, et se résigner au silence. Stratégie payante, puisqu’une fois ses paroles déversées, elle lui rendit sa liberté.

Jonathan en profita alors pour ramasser sa lampe qui jonchait au sol tout en pensant à ce qu’il venait d’entendre. Tout le poussait à croire que la jeune asiatique savait très bien pourquoi il était là, et pire encore, elle semblait avoir totalement intégré le fait qu’il n’était encore qu’un novice dans le domaine. Faisant mine de ne pas comprendre, il éclaira son visage afin de mieux le discerner.


- Encore une fois, qui êtes-vous et que voulez-vous ?

Le couteau de Jonathan était pointé en direction de son interlocutrice, pour lui faire comprendre qu’il n’hésiterait pas à l’attaquer, mais placé suffisamment bas pour qu’elle sache également qu’il ne le ferait qu’en dernier recours.

- C’est un lieu peu congru pour une jeune femme comme vous. Vous êtes consciente que vous vous exposez à de nombreux dangers n’est-ce pas ?

Le ton menaçant qu'il avait employé laissait bien transparaître l'atténuation progressive de ses doutes quant à l'appartenance de la jeune femme à la communauté des vampires. Car si tel était le cas, il était prêt à faire d'elle sa première victime.


Dernière édition par Jonathan Fitch le Dim 24 Jan - 22:25, édité 2 fois
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Rain Si-jie
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Première chasse? (Pv Rain) (TERMINE) Vide
MessageSujet: Re: Première chasse? (Pv Rain) (TERMINE) Première chasse? (Pv Rain) (TERMINE) I_icon_minitimeMar 19 Jan - 13:13

Jonathan comprit rapidement qu’il avait en face de lui, une Incarnation d’un mal qui avait prit racine à Hanover, sûrement à l’origine des crimes perpétrées dernièrement dans la région... Pardonnez le proverbe, mais on avait plus tendance à se méfier de l’eau qui dort plutôt que du chien qui aboie. C’est ainsi qu’il reconnut le vice entre les lignes anormalement lisses de ce livre noir qu'il découvrait au fil de la discussion...

Elle resta de marbre alors que le puissant halo de la lampe torche vint éclairer son visage blême. Un lambda aurait détourné le regard, agressé par cette vive lumière. Le sien était fiché dans celui de Jonathan, ne le quittant une seule seconde. L’humain avait beau la dépasser d’une tête, il ne l’impressionnait pas outre mesure. Son visage juvénile ne faisait que renforcer l’idée qu’elle se faisait de lui. Quant à son regard d’animal peureux, il lui rappelait à juste titre, l’expression de chien battu d’un certain lycan avec qui elle partageait sa couche… Cette comparaison lui extorqua un faible sourire. Cet homme embourgeoisé n’avait décidément rien à faire ici…

Ce n’est pas la lame du couteau de boucher qui l’inquiétait mais plutôt son propre dénuement : habituée à se battre sans l’aide de ses pouvoirs, Rain ne chassait jamais sans son armada de sabres tous aussi tranchants les un que les autres. Elle s’en tirait aussi bien en duel armé qu’avec la force de ses seuls poings, si ce n’est plus. C’est la première chose qui l’avait frappé en arrivant ici : les vampires avaient une fâcheuse tendance à se contenter de leur force surnaturelle, oubliant qu’ils pouvaient à tout moment régresser à l'égal des hommes au contact du Sang des Morts. Il fallait dire que leur ignorance sur le sujet ne les motivaient pas à faire face à la menace. Malheureusement pour les adversaires de l’étrangère, l'époque sous laquelle elle avait vu le jour imposait de se battre dès le plus jeune âge : c'était le seul moyen de survivre. Seulement, ce soir là, tiraillée par ses démons, elle en avait oublié l’essentiel : désarmée pour cette nuit, elle ne pouvait qu’espérer qu’on ne vienne troubler sa méditation. En cela, Jonathan avait un certain avantage qu’il ignorait pour le moment.

