Breaking Dawn
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Never Say Never... [PV. Edward]

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Never Say Never... [PV. Edward] Vide
MessageSujet: Never Say Never... [PV. Edward] Never Say Never... [PV. Edward] I_icon_minitimeMer 9 Déc - 13:07


Bella Cullen
Edward Cullen



Never Say Never... [PV. Edward] 091128021131993999 Never Say Never... [PV. Edward] 091209110557256616


    Un cri, elle ouvrit les yeux…

    Un endroit sombre, humide et inconnu. Il y avait de la végétation autour d’elle, mais que faisait-elle dans la forêt en pleine nuit ? Bella regardait autour d’elle cherchant un signe de sa folie ou la moindre raison qui expliquerait sa présence dans ses lieux, aucun signe. Elle commença à s’avancer se prenant les pieds à plusieurs reprisent dans les racines qui jonchaient le sol. Elle entendait des bruits inconnus quand un cri retentit de plus fort… Intriguée et soucieuse, Bella accéléra le pas rendant sa course beaucoup plus difficile, essayant de trouver une raison plausible à tout cela, en vain… Le cri, d’une jeune femme se fit de plus en plus fort à chaque pas qu’elle faisait. Elle s’arrêta net quand elle vit ce corps, se tordre de douleur sous ses propres yeux. Elle était prête à lui venir en aide, mais quelqu’un la retenait par le bras. Tournant la tête vers cette personne, l’inquiétude fit place à l’incompréhension. Il la retenait… Edward. Pourquoi restait-il là sans rien faire ? Les cris s’intensifiant, Bella se concentra sur cette pauvre femme qui se tordait de douleur inexplicablement, c’était un réel supplice d’autant plus en voyant pour la première fois, le visage de la jeune femme. Bella laissa échapper un cri quand sous ses yeux Rosalie hurlait… Le décor changea d’un seul coup et elle se retrouva avec Edward, elle ne voulait qu’une chose, retrouver Rosalie qui souffrait quelque part dans cette forêt.

    Là encore il la retint par le bras, lui murmurant alors ses paroles… « Ce sera comme si je n’avais jamais existé » Elle reconnaissait cet endroit, cette scène elle l’avait déjà vécu un an plus tôt, Edward était en train de la quitter. Le trou béant dans sa poitrine était en train de réapparaître, il la quittait lui qui avait promis de rester auprès d’elle pour l’éternité. Elle ne pouvait plus supporter ce qu’elle était en train de vivre, les paroles qu’ils prononçaient, mais elle était incapable de le retenir, de lui demander de rester. Son esprit scrutait les traits de son visage, mais malgré toute sa bonne volonté, elle ne bougeait pas. Elle changea encore d’endroit se retrouvant désormais seule… En bruit de fond, elle entendait les voix d’Emmett et d’Edward qui se disputaient encore… Elle reconnu la voix de Mathilda, la scène se déroulait encore, le déchirement de sa famille parce qu’elle ne pouvait rester en présence de ce vampire, parce qu’elle n’était qu’une humaine. Bella culpabilisait d’autant plus quand elle vit au loin ses silhouettes se diriger vers elle, menaçantes. La dispute faisait rage dans sa tête, mais l’image qu’elle avait en face d’elle était d’autant plus troublante, les Volturi arrivaient, ils allaient la tuer, elle et sa famille, tous ceux qu’elle aimait, allaient disparaître par sa faute. Elle ne pouvait rien faire, rien, elle n’était qu’une humaine sans grande importance, qui en savait beaucoup trop, qui empêchait le bonheur de Rosalie et le reste de la famille, qui obligeait Edward à la surveiller sans arrêt, à lutter contre son sang si exquis… C’est avec la peur au ventre qu’elle entendit les dernières paroles d’Edward… « A la vérité, tu n’es pas faite pour moi. […] Navré d’avoir laissé les choses trop longtemps. […] Adieux Bella ! »

    Son cri, elle ouvrit les yeux…

    Et c’est Edward qu’elle vit en face d’elle, inquiet… Elle sentait la sueur sur son front et l’intégralité de son corps tremblait… Ce n’était qu’un cauchemar, il n’allait pas partir, les gens n’allaient pas mourir par sa faute, Rosalie, Emmett, Alice, Esmé, Mathilda, ils étaient vivants, mais eux… étaient vraiment partis… Tout lui revenait à l’esprit le vrai du faux. La dispute entre les Cullen raisonnait encore dans son esprit et c’est automatiquement qu’elle se lova dans les bras de son mari. Sa faute… Il avait beau lui dire le contraire, il avait beau penser que cette faute ne venait pas de son humanité, mais de lui Bella ne pouvait l’imaginer un seul instant. Il avait si tort, elle était la cause de tous les malheurs. La menace des Volturi qui pesait sur eux, les évènements avec Mathilda, elle ne pouvait plus le supporter. Il fallait qu’elle franchisse le pas, il était peut-être temps d’arrêter de se voiler la face, que son humanité devait finir. Bella devait penser un peu moins à sa petite personne et ses envies et penser aux autres. Silencieuse, elle ne dit rien quand il lui demanda ce qui n’allait pas, ce n’était qu’un cauchemar, un de plus. Elle précisa qu’il ne devait pas s’inquiéter pour elle que son imagination lui jouait encore des tours, qu’elle allait se rendormir s’il restait dans ses bras. Elle était bien heureuse qu’il ne puise pas sonder son esprit, il en serait malheureux. Elle s’allongea sur le lit, dans les bras de son époux, silencieuse. Les battements de son cœur se calmèrent alors que les images lui revenaient à l’esprit, Edward qui la quittait de nouveau, elle ne pouvait le supporter. Elle avait eu peur, tant de fois qu’il se rend compte que ce qu’elle était n’était rien, que sa banalité d’humaine le lassera un jour, elle avait peur que sur un coup de tête ou après de long moment de réflexion il la quitte pour de bon. Elle ferma les yeux, essayant de retrouver un sommeil plus profond…

    Le lendemain, vers trois heures de l’après-midi …

    La vie suivait son cours, ils n’étaient plus à la maison avec le reste de la famille, mais il suivait les cours à l’université, comme s’ils étaient des étudiants comme les autres. Elle aimait l’université, elle pouvait suivre des cours très passionnant, apprendre de nouvelles choses et puis ce rythme lui plaisait d’une certaine manière. Aujourd’hui elle n’était pas d’humeur. Son cerveau sondait tant de choses en même temps, réfléchissait à un moyen d’arranger les choses, ce qu’elle devait réellement faire. En ce début de matinée, Bella suivait des cours différents d’Edward, elle pouvait ainsi réfléchir tranquillement dans son coin avant de le rejoindre plus tard. Elle avait spécifié qu’elle ne voulait pas rentrer directement à l’hôtel après les cours, qu’elle voulait se promener en sa compagnie, près du fleuve Connecticut. Il devait être beau à voir en hivers et elle était sur de ne pas rencontrer d’oreilles indiscrètes dans ses lieux. Elle voulait parler avec lui, elle voulait rompre ce climat qui régnait entre eux depuis leurs départs de la maison, en quelques sortes, à cause de Mathilda. Elle ne la connaissait pas vraiment, mais elle ne voulait pas s’interposer au bonheur de Rosalie. Les liens qui les unissaient toutes les deux s’étaient améliorées, elle ne voulait pas en un claquement de doigt tout foutre en l’air. Il était certes trop tard pour revenir à arrière, mais la jeune femme savait que la solution était toute trouvée, qu’Edward devait tenir sa promesse et la transformer. Soigneusement emmitoufler dans son manteau, un très joli bonnet sur la tête et des gangs elle tenait soigneusement la main d’Edward. Elle aimait ce genre de moment, seule avec lui, elle ne voyait pas sa vie autrement qu’auprès de lui, il n’y avait pas de mot assez fort pour exprimer ce qu’il représentait à lui tout seul, pourtant son esprit était ailleurs.

    Le temps était nuageux, la température ne devait pas excéder les trois degrés, personne n’osait se promener près du fleuve en cette période de l’année, cependant Bella s’arrêta de marcher prenant les deux mains de son mari dans les siennes, lui faisait face. Elle sentait ses joues rosir alors que le vent froid les caressait tendrement. Elle plongea son regard dans celui d’Edward, silencieuse tout d’abord avant d’ouvrir enfin la bouche pour lui parler.

      « Sais-tu combien je t’aime ? »


    Une question qui était si logique pour Bella, qu’Edward devait prendre en compte, avant cette discussion qu’elle, il faut l’avouer, craignait tellement. Valait mieux l’amadouer par des paroles pour le moment, paroles dont le sens était réel et si fort pour la jeune femme.
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Edward Cullen
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Never Say Never... [PV. Edward] Vide
MessageSujet: Re: Never Say Never... [PV. Edward] Never Say Never... [PV. Edward] I_icon_minitimeSam 9 Jan - 3:36

Un cauchemar. Un de plus. Elle ne cessait d'en faire depuis quelques temps. Il la savait tracassée, il la savait coupable, du moins c'est ce qu'elle ressentait. Mais il se sentait plus frustré que jamais de ne pouvoir lire son esprit ces derniers temps. Voilà une semaine qu'ils avaient quitté la maison des Cullen, et qu'ils logeaient à l'hôtel, et chaque nuit, elle se réveillait, en sueur, criant. Chaque nuit elle était hantée par des cauchermas plus horribles les uns que les autres. Et chaque nuit, elle lui disait que tout allait bien. Mais, bien qu'il ne lise pas dans ses pensées, il savait que c'était faux. Il savait qu'elle avait peur, qu'elle se sentait coupable de tout un tas de choses et il savait aussi que la discussion qu'il évitait depuis un moment n'allait pas tarder à atterrir sur le tapis. Il la fuyait mais il ne pourrait l'éviter éternellement, il le savait. Il connaissait bien la position de son épouse à ce sujet et bien qu'elle l'ait soutenu lors de l'arrivée de Mathilda, il connaissait son épouse par cœur et savait qu'elle ne tarderait pas à arriver à la conclusion que tout serait simplifié si elle devenait vampire.

La transformation de Bella était un point qu'il craignait plus que tout et cela pour diverses raisons. Pour elle, en premier lieu, mais un peu pour lui aussi. Il ne savait pas ce qu'elle penserait de lui une fois que sa vue lui permettrait de voir la vérité avec bien plus de lucidité. Il n'avait pas la moindre idée de ce que deviendrait son couple une fois sa femme devenue vampire. Il savait aussi qu'il s'agissait d'un sacrifice aussi bien pour elle que pour lui en ce qui concernait leur vie intime. Elle allait être obsédée par le sang constamment et il n'aurait plus une très grande place dans sa vie. Toutes ces choses l'effrayaient et le retenaient à passer le cap, mais plus que tout, il ne voulait pas qu'elle le fasse par peur. Perdre son âme était une chose, mais si elle le faisait volontairement, il finirait par l'accepter. Toutefois, si elle ne le faisait que parce qu'elle se sentait coupable et craignait les Volturi, jamais il ne se pardonnerait de n'avoir su la protéger.

Il entoura son épouse de ses bras et la laissa penser qu'il la croyait quand elle disait que tout allait bien. Il la réconforta de ses bras glacés et la regarda s'endormir à nouveau... jusqu'au lendemain matin, passant le reste de la nuit à observer et apprécier chaque centimètre de son visage.
Il aurait donné n'importe quoi pour savoir ce qui se passait dans cette tête qu'il aimait tant.

Le lendemain, ils avaient suivi leur vie chacun de leur côté, bien qu'Edward déteste cela. Il s'était inquiété toute la journée, comme chaque fois qu'il était séparé d'elle. Cependant, depuis l'arrivée de Mathilda, cette peur était accentuée. Il savait que les Volturi viendraient bientôt. Et il savait également la jeune carnivore incontrôlable. Il n'avait aucune confiance en elle et c'est donc pour ces deux raisons qu'il se tracassait sans cesse pour son épouse lorsqu'il ne l'avait pas sous les yeux.
Ce matin-là, cependant, elle lui avait spécifié qu'elle ne désirait pas rentrer à l'hôtel directement, qu'elle souhaitait aller marcher le long du fleuve qui bordait la ville.
La seule chose positive qui existait depuis qu'ils avaient quitté la maison des Cullen était bien leur vie intime. Depuis qu'ils étaient seuls tous les deux, ils s'étaient énormément rapprochés. Plus personne pour les entendre même s'ils chuchotaient. Plus personne pour être indiscret s'ils venaient à se câliner plus intimement. Plus personne pour entendre quoi que ce soit. Ils pouvaient se comporter comme un jeune couple normal, s'aimer autant qu'ils le voulaient et cesser de devoir être plus que discrets. Il fallait bien l'avouer Edward appréciait cette seconde lune de miel, sûrement autant que Bella. Cependant, il ne se leurrait pas. Il savait qu'elle allait bientôt attaquer et qu'il devrait tenir bon pour ne pas céder à sa demande. Il savait que le climat entre eux n'était pas tout à fait normal, que quelque chose se tramait et qu'ils avaient tous deux en tête un tas de choses tracassantes. Néanmoins, il aimait à profiter de ces moments avec elle.
Quand elle lui demanda d'aller faire un tour, il s'en réjouit, mais su également qu'il allait devoir sortir ses meilleurs arguments. Il le savait. Elle voulait briser la glace. Ce soir.