Rain avait éludé sa première question, mais la troisième lui soutira un rictus amusé… Elle reprit donc la parole :

« Qui je suis… ça n’a pas de réelle importance… »

Après tout, il ne serait peut-être plus là pour rapporter sa découverte auprès des siens. Alors à quoi bon lui délivrer le nom de son assassin ?

« Ce que je veux… ? Je serais tentée de te retourner la question, mais je connais déjà la réponse… bien que ton rôle de benêt te sieds à merveille, crois bien que je ne suis pas dupe… Tu es sans doute suffisamment stupide pour espérer nous avoir de cette façon, mais pas assez pour ignorer la nature de ton arme… »

Elle faisait bien entendu allusion au Sang des Morts. Il avait beau essayé de faire naitre le doute dans son esprit, Rain se doutait qu’un simple humain ne pouvait être en possession d’un tel poison sans en connaître les effets.

« Alors ne me prends pas pour une idiote. Le seul danger ici,... est devant toi. »

Rain le dévisagea à nouveau, le jugeant d’un rapide coup d’œil. Elle se rapprocha à nouveau de lui, le prenant cette fois par le menton, lui offrant un face à face déconcertant.

« Vous m'étonnerez toujours... Ils recrutent vraiment n’importe qui. En commençant pas des avortons en crise qui cherchent à se faire dorer le blason en jouant au chat et à la souris avec les vampires… »

Si seul le mépris semblait être le sentiment dominant envers Jonathan, Rain était aussi peinée de constater que les chasseurs étaient de plus en plus jeunes, mais surtout, de plus en plus haineux… Tout cela n’en finira donc jamais… L'Eurasienne relâcha son interlocuteur avant de reculer lentement. Son désappointement finit par prendre le dessus : elle le sermonna, l'envoyant balader avec dédain.

« Je ne suis pas d’humeur à me battre… Tu ne devrais pas être là... Rentres chez toi, reviens me voir quand tu auras réussi à atteindre la puberté sans trop d'encombres... »

Comme si ça ne leur avait pas suffi de lui envoyer des gamins dans les pattes, Rain devait aussi gérer les crises d'adolescence de chasseurs parfaitement incompétents. Néanmoins le ton était grave, il ne s’agissait plus de provoquer l’ennemi, mais bien de le mettre en garde. Elle espérait qu’il se ravise, ou du moins, qu’il abandonne pour ce soir : la criminelle accoutumée aux effusions de sang n’était pas en état de se battre, désarmée et en proie à la mésaise. Mais c’était sans compter sur les motivations de Jonathan, qu'elle n’imaginait pas être nourries par l'excitation d'une première chasse. Ce qui n'empêcha pas Rain de lui tourner le dos, avant d'emboîter le pas vers les fourrés, s'enfonçant dans les profondeurs des bois...
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Première chasse? (Pv Rain) (TERMINE) Vide
MessageSujet: Re: Première chasse? (Pv Rain) (TERMINE) Première chasse? (Pv Rain) (TERMINE) I_icon_minitimeJeu 21 Jan - 20:29

(HJ : le jeune avorton a 31 ans hein)

L’imprudence dont faisait preuve Jonathan à l’égard de la jeune femme l’effrayait lui même. Lui qui d’ordinaire se montrait si réfléchi, qui prenait toujours le temps d’envisager toutes les solutions avant de se lancer, venait d’enfreindre une de ses règles les plus fondamentales en risquant un affront avec ce qui s’avérait de plus en plus être un vampire.
C’était peut-être que l’obscurité, la forêt, en plantant un certain décor, un certain contexte, contribuaient à lui donner confiance en lui.
C’était peut-être le feu de l’action, l’adrénaline du moment, qui le poussait à tant d’imprudence.
C’était peut-être aussi, le couteau de boucher, la lame parfaitement aiguisée, fièrement dressée contre la jeune nippone , qui lui apportaient cette assurance.
Mais c’était en fait surtout cette découverte palpitante de l’inconnu, qui aussi dangereuse pouvait-elle être, excitait les sens de Jonathan au plus au point. Il avait en effet l’impression d’avoir été déporté dans un de ces romans favoris, mais dont il était désormais le principal protagoniste, le héros.

Il y avait aussi le fait qu’il ne pouvait vraiment évaluer le danger auquel il faisait face. N’ayant jamais eu l’occasion de rencontrer un vampire en tête à tête, il n’avait que les conseils de June Evans pour le diriger, et dieu sait combien à la lumière de ces derniers, Jonathan sous-estimait le danger.
Il savait qu’il avait affaire à des monstres d’une rapidité légendaire, dont la peau, dure comme du roc, pouvait faire en un coup de poing, ce qu’un fusil pour gibier est capable de faire en plusieurs fois. Il n’ignorait pas non plus les techniques de chasse, à savoir se faire passer pour victime, être idéalement accompagné de camarades prêts à attaquer, mais bien bête aurait-il été d’y songer, sachant pertinemment qu’il ne remplissait aucunes conditions pour qu’une chasse soit réussie.

Toutefois, la jeune femme ne semblait pas non plus correspondre au stéréotype du vampire. Jonathan les avait imaginé pus à l’affût, prêts à sauter sur toute viande fraiche à la moindre odeur de sang humain. Alors que sa lame de couteau dégoulinait d’un pourpre rouge de toute part, la nippone restait de marbre, tel un enfant malheureux dans un rayon de jouets.

- J’aurais espéré que vous ne soyez qu’une pauvre jeune femme perdue dans une forêt. Mais manifestement, j’ai bel et bien affaire à un monstre.

Il s’était retenu d’employer le terme « vampire », non pas qu’il doutait encore de l’identité de son interlocutrice, mais plutôt qu’il voulait qu’on doute de la sienne. Très conscient qu’il n’appliquait pas les mêmes méthodes que ses camarades chasseurs, il désirait avant tout créer la confusion, même si au regard des attitudes de la jeune femme, cela ne semblait pas marcher.
Relevant légèrement sa main droite afin de se montrer davantage menaçant, Jonathan n’hésita pas à se rapprocher d’un pas.


- Ce que tu appelles de la stupidité, c’est ce que je considère chez moi comme de l’impertinence bien placée. Tu ne me fais absolument pas peur.

Mais alors qu’il s’attendait à une attaque, s’étant mis sur ses gardes pour riposter, la jeune femme tourna le dos. Pire encore, elle s’éloignait.
Jonathan suivit alors sa trace avec sa lampe de torche., avant d’également emboîter le pas pour la rattraper. Une fois à sa hauteur, il lui barra le chemin et la fixa du regard.
Il leva alors ses deux mains en l’air, et avec la lame de son couteau, rouvrit délicatement la plaie de son avant bras qui lui avait servie à remplir son flacon la veille. La coupure fut alors suffisamment large pour que la vampire puisse voir le sang couler à quelques centimètres d’elle.


- Où vas-tu ? Tu n’as pas faim ? Regarde moi ça, ça ne te tente donc pas ?

Et tandis qu’il poussait sa comédie à l’extrême, faisant mine de s’enivrer de l’odeur de son propre sang, Jonathan en profita pour imbiber à nouveau la lame de son arme.
Puis, d’un geste vif, il releva le couteau en direction du visage du vampire, avant de le rabattre violemment, faisant siffler la légère brise qui soufflait dans le bois.
Le long de la joue de la jeune femme , une mince entaille se dessina, devant l’expression criminelle et diabolique des yeux de Jonathan.