Ils étaient donc en train de marcher tranquillement le long du fleuve, main dans la main, tranquillement et sans personne pour les déranger. Soudain, la jeune femme cesse de marcher et se plaça en face de son mari, lui prenant les deux mains, le froid lui fouettant le visage. Ses joues prirent une légère teinte rosée, celle qu'il aimait tant, et il sourit légèrement, en coin, en l'observant silencieusement. Il ne pouvait lire ses pensées mais il se plaisait lui aussi à ce qu'elle ne put lire les siennes.
Amusé, il attendit qu'elle parle. Il savait qu'elle allait le faire. Il la connaissait si bien.

Il ne tarda pas à voir ses lèvres bouger pour lui demander s'il savait combien elle l'aimait. Il rit légèrement, sachant que cette petite phrase, bien que sans doute vraie, n'était pas innocente.
Saisissant son visage froid entre ses paumes, il déposa un baiser sur ses lèvres glacées comme les siennes avant de la regarder, son visage tout près du sien.


Je ne peux lire cet esprit, mon amour... je ne peux donc que deviner. Si tu me laissais y entrer plus souvent... dit-il en haussant un sourcil, sachant qu'elle n'y consentirait pas.
Elle l'avait fait une fois et il savait que ce ne serait qu'en de rares occasions qu'elle tâcherait de recommencer. Elle n'en était qu'au début de l'apprentissage de son pouvoir et elle n'avait pas envie de s'exercer souvent, préférant garder ses pensées secrètes, ce qui, bien sûr, le frustrait énormément.


Dis-moi à quoi tu penses... demanda-t-il alors sur un ton charmeur et mielleux, sachant que par cette question il l'autorisait à entreprendre la conversation que, de toute façon, elle lancerait, qu'il l'y autorise ou non.
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MessageSujet: Re: Never Say Never... [PV. Edward] Never Say Never... [PV. Edward] I_icon_minitimeLun 1 Fév - 2:06

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    Ils marchaient depuis de longues minutes dans le silence et dans le froid. Cela n'avait rien d'un silence gênant ou pesant, bien au contraire. Ils n'étaient pas comme la plupart de ses couples qui ont besoin de meubler les silences pour ne pas se sentir mal à l'aise. Pour Edward, mais surtout pour Bella, la simple présence de l'autre à ses côtés suffisait grandement à son bonheur. Le contact de sa main contre la sienne malgré le gant qui la protégeait de la fraîcheur de l'hiver, et de sa fraîcheur à lui, le son de sa respiration feinte, automatisme qu'il avait conservé pour imiter le travail des poumons, son regard qu'elle sentait se poser sur elle assez régulièrement, un regard tantôt soucieux, tantôt joyeux, mais toujours tendre, tout cela lui convenait. Il était là, à ses côtés, la couvant du regard, l'épiant à la dérobée. Elle ne demandait pas plus. Sa présence, son contact l'apaisait plus que nul autre. Durant toute la matinée elle n'avait eu de cesse de réfléchir, ruminer, tergiverser, oubliant même de suivre le cours qui pourtant, d'ordinaire, l'aurait passionné. Cela faisait quelques temps que ses profs ne parvenaient à retenir son attention, quelques temps qu'elle ne parvenait à se concentrer plus de 30 secondes d'affilées. Son esprit restait accaparé par d'autres problèmes, et les cours lui semblaient bien insignifiants à côté du tumulte que traversait actuellement sa famille. Toutefois, il avait suffit qu'Edward apparaisse près de la porte de l'amphithéâtre où elle suivait son dernier cours, pour que les soucis se dématérialisent de son esprit comme par magie. Il était un puissant relaxant qui agissait sur elle avec autant d'efficacité que les pouvoirs de Jasper. Pourtant, il fallait qu'elle lui parle. Elle ne pouvait se complaire dans ce bien-être de surface tout en sachant que dès qu'elle fermerait les yeux, dès qu'elle baisserait la garde et se laisserait entraîner dans les limbes du sommeil, les cauchemars recommenceraient. Voilà plusieurs jours qu'elle ne cessait d'en faire, et si Edward avait la gentillesse de ne pas évoquer ses terreurs nocturnes, ni de l'interroger à ce sujet, il n'en était pas moins inquiet, ce qui inquiétait Bella par procuration. Un cercle vicieux en quelques sortes. Alors, rassemblant ses idées, ses arguments et son plaidoyer dans sa tête, elle avait continué d'avancer quelques instants, avant de s'immobiliser face à lui, emprisonnant ses mains entre les siennes, tout en lui demandant s'il savait à quel point elle l'aimait.

    Cette pirouette n'avait d'autre but que de l'apprivoiser avant d'amener le sujet, délicat, dans la conversation. Cela dit, il n'était pas dupe une seule seconde de son petit stratagème, et son léger rire en fut la preuve. Bella n'était vraiment pas très douée en manipulation, ni en subtilité. Il l'avait certainement vu arriver avec ses gros sabots bien avant qu'elle n'entrouvre les lèvres, peut-être même bien avant qu'elle ne s'arrête. Il devait soupçonner ses réelles intentions depuis un moment, la demande de balade le long du fleuve lui ayant mit la puce à l'oreille. Il venait de s'emparer de son visage, posant chacune de ses paumes froides contre sa peau. Bella frissonna légèrement. Plus du contact de son mari, plutôt que de sa fraîcheur presque à température ambiante dans ce froid. Elle ferma les yeux lorsque ses lèvres vinrent caresser les siennes, et tarda à les rouvrir comme si cela pouvait inciter Edward à recommencer encore et encore, à se débarrasser de cette précaution qu'il mettait dans chacun de ses gestes, et à l'encercler de ses bras avec force. Mais rien ne vint, évidemment, et rien ne viendrait tant qu'elle resterait en l'état de "pauvre petite chose fragile". Était-ce égoïste ou inconscient de sa part de songer à pareille futilité en un instant pareil ? Peut être désirait-elle trop ? Peut-être demandait-elle trop alors qu'elle ne pensait pas mériter ce qu'elle avait déjà. Justement, peut être était-ce la source de son sentiment d'urgence ? Elle voulait tout, tout de suite, avant qu'il ne change d'avis, avant qu'il ne comprenne son erreur et la quitte pour de bon. Non ! Il ne fallait pas qu'elle songe à cela ! Pas maintenant ! Pas alors qu'il avait son visage à quelques centimètres du sien, ses mains contre ses joues, et son souffle parfumé emplissant ses poumons. Sa voix, tel un chef d'œuvre mélodique parvint à ses oreilles avant même qu'elle n'ait réouvert les paupières. Elle se laissa envoûter par la symphonie de ses mots, avant que les topazes de ses yeux n'agissent comme un puissant hypnotique sur la pauvre mortelle. Il lui parlait de son esprit, du fait qu'elle ne le laissait pas y entrer. Elle resta silencieuse, repensant aux deux fois précédentes où il y était parvenu. Il ne l'avait pas fait contre sa volonté, puisque visiblement c'était elle qui décidait du quand et du quoi. Sauf que ce n'était pas une tâche aisée, et qu'il semblait sous-estimer la force de concentration que cela demandait. Elle devait s'entrainer, c'était ce qu'il ne cessait de lui répéter, mais avait-elle vraiment envie de le laisser rentrer à loisir dans ses pensées les plus intimes ? Pourrait-elle réellement contrôler son "pouvoir" lorsqu'il aura été complètement débloqué ? Pourra-t-elle encore lutter contre le don de Jane après ça ? Cette pensée la fit tressaillir légèrement, mais elle mit ça sur le compte de l'air froid pour ne pas éveiller les soupçons de son époux.

    Voilà que maintenant, il lui demandait de lui confier ses pensées, utilisant un ton mielleux et enjôleur qui fascina une nouvelle fois, Bella. Elle entrouvrit les lèvres, comme pour poursuivre, mais en fut tout bonnement incapable. Elle fixa ses traits fins, sa beauté angélique, inspira profondément son élixir délicieux, avant d'avancer d'un pas vers lui, supprimant l'espace qui résidait encore entre leurs deux corps, et d'enfouir son visage dans les plis de son manteau. Elle respira son parfum, enivrant, mais surtout apaisant, l'encercla de ses bras, quémandant une étreinte protectrice dont elle éprouvait la nécessité. Qui sait s'il serait encore d'humeur à la câliner après ce qu'elle s'apprêtait à lui dire. Lorsqu'elle eut suffisamment profité, et avant qu'elle ne succombe au froid, elle se recula d'un pas, et récupérant sa main, se tourna vers le fleuve où elle arrima son regard.

    « Je pense... Je pense à ma main dans la tienne, obligée de porter un gant pour ne pas avoir à la lâcher. Je pense à ces nuits que tu passes à m'observer dormir alors qu'on aurait certainement mieux à faire. Je pense à toutes ces précautions que tu mets dans chacun de tes gestes de peur de me faire mal. Je pense à la Villa que l'on a dû quitter, à la dispute qui y a éclaté. Et je pense au dénominateur commun de tout cela... »
    Son humanité, évidemment. Elle avait tenté de se montrer subtile pour ne pas le brusquer, pour ne pas le braquer. Elle savait qu'il redoutait cette conversation autant qu'elle. Mais elle savait aussi qu'elle devait avoir lieu, ils n'avaient d'autres choix. Les non-dits n'ont jamais porté bonheur dans un couple. Et Bella voulait que le sien dure pour l'Éternité...
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MessageSujet: Re: Never Say Never... [PV. Edward] Never Say Never... [PV. Edward] I_icon_minitimeLun 8 Fév - 10:28

Il venait de lui demander, une énième fois, de lui dire à quoi elle pensait. Ce blocage qui s'opérait entre eux était d'une frustration tout bonnement affolante pour Edward. Il détestait qu'elle soit la seule à ne pas laisser son don entrer dans son esprit. Elle et, et elle seule. Pourquoi avait-il fallu qu'elle soit la seule, elle et pas une autre ? Etait-ce un hasard ou plutôt était-ce justement parce qu'il ne pouvait lire son esprit qu'aujourd'hui ils étaient mari et femme, du moins en partie ? Il ne pouvait le dire mais il devait bien s'avouer qu'en ce qui la concernait, il était d'une curiosité dévorante, et il savait qu'il était peut-être préférable pour son couple qu'il ne lise pas dans cet esprit-là. Il ne pouvait dire s'il aurait été capable, dans le cas contraire, de ne pas aller plus loin et fureter là où il ne se le permettait pas avec les autres. Car Edward avait toujours mis un point d'honneur à respecter l'intimité des personnes qu'il aimait, du moins autant qu'il le pouvait. Il ne pouvait pas ne pas entendre les pensées, mais il pouvait cependant s'empêcher d'aller chercher plus loin. Et il le faisait par respect pour les personnes de sa famille. Quant aux autres, généralement cela ne l'intéressait pas plus que les pensées intimes de son entourage et il ne lui était donc pas bien difficile de ne pas être trop curieux.
Mais Bella, c'était une toute autre histoire. Bien entendu, elle avait le droit à un jardin secret aussi, mais il était tellement désireux de la combler jusque dans les moindres détails que cela aurait pu lui jouer des tours s'il avait eu accès à la moindre de ses pensées.

Il devait bien avouer, également, que cela avait le don de mettre un peu de piment dans leur couple. S'il avait tout su d'avance, il n'aurait fait que la combler sans arrêt et ce petit jeu de devinettes auquel il se prêtait avec elle n'aurait pas eu lieu d'être. Or, il fallait bien le reconnaitre, cela avait le don de rendre leur relation plus intéressante encore.
Néanmoins, maintenant qu'il avait pu lire en elle à deux reprises, il en voulait plus, et la suppliait de s'entrainer pour lui permettre de le faire uniquement quand elle le désirerait. Il trouvait cette alternative donnée par la nature plutôt réussie, cependant, Bella ne semblait pas de cet avis et peu décidée à y mettre du sien. Cela le vexait, en quelques sortes, qu'elle ne veuille pas de lui dans ses pensées quand elle aurait pu le désirer, mais il gardait bien entendu cela pour lui.

Quoi qu'il en soit, à l'heure actuelle, il en était toujours à devoir lui demander ce à quoi elle pensait et il attendit patiemment qu'elle lui réponde. Elle le fixa et s'il avait eu un cœur, il aurait chaviré. La regarder ainsi était un pur instant de bonheur dont il ne voulait pas se séparer. Il aurait lui aussi aimé rester ainsi pour l'éternité. Elle était si belle et si douce, si charmante. Encore plus parce qu'elle l'ignorait totalement. Tout en elle était un cadeau du ciel, tout en elle lui plaisait et il ne se lassait jamais de la regarder et de s'abreuver du grain de sa peau claire, des reflets de ses cheveux bruns, de la brillance de ses yeux noisette. Bien entendu, elle ne le croyait jamais quand il lui faisait part de la stupéfaction qu'il ressentait à chaque fois qu'il la voyait à ses côtés, sienne. Mais il était heureux. Ô combien heureux, avec elle, tant il l'aimait, tant elle lui était nécessaire. Elle était devenue son essence même.