Dernière édition par Jonathan Fitch le Dim 24 Jan - 22:25, édité 1 fois
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Rain Si-jie
Rain Si-jie
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Première chasse? (Pv Rain) (TERMINE) Vide
MessageSujet: Re: Première chasse? (Pv Rain) (TERMINE) Première chasse? (Pv Rain) (TERMINE) I_icon_minitimeDim 24 Jan - 14:54

(HJ : Ma franco-chinoise -qui n’est pas japonaise au passage- a dix fois l’âge de Bébé CaBob, donc pour elle, c’est du pareil au même et le physique aidant…)

L’écrivain allait composer une page sombre de son histoire, il pouvait bien essayer de s’amuser à se projeter dans son imagination : il ne maitrisait rien. Jonathan était à milles lieux de se douter de la tournure de cette confrontation…

Son irrévérence avait payé, semble t-il… Mais le new-yorkais n’avait pas assez profité de l’apathie de son adversaire : s’il avait prit conscience de la chance qu’il avait eu d’attaquer un vampire de front, il n’aurait pas attendu pour la décapiter et ainsi, mettre un terme au cycle éternel de la vie de l’intrigante… Avec le temps, ses méthodes deviendraient sûrement plus radicales. Mais pour le moment, le jeune chasseur était bien maladroit… Il avait pourtant apprit sa leçon : les vampires étaient intouchables, rapides et puissants. Mais n’en avait-il pas un à sa merci ? Seulement, Jonathan ne se doutait pas que l’erreur serait… humaine.

Son interlocutrice l’avait envoyé sur les roses, mais maintenant qu’il l’avait rattrapé, la tenant en joue, ils se faisaient de nouveau face. Rain répondit alors à ses précédentes provocations, se rappelant tout particulièrement du mot proféré…. « monstre »… Mais avant, elle revit son jugement :

« On dirait bien que je t’ai sous-estimé : tu as laissé ta haine te dévorer depuis bien trop longtemps… »

Le calme souverain de Rain ne trahissait aucune émotion. Elle ne le méprisait pas, pas encore… Mais sa peine pour lui grandissait au fil de la discussion. Tandis ce que le chasseur tentait d’intimider sa proie, le regard pénétrant du vampire semblait le mettre à nu, comme si elle lisait un grand livre ouvert…

« Regardes-toi… je ne suis qu'après tout, les cendres de ton humanité. Ce qu’il lui reste quand on la dépouille de tous ses artifices… Une abomination. »

Le ton était inquisiteur, comme si Jonathan représentait à lui seul, ces humains qu'elle haïssait pour ce qu'ils étaient : des monstres d'hypocrisie. Ils s’en cachaient peut-être, mais l’homme était -et resterait- le plus grand prédateur que le monde ait connu. Rain ne le savait que trop bien. Et tout comme la confusion qu’il voulait créer, son discours haineux n’avait aucun effet sur le vampire. Si ce n’est que le désolément. Malheureux… s’il voulait entrainer la colère dans l’esprit de l’Eurasienne, il devrait s’y prendre autrement.

« Je comprends… Je comprends maintenant pourquoi je ne t’inspires aucunes peurs…»

Après un court silence, elle reprit, désenchantée.

« Comment ton propre reflet pourrait-il t’effrayer ? »

Le constat était sans appel : Rain condamnait cette race vouée à sa propre perte. Ces hommes qui rejetaient sans cesse la faute sur autrui, ou qui pensaient exorciser leurs démons en se racontant des histoires. C'est ce que Jonathan faisait précisément : se mentir, en créant des personnages imaginaires qui se voyaient affublés des pires tares. Vampires, revenants, loups-garoux et autres monstres en tout genre ; ils n'étaient que le reflet de l'ignominie de leurs créateurs... Ironie du sort, ces écrivains, fabricants de cauchemars, allaient, tôt ou tard, s'apercevoir que la fiction avait rejoint la réalité. Il serait temps pour les charlatans de faire face à leurs oeuvres. Que pensait Jonathan de la sienne ?