La jeune femme inspira et s'approcha de lui avant de se blottir dans ses bras et de l'encercler des siens. Elle posa sa tête sur son torse, contre son manteau, et s'installa confortablement. Il ne pouvait nier que cet instant était agréable, presque magique, néanmoins il y avait cette conversation en arrière plan qui ne demandait qu'à jaillir et qui brisait un peu la pureté du moment.
Il la serra contre lui un instant, puis elle se sépara de lui naturellement, reprit sa main et fit face au fleuve avant de reprendre la parole.
Elle lui répondit, mais ce ne fut pas ce à quoi il s'attendait. Elle lançait l'offensive, énumérant quelques choses « anormales » dues à leur relation hors du commun. Sa peau froide, le fait qu'il ne dorme pas, celui de devoir se contrôler pour chacun de ses gestes en sa présence, les disputes avec leur famille, et la villa qu'ils avaient dû quitter. Et bien entendu, elle se dénommait comme le dénominateur commun de tout cela, ou plutôt ce qu'elle était. Edward soupira et vint se poster à côté d'elle. Il n'avait pas perdu son sourire, s'étant préparé à devoir se lancer dans cette conversation. La façon dont Bella l'avait amenée le faisait sourire. Elle avait essayé de faire preuve de subtilité et il devait bien lui en être reconnaissant. Mais il n'était pas décidé à obtempérer pour autant.


Effectivement, il y a un dénominateur commun à tout cela. Ton humanité.

Il inspira profondément, et la regarda, avant de reposer son regard sur le fleuve de la ville.

Il y a aussi tes cours, cette chance que tu as de poursuivre tes études. Celle que tu as de pouvoir aller dire bonjour à ton père ou ta mère quand tu le souhaites sans craindre de les blesser. La nourriture, que tu peux savourer quand bon te semble. Une vie normale, avec tes amis, humains... et loups.

Le dernier mot lui resta un peu en travers de la gorge, mais il était prêt à user de cet argument pour lui rappeler ce qu'elle perdrait en devenant vampire. Il ne voulait pas la blesser, juste lui faire comprendre qu'elle n'était peut-être pas prête à perdre tout cela.

Et notre couple, Bella. Ni toi, ni moi, ni même Carlisle, ne peut prédire comment il évoluera une fois vampire. Rappelle-toi : un vampire aime pour l'éternité, il est figé dans son amour. Mais tu n'es pas encore vampire Bella...

Il était allé plus loin dans l'aveu de ses craintes qu'il ne l'aurait voulu, aussi n'insista-t-il pas sur le sujet.

Tu vas devoir boire du sang... tu vas devoir apprendre à te contrôler. Seule ta soif comptera. Et ce n'est pas tant le problème, mais je ne sais pas si tu es prête à sacrifier notre couple pour les 10 prochaines années dès à présent. J'y suis préparé, je suis passé par là, mais tu ne sais pas ce qui t'attend.

Il se tourna vers elle, et la regarda, prenant son menton entre ses doigts pour l'obliger à le regarder.

Je ne veux que ton bonheur mon amour. Et je sais ce que cela fait de devenir comme moi. Je ne te le souhaite pas. J'aimerais tellement que tu me crois. Je ne veux pas que tu décides de cela par peur. Tu es encore si jeune, tu peux encore attendre, et profiter de ta vie d'humaine. Je serai toujours présent. Toujours.

Bien entendu, il savait que les contre-arguments allaient fuser, mais tout compte fait, cela importait peu. Il ne la transformerait pas tant qu'il ne l'aurait pas décidé. Elle pouvait toujours demander à quelqu'un d'autre, mais ils savaient tous deux qu'elle voulait que ça soit lui et que si elle lui faisait l'affront de demander à quelqu'un d'autre, ce ne serait que la source de nouveaux ennuis...
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Isabella Cullen
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MessageSujet: Re: Never Say Never... [PV. Edward] Never Say Never... [PV. Edward] I_icon_minitimeJeu 11 Fév - 6:49


    Elle attendait cet instant depuis ce qui lui semblait être une éternité. Enfin pas vraiment cet instant. Et pas vraiment une éternité. Mais elle avait tellement passé et repassé le film de cette conversation dans son esprit depuis des jours, qu'elle avait comme le sentiment d'un achèvement. Elle en était intimement persuadée, il allait se ranger à ses arguments, il allait comprendre qu'elle avait raison, et il cèderait. Il ne pouvait pas en être autrement, sinon cela signifiait qu'il était aveugle à la situation. Aimait-il cette vie-là ? Contraint d'être loin des siens, auprès d'une pauvre humaine qui attirait le danger à elle comme un aimant ? Sa décision était prise, elle était prise depuis le jour où elle avait compris deux choses : 1/ Qu'il était un vampire. 2/ Qu'elle était irrémédiablement amoureuse de lui. Elle n'avait que ce souhait à la bouche, être sienne pour l'Éternité. Il ne s'agissait pas d'un caprice, ni d'un coup de folie, et encore moins d'une réaction de peur. C'était ce qu'elle souhaitait réellement, au plus profond de son être. Il fallait qu'il le comprenne et cesse de repousser l'échéance. Il était parvenu à grappiller quelques mois supplémentaires mais il avait toujours été clair qu'elle ne dépasserait pas les 20 ans. Et puis, à quoi bon continuer l'université alors qu'elle ne parvenait même plus à se concentrer sur les cours qu'on y prodiguait ? Oui, sur le papier la conclusion de cette discussion semblait couler de source, et dans son imaginaire Bella s'était représentée courage et convaincante, avec des talents d'oratrice qu'elle n'avait jamais possédé. C'était bien ça le problème, elle avait fantasmé cette discussion dans sa tête, mais la réalité n'était en rien comparable. Elle avait le trac, les mains moites dans ses gants, le cœur battant, et la respiration douloureuse. Elle cherchait ses mots avant même d'avoir entrouvert les lèvres, et venait trouver refuge dans ses bras sans même avoir lancé les hostilités. Pathétique. Elle ne parvenait même pas à amorcer une discussion qu'elle souhaitait, alors comment parviendrait-elle à le convaincre, à lui faire entendre raison et à le rallier à sa cause ? Non, elle ne baisserait pas les bras sans même avoir essayé. Alors elle se lança dans un discours qu'elle aurait souhaité subtil mais qui, au final, ne l'était absolument pas. Edward ne parvenait à lire ses pensées, mais il connaissait tellement parfaitement le fonctionnement de l'esprit torturé de sa femme, que cela revenait au même. Il attendait cette conversation, alors subtilité ou pas, il savait très bien où elle voulait en venir. Elle cherchait à lui exposer une partie, infime, des inconvénients que représentaient son humanité, afin de l'amener à réfléchir comme elle, à se mettre à sa place au lieu de culpabiliser sans cesse comme s'il était la cause de tous les maux du Monde. D'ailleurs, peut être allait-il lui répondre "Mon état de monstre" au lieu de la bonne réponse qu'elle attendait.