« Mais,... oui,... je reconnais là ton impertinence… »

Comme si elle voulait malgré tout, se différencier du chasseur...

« Celle d’un enfant gâté qui n'a pas assez mordu la poussière durant sa misérable existence. »

C'est l'impression qu'il donnait, excité par cette première chasse : il paraissait ne pas avoir conscience de la valeur de la vie pour ainsi risquer la sienne. Mais voilà que le citadin se mettait à la provoquer par la faim.

Sa vision triviale des vampires valait pour les nouveaux-nés, ces avortons incapables de maitriser leur soif de sang. Quoique, certains restaient aussi brutaux et décervelés qu’au premier jour de leur transformation. Ecartons sa nature de vampire, le simple fait qu’elle soit immortelle donnait à Rain cette allure ataraxique. N’importe quel être censé serait anéanti en voyant ses proches tomber avant lui, les guerres se succéder, le monde ne faire qu’un tour sur lui-même, croyant être en perpétuelle mutation alors qu’il ne faisait que de répéter les inlassables schémas d’autodestruction. En tant que spectateur de ce génocide, on ne pouvait qu'en perdre la raison, ou posséder une force d'esprit assez puissante pour allez au-devant du Chaos. Rain était un peu des deux… Mais que s’imaginait-il en l'appâtant ainsi ? Son intégration dans le monde des humains passait avant tout par l’abnégation, dogme de la religion dominante de ses terres natales. Certes, les débuts avaient été difficiles… mais la patience et la volonté avaient eu raison de sa nature : Rain avait eu plus de trois cent longues années pour se faire. Autant dire qu’elle n’avait aucun mal à contrôler ses pulsions. Son petit numéro n’eut donc pas l’effet escompté. Rain ne le quittait pas des yeux, ne portant même pas attention au mal que le chasseur s'infligeait, même si au fond d'elle, la carnivore bouillait d'impatience de le mordre... Mais l'idée de rester sur sa faim avec ce menu fretin la ravisait de goûter au fruit défendu. Rain prendrait son mal en patience, car ce n'est pas un freluquet comme Jonathan qui pourrait tarir sa faim... Le carnage ne saurait tarder.

Mais à cet instant présent, il n'était plus question de s'alimenter : Jonathan avait porté son coup au visage sculptural de l'Eurasienne. Elle n'aurait pas pu le stopper dans sa course, ni même esquiver l'attaque, car elle s'avouait enivrée par l'odeur du sang. La tête légèrement tournée vers le côté, Rain restait figée dans la glace qui façonnait son personnage.

Fut-ce le silence de plomb ou bien le reflet du morceau de la lame brisée, tombée à terre, qui sonna le glas ? On imaginait plutôt qu'il s'agissait du regard perçant du vampire, qui, à travers ses iris de Jade, assassinait froidement Jonathan. Cet échange électrique témoignait de l’échec de cette offensive. L’illusion avait été parfaite : le filet de sang sur la joue du vampire n’était qu’un éclaboussement. Elle aurait du le remarquer plus tôt. Cette odeur âcre n’était pas celle du Sang des Morts, mais celle d’une liqueur défraichie. Jonathan était décidément un piètre chasseur…
Mais alors qu’il constatait son insuccès, il sentit une infime pression sur son cœur : la main ouverte du vampire était à deux doigts de le toucher, mais aucun de ses ongles n'effleuraient le torse de Jonathan, qui ne ressentait alors que la puissance de l’aura de la créature.

La tâche avait été ardue, mais Rain avait réussi à se contenir : à quelques fractions de secondes près, le coeur encore palpitant du jeune homme se serait écrasé contre le tronc fièrement dressé derrière la victime. Ce geste de retenue était la preuve irrévocable que cette "Sang-Froid" avait l'expérience des années de travail sur soi. Cinquante printemps ne suffisait parfois pas à calmer les ardeurs des vampires : ses trois cent soixante sept ans lui conférait cette force de caractère.
Ce ne fut donc pas l'organe vital de sa victime qui alla se cogner contre le bois, mais bien le dos de Jonathan. Cloué à l'arbre grâce à son propre couteau de boucher, désormais brisé, le chasseur était à nouveau face au vampire. Seulement, les rôles étaient inversés...

Rain tenait fermement le manche de l'arme, le reste de la lame étant totalement enfoncé sous l'écorce, accrochant ainsi la chemise de Jonathan qui avait échappé de peu à l'empalement.

« Maintenant tu vas me dire qui a été stupide pour mettre ce jouet entre tes mains. »

Le ton était sec, il ne s'agissait plus d'entrer dans un échange puéril de sarcasmes : Rain demandait des comptes.

« Ne joue pas au plus malin, il est évident que tu n’en as pas les moyens… »

L'étrangère en avait plus qu'assez de devoir fuir. Cette fois, elle allait frapper un grand coup : les chasseurs pouvaient trembler... Le fait que Jonathan soit encore en vie ne tenait qu'à une décision : elle avait préféré l'efficacité d'une vendetta plutôt qu'un jeu de provocation qui consisterait à leur envoyer sa tête en signe d'avertissement. Et s'il ne lui donnait pas les informations nécessaires, elle choisirait, à regret, la deuxième option.


(HJ : Sinon je te remercie pour cette boutade, changement de plan, je te MP ainsi que les concernés)
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Jonathan Fitch
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Première chasse? (Pv Rain) (TERMINE) Vide
MessageSujet: Re: Première chasse? (Pv Rain) (TERMINE) Première chasse? (Pv Rain) (TERMINE) I_icon_minitimeDim 24 Jan - 22:21

« Tu as laissé ta haine te dévorer ». Mais de quelle haine parlait-elle ? Sans doute que la jeune femme croyait voir en Jonathan un de ces hommes à qui la vie n’a pas offert de cadeau, dont l’enfance n’a été qu’une succession de souffrances, et l’âge adulte de résignations. Il était persuadé qu’elle lisait dans ses yeux la tristesse de voir les jours s’écouler sans n’être parvenu à réaliser quoi que ce soit de sa vie, à regarder avec dédain l’étalage du bonheur des autres. Il imaginait bien à quel point elle devait penser que c’était son désespoir, sa rage de tout, sa foi en rien, qui l’avait conduit à la chasse des vampires. Mais elle se trompait.

Peut-être était ce le cas de la majeure partie des chasseurs, qui à l’instar des délinquants rejoignant l’armée, avaient trouvé dans le crime juste, un repaire hospitalier pour cas sociaux. Cependant, Jonathan avait du mal à imaginer cela, pour la simple et bonne raison que la seule chasseuse qu’il avait eu l’occasion de rencontrer pour le moment n’obéissait pas à cette règle : June Evans semblait tout avoir pour réussir dans une « vie normale », et par ailleurs, lui même avait connu les délices d’une vie épanouie et pleine de succès.

Rain Si-Jie avait également tort, lorsqu’elle confiait avoir sous-estimé le jeune homme. En l’occurence, c’était plutôt lui qui s’était sur-estimé.
Contemplant la lame de son couteau se fendre en deux, il comprit l’inefficacité de son offense : le vampire était indemne, malgré la violence du coup qui lui avait été porté.
C’est alors un sentiment d’incompréhension qui s’éprit de Jonathan. Comment cela était-il possible ? Il avait pourtant bien trempé son couteau de sang, ce qui d’ordinaire aurait été suffisant pour trancher la peau d’un vampire… Horrifié, ne trouvant ni les mots, ni les gestes, le jeune homme ne pouvait que contempler les conséquences de son échec.
Son arme était le seul lien qui le rattachait à la vie. Dorénavant désarmé, Jonathan était maintenant en proie à un monstre dont le physique gracile cachait une force surhumaine.