    Elle lui jeta un petit regard inquiet, mordillant sa lèvre inférieure avec une nervosité non dissimulée, se préparant au pire. Mais non seulement il affichait un sourire, mais en plus il lui fournit la bonne réponse. "Ton humanité". Bella se détendit un peu en le sentant se rapprocher. Ce n'était pas encore la victoire qu'elle attendait, mais il s'agit déjà d'un bon début. Il ne se montrait pas hostile à la conversation, et qui plus est il avouait que c'était elle la responsable de la situation, et lui par procuration puisqu'il tardait à la transformer. Biensûr, il soupira. Évidemment, ce constat ne l'enchantait guère. Mais il était là, bel et bien présent, posant la première pierre de son argumentation longuement étudiée.
    Elle s'apprêtait à reprendre la parole, sans trop encore savoir quoi dire, mais il la devança, tentant de défendre ses positions en lui parlant des cours et de la chance de pouvoir étudier. S'il savait comme elle s'en moquait des cours. C'était bien le cadet de ses soucis. Toutefois il toucha un point sensible en évoquant Charlie et Renée... Jacob. C'était l'un des sacrifices les plus difficiles, le plus déchirant. Elle savait qu'en tant que nouveau-né, elle ne pourrait souffrir la présence des humains, même celle de son père, de sa mère, ou même de son Jake. Elle avait beau faire la forte, elle souffrait de cette condition indiscutable. Elle ne pourrait plus les revoir. Du moins ses parents. Pour Jacob, c'était une autre histoire, surement serait-ce lui qui ne souhaiterait plus la voir. Elle ne serait plus sa Bella. Elle serait... morte. Elle ferma les paupières. Fortement. Déterminée à ne pas lui laisser entrevoir la tristesse qui devait s'être emparé de son regard. Elle se conditionna comme elle pu, repensant au fait que Charlie n'avait pas besoin d'elle, qu'il avait vécu pendant 17 ans tout seul, sans aide extérieure, et que Renée avait Phil à présent, qu'il prendrait soin d'elle. Oui, elle leur manquerait, mais au fil du temps, ils se feraient à l'idée. Et puis elle... elle aurait la soif qui l'empêcherait de penser à autre chose. Oui. C'était mieux ainsi. La soif, justement il l'évoqua au travers de leur couple et de l'amour qu'ils se portaient. Elle voulu se rebeller, lui demander s'il pensait l'aimer moins en tant que Vampire qu'en humaine, avant de comprendre que sa crainte ne résidait pas dans ses sentiments, mais dans ceux de son épouse. Il l'aimait pour l'éternité, mais sous prétexte qu'elle n'était pas vampire, il doutait que son amour à elle soit aussi pur et inconditionnel ? Il était tombé sur la tête ? Le sang des grizzlis lui brouillait les neurones ? Si elle lui demandait l'immortalité ce n'était pas par goût prononcé pour un teint de porcelaine ou un épiderme scintillant au soleil ! C'était bel et bien pour passer l'éternité avec lui ! C'était lui qu'elle voulait, rien d'autre ! Comment pouvait-il être aussi sourd... et aveugle ? Avouez que pour un vampire ça la foutait mal. Encore une fois, elle entrouvrit les lèvres pour protester, mais il la devança, évoquant la soif et le fait que le sang serait son seul désir pour les 10 prochaines années. Puis il s'empara de son menton, l'obligeant à fondre son regard dans le sien, l'hypnotisant de ses prunelles dorées et de sa voix qui faisait taire tout le reste. Nul bruit autour, le fleuve s'était tut, le vent de soufflait plus, ne restait que le timbre de sa voix coulant à son oreille. Il tentait de la convaincre d'attendre, encore, il disait ne vouloir que son bonheur, mais Bella n'entendait plus que les battements de son cœur s'acharnant contre sa cage thoracique, le sang qui venait lui battre les tempes, et son propre cerveau qui semblait hurler "Embrasse-moi ! Embrasse-moi !". Elle était sous le charme. Il avait gagné.

    Mais un mot vint briser la magie. Un seul, tout petit, mot. "Jeune". Il osait prétendre qu'elle était jeune ? Elle avait déjà deux ans de plus que lui. C'était facile de prétendre se moquer de quelques années lorsqu'on était déjà centenaire, mais lui restait figé dans la beauté de ses 17 ans, et Bella ne comptait pas dépasser la barre des 20 ans. Jamais ! Brusquement elle se détacha de lui, furieuse, et recula de plusieurs pas.

    « Certainement pas ! » S'indigna-t-elle. « Chaque jour qui passe est un jour qui me sépare de toi ! Je deviens plus vieille d'heure en heure alors que tu restes figé dans ton insolente beauté ! Non ! On était d'accord pour ne pas dépasser mon anniversaire, et il est hors de question que tu retournes ta veste, mon pote ! » Elle se retourna vivement, et voulu shooter du pied dans un caillou, qu'elle rata en manquant perdre l'équilibre. Elle évita la chute de justesse, sans l'aide d'Edward, et lui offrit un regard noir, comme s'il était responsable de ça, aussi. Elle reprit sa marche rapide en direction d'un banc, où elle se laissa tomber fortement et douloureusement juste pour bien lui montrer qu'elle était en colère -au cas où il ne l'aurait pas encore constaté-.« A croire que tu me préfères en chose fragile que tu peux protéger quand tu le souhaites ! Je ne suis pas une poupée qu'Alice habille et que toi, tu couves ! Oh, mais ne t'inquiètes pas, je suis sûre que même transformée je garderai mes deux pieds gauches et mon pouvoir attractif à embrouilles ! » Elle avait croisé les bras contre sa poitrine, et fixait le fleuve comme si elle avait le pouvoir d'y déclencher un typhon rien que par la pensée. Elle renifla bruyamment en gardant le silence. Elle avait beau être toujours en colère, elle n'en était pas moins consciente que celle-ci était totalement déplacée et irrationnelle. Elle s'énervait à cause d'un chiffre, un "2" et un "0", alors que sa transformation signifiait bien d'autres choses plus importantes. Elle faisait un caprice. Un énième caprice. Mais elle avait le sentiment d'avoir été trompée, qu'il lui avait dit "oui" juste pour gagner du temps mais sans réellement avoir l'intention de la transformer avant son anniversaire. Cette condition était quand même très superficielle, et elle en avait conscience. Ce constat la calma légèrement, et elle tourna un regard plus tendre en direction de son mari.« Et ne t'avises plus de remettre mon amour pour toi en question. Je ne suis peut être qu'une pauvre humaine, mais je t'aime. Et je ne t'aime pas pour 1 an, 10 ans ou 100 ans, je t'aime pour toujours et à jamais. » Elle esquissa un sourire timide, tout en tendant sa main vers lui en gage de paix.« On est fait l'un pour l'autre. C'est peut être spécial et jamais vu, mais c'est comme ça. Personne ne sait comment évoluera notre couple ? Moi je le sais. Je t'appartiens. En tant qu'humaine, en tant que vampire, même en abominable femme des neiges ! » Elle amorça une moue perplexe avant de se retourner brusquement vers lui, le regard curieux. « Il existe le Yéti ? » On ne sait jamais. A présent, plus rien ne l'étonnait.
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Edward Cullen
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MessageSujet: Re: Never Say Never... [PV. Edward] Never Say Never... [PV. Edward] I_icon_minitimeDim 14 Fév - 10:39

Il avait évoqué ses parents, et difficilement, Jacob. Ce n'était pas par méchanceté ou pour simplement la rallier à sa cause. Il se souciait réellement de son bonheur et savait combien ces trois êtres étaient importants pour elle, bien que le dernier d'entre eux ne l'enchantait guère. Il détestait Jacob, et bien qu'Isabella en ait conscience, il ne lui en faisait jamais réellement part. Il se contentait de lui donner quelques surnoms disgracieux ou de le juger de mauvaise manière, mais il avait toujours tout fait pour que Bella soit heureuse. Et cela incluait Jacob. Il ne voulait que son bonheur et devait pour cela accepter que ce chien fasse partie de la vie de sa femme. Voilà pourquoi aujourd'hui, malgré le peu d'enthousiasme que cela provoquait en lui, il avait évoqué le loup. Il était une part du bonheur de Bella. Sans lui, elle ne pouvait être complètement et heureux et bien que cela lui déplaise, il l'avait accepté.
Aussi, il avait simplement souhaité rappeler à sa femme les sacrifices que sa transformation engendreraient. Sachant qu'elle serait malheureuse de ne pas voir ses parents ou son ami, il ne pouvait approuver une telle demande. Elle ne pourrait être complète en tant que vampire, alors pourquoi diable désirait-elle tant cela ?

Il devait bien s'avouer que, tout au fond de lui, une infime part de son obsession pour Bella était ravie qu'elle souhaite à ce point être sienne. Cela lui prouvait qu'elle était prête à sacrifier non seulement ses parents, mais aussi et surtout, ce jeune loup exaspérant qu'était Jacob Black. Et quelle chose plus que celle-là pouvait lui démontrer qu'elle l'avait choisi lui pour toujours ?
Cependant, si cette infime part d'Edward parvenait à s'immiscer suffisamment en lui pour faire venir dans son esprit une telle pensée, elle n'était pas suffisamment forte pour qu'il la laisse prendre le dessus. Jamais il ne mettrait ses sentiments primaires tels que la jalousie ou la possessivité prendre le dessus quand il s'agissait de Bella. Elle était sa priorité et son bonheur passait avant tout le reste. Tout.
Aussi, lorsqu'il la vit ferme les paupières à l'évocation de son ami, il eut comme un pincement au cœur, bien que cela soit techniquement impossible. Il savait que cette évocation la faisait souffrir et il détestait cela. Il poursuivit, justement, tentant de la dissuader d'une telle chose, et elle rouvrit les yeux, semblant désapprouver ce qu'il disait. Il ne lui laissa cependant pas le temps de riposter et bien vite, il prit son menton pour l'obliger à le regarder et termina son discours en lui assenant une nouvelle fois que tout ce qui lui importait était son bonheur, et que l'âge n'avait rien à voir là-dedans.

Elle avait été comme hypnotisée par lui quelques instants mais, comme si elle avait été piquée par une guêpe, soudainement, elle se détacha, furieuse. Elle s'éloigna de plusieurs pas et siffla un « certainement pas » qui n'annonçait pas une conciliation. Edward se contenta de l'observer, ne pouvant s'empêcher de sourire et d'adorer la voir s'énerver. Le rouge lui montait aux joues et elle était totalement à croquer quand elle montait sur ses grands chevaux. Il la laissa donc, avec un certain plaisir, développer sa contre-argumentation, du plaisir plein les yeux.
Elle s'indigna, disant que chaque jour était une séparation entre eux, qu'elle n'accepterait pas de devenir plus vieille que 20 ans tandis qu'il restait, selon elle, beau. Et elle lui jura qu'elle ne le laisserait pas retourner sa veste, l'appellation « mon pote » le fit rire toutefois, et il sut d'avance que cela la mettrait encore plus en colère. Etouffant sa bonne humeur, il tâcha d'afficher un air sérieux tout en l'écoutant.
Elle se retourna vivement et eut l'intention de shooter dans un caillou. Bien entendu, elle faillit tomber mais se rattrapa de justesse et lança à son époux un regard noir, clairement indignée qu'elle dut en arriver là. Edward pouffa sans pouvoir se retenir.
Elle poursuivit son petit manège et alla s'asseoir sur un banc un peu plus loin, manifestement déterminée à lui montrer qu'elle était fâchée.
Elle poursuivit, disant qu'elle n'était pas une poupée qu'ils pouvaient tous couver comme bon leur semblait, et qu'il ne devait pas s'inquiéter, certaine qu'elle garderait sa maladresse en tant que vampire. Attendri, Edward la couva du regard. Il savait qu'elle n'avait pas fini et ne voulait pas l'interrompre. Après tout, elle était si jolie quand elle s'énervait. Elle croisa ses bras sur sa poitrine, comme si elle tâchait de rester en colère. Reniflant, elle posa son regard sur le fleuve, ignorant son mari.

Après un instant de silence, où il respecta son besoin d'espace, elle posa un regard plus doux sur lui. Elle l'avertit qu'il n'avait plus intérêt à remettre son amour pour lui en question, qu'elle l'aimait pour toujours et que ce fait ne changerait pas, vampire ou non.
Souriant alors, elle lui tendit la main et lui affirma qu'ils étaient faits l'un pour l'autre, qu'elle savait comment leur couple évoluerait – simplement parce qu'elle l'aimerait toujours, humaine, vampire ou... abominable femme des neiges. Edward rit, et s'esclaffa quand elle lui demanda si le Yéti existait. Elle était si adorable quand elle affichait cette moue qu'il ne pouvait que craquer. Elle avait d'ores et déjà bien plus de pouvoir qu'elle n'en avait conscience.
Il s'avança et attrapa sa main de la sienne, avant de venir s'asseoir à ses côtés. Bien qu'il apprécie qu'elle ne veuille pas vraiment se disputer, il n'avait pas pour autant changé d'avis et savait qu'il allait la décevoir. Il mit un moment avant de prendre à nouveau la parole. Il s'assit d'abord, passa son bras autour de ses épaules et l'amena à lui. Posant ses lèvres sur sa tempe, il lui donna un bisou qui, à défaut d'être chaleureux, était d'une tendresse infinie. Profitant de cet instant, il resta silencieux quelques minutes. Puis enfin, il parla.


Bella... J'apprécie la dévotion que tu as envers moi. Cependant, les choses ne fonctionnent pas comme cela. Tu le sais. Et dans le cas contraire, je le sais mieux que quiconque.

S'écartant légèrement pour la regarder, il prit un air plus sérieux.

Tu es la personne la plus têtue qu'il m'ait été donné de rencontrer. Malheureusement pour cette fois, Madame Cullen, je ne peux jouer. Il s'agit de ta vie, Bella. De ton âme. Tout sera différent, lorsque tu seras un vampire.