Force dont il n’eut pas à attendre pour faire les frais.
En effet, avant même de pouvoir envisager toute possibilité de défense, ou de fuite, le jeune homme sentit une pression invisible le saisir au niveau de la poitrine. Comme prisonnier des mains du vampire, sans même que ce dernier ne le touche, Jonathan ne pouvait offrir aucune résistance. Son corps partit en arrière, en quasi-lévitation.
Lancé à pleine vitesse, c’est dans un arbre quelques mètres plus loin, qu’il arrêta sa course ; le choc avec l’écorce rugueuse et irrégulière fut brutal et douloureux.

Un léger gémissement de douleur s’échappa de sa bouche. La jeune femme devait jubiler.
Lui, semblait désormais avoir pris conscience qu’il n’était qu’à deux pas d’un gouffre menant à la mort. L’adrénaline des dernières minutes l’ayant quitté, il n’avait plus pour se donner de la force que son impuissance.
Quelle était alors la meilleure option qui se présentait à lui ? Il était clair qu’il ne pouvait désormais plus prétendre à faire du vampire sa première victime. Devait-il pour autant se rabaisser à une sérénade quémandeuse pour espérer avoir la vie sauve ?
Non. Certes, Jonathan était terrifié, mais il avait bien trop d’orgueil pour le montrer.
Aussi, il pencha pour une solution relativement consensuelle : il répondrait à ses questions, mais c’est tout ce qu’il ferait.


- Je ne travaille pour personne, tu as sûrement du t’en rendre compte. Les chasseurs ? Je ne les connais pas ! Je n’en ai rencontré qu’une seule, June Evans, mais la raison pour laquelle je suis là ce soir m’appartient ; à moi et à moi seul.


Il retira alors la lame coincée dans l’écorce de l’arbre, qui le maintenait contre ce dernier. La seule idée qu’il venait de céder face à la jeune femme, aussi puissante et dangereuse pouvait-elle être, le mettait en colère.
Il se sentait humilié, souillé et honteux de ne pas être parvenu à son but. Mais surtout, il ne comprenait toujours pas comment le vampire avait pu résister à la lame trempée de sang.
Trop prudent pour se rapprocher, mais trop haineux pour contenir sa rage, Jonathan s’adressa à Rain Si-Jie. Malgré l’obscurité des lieux, il était facile de lire l’exécration dans ses yeux.


- Tu te réjouis n’est-ce pas ? Profites-en bien. Sache que je ne me destinais pas à devenir un chasseur, le meurtre ne m’a jamais attiré. Mais le simple fait de te voir, toi, transpirant l’ignominie, suant l’abjection, ne fait que croitre la haine que j’entretiens envers les monstres dans ton genre. Il n’y a ici pas de place pour les gens comme vous et crois-moi, je ferai désormais tout ce qui est dans mon pouvoir pour nettoyer notre terre, et la débarrasser de votre race de sous-merde !

Sans attendre la réaction de la jeune femme, qui pouvait très probablement se traduire par une autre attaque, Jonathan ramassa son sac à quelques mètres de lui, puis se mit à courir en direction de la forêt. Le choc contre le tronc d’arbre avait été suffisamment violent pour faire boiter le jeune homme, qui se déplaçait avec difficulté.
Choisir la fuite dans le cas présent n’était pas faire acte de lâcheté. La situation étant désespérée, il aurait été puéril et dangereux de rester.

Et tandis qu’il se dirigeait vers la sortie du bois, Jonathan repensa aux paroles qu’il avait adressées au vampire. : il ne regrettait aucun de ses mots. Plus encore, il était à présent plus que jamais désireux de se lancer dans la chasse aux vampires. Il n’était sur le moment pas tout à fait conscient de l’ampleur que prendrait cette décision dans sa vie, mais ses convictions étaient si fortes, que la barrière de la raison n’y résista pas.
Une nouvelle vie était sur le point de commencer…


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