Il lui laissait entrevoir par là que cela arriverait un jour. Il ne faillirait pas à sa promesse.

Il parait que les femmes ont tendance à s'embellir avec l'âge, tu sais ? dit-il pour détendre l'atmosphère.Attendre un peu serait bénéfique. N'oublie pas qu'une fois transformée, tu garderas le même visage pour l'éternité. Choisis donc un très bon jour !

Il rit, puis reprit à nouveau son sérieux. Il savait combien elle était déterminée et était bien décidé à la rallier à sa cause pour ne pas la transformer sous la pression ou uniquement parce qu'elle ne voulait pas avoir 20 ans et deux jours.

L'âge n'a aucune importance, Bella. Je suis d'accord de ne pas attendre tes 50 ans, mais sois raisonnable. Vingt ans, ce n'est rien ! Veux-tu vraiment te soumettre à leurs désirs ? Et te transformer alors que tu n'es pas prête ? Tu ne l'es pas. Il suffit de voir le visage que tu affiches lorsque j'évoque tes parents ou tout autre être qui viendrait à manquer dans ta vie une fois l'une des nôtres. Je refuse de t'obliger à faire quelque chose sous la pression. Tu mérites bien mieux que cela et je ne laisserai pas cela arriver, je te le promets. Et ton anniversaire n'est que dans quelques mois. Nul ne sait ce qu'il adviendra d'ici là et peut-être serais-je à même de tenir ma promesse, mon amour. Quoi qu'il en soit, je ne faillirai jamais à celle de te transformer un jour. Mais pas plus à celle de le faire lorsque tu seras consciente de ce qui t'attend et prête. Ce n'est pas encore le cas.

Il se demanda ce qu'elle allait bien pouvoir lui sortir comme arguments à présent pour le faire plier. Délicatement, il posa un doigt froid sur sa joue et la caressa. Il ferma les yeux et profita de cette chaleur si intense pour lui. Que ne donnerait-il pas pour garder cela pour toujours...
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MessageSujet: Re: Never Say Never... [PV. Edward] Never Say Never... [PV. Edward] I_icon_minitimeDim 28 Fév - 2:01


    Le nez dans son assiette, elle faisait aller et venir les petits points d'un coin à l'autre du bout de sa fourchette. Elle n'avait pas touché à son plat, pas plus qu'elle n'avait touché à son entrée, ni même à son verre d'eau. Elle se contentait de "jouer" avec la nourriture, sans même se donner la peine de créer l'illusion d'avoir au moins gouté. Le couple était installé à une des tables du restaurant de l'hôtel où ils séjournaient, où chaque soir ils prenaient leurs repas. Enfin où Bella prenait son repas, et où Edward faisait semblant pour ne pas alerter les serveurs. Sauf qu'aujourd'hui, celle qui ne faisait aucun efforts, c'était bien elle. Elle n'avait pas faim, elle n'avait pas soif, elle n'avait qu'une envie : Le faire changer d'avis. Depuis qu'il lui avait fait part de sa décision, elle était dans cet état, muette et boudeuse. Elle avait souhaité avoir une conversation avec lui, persuadée qu'elle parviendrait à le rallier à sa cause, mais rien ne s'était passé comme elle l'avait espéré. Il repoussait l'inéluctable encore et encore, tout en sachant très bien qu'elle souhaitait qu'il la transforme, lui et lui seul. Ses arguments n'étaient pas les bons. Évidemment qu'elle était prête, et non elle n'agissait pas sous la contrainte ou par peur. Biensûr qu'elle avait peur, elle avait même continuellement peur, et c'était cette peur qui avait dicté chacune de ses décisions. Mais cette peur n'était pas celle qu'il imaginait. Elle ne craignait pas de mourir, elle avait simplement peur de le perdre lui. C'était cette raison qui la poussait à vouloir acquérir l'immortalité sans attendre. Elle ne voulait plus qu'on les sépare, ni lui, ni personne. Et ça, il ne voulait pas se le rentrer dans son crâne de vampire tête de mule ! Il préférait retarder encore et toujours, repoussant l'échéance sans tenir compte de ce qu'elle voulait vraiment. " Tu n'es pas prête. " Lui avait-il dit. " Qu'est-ce que tu en sais ? Je te croyais incapable de lire dans mes pensées ? " Lui avait-elle répondu avec humeur. S'il y avait bien quelque chose qui l'agaçait plus que sa tendance à la couver, c'était bien cette fâcheuse habitude à prétendre savoir mieux qu'elle ce qu'elle ressentait ou espérait. Cela ne lui arrivait pas souvent, il se plaignait suffisamment qu'elle demeure un mystère pour lui et ne cesse de le surprendre, et quand il le faisait il avait tout de même, il faut bien l'avouer, souvent raison, mais pas cette fois. Cette fois il se plantait sur toute la ligne. Elle était prête, archi prête, elle ne le serait jamais plus qu'aujourd'hui. Il ne voulait pas entendre raison, il restait sur ses positions, et le pire c'est qu'il pensait agir pour son bien. Il était plein de bonnes intentions. Elle lui en voulait, et elle s'en voulait de lui en vouloir. Elle connaissait son opinion, elle avait conscience de lui avoir forcé la main sur ce sujet en exigeant un "vote familial", mais elle ne parvenait à lui faire entrevoir ce qu'elle ressentait. Comment le lui faire comprendre sans qu'il pense qu'elle lui mentait ? Pouvait-elle lui faire entrevoir ses pensées juste un peu afin qu'il saisisse l'étendue de son désir ? N'était-ce pas l'exposer aussi à ses doutes et à ses craintes, celles qui ne s'envoleraient jamais, même avec toute la détermination dont elle pouvait faire preuve ?

    Le retour à l'hôtel s'était effectué en silence. Elle s'était contentée de fixer le paysage défilant par la fenêtre, plongée dans ses pensées sans même faire l'effort de le rassurer par rapport à son comportement. Elle était contrariée, mais pas suffisamment en colère pour exploser devant lui. Il était persuadé avoir perdu son âme en perdant son coeur, et même si elle trouvait cette affirmation des plus absurdes, elle ne pouvait lui reprocher de souhaiter conserver la sienne. Comment parler d'amour s'il n'avait pas de coeur ? Comment parler d'âmes-soeur, s'il n'avait pas d'âme ? Malgré tout, elle ne pouvait s'empêcher d'imaginer qu'il souhaitait la garder ainsi, dans cet état d'humaine pour des raisons moins avouables, comme sa peau chaude, ses joues rosies, son odeur véritable drogue pour lui... Ne s'était-il pas délecté de son doigt caressant sa joue tiède ? Avait-il peur de l'aimer moins lorsqu'elle serait de son espèce ? Savait-il d'avance qu'il l'aimerait moins ? Était-ce pour ça qu'il repoussait ? Afin de prolonger son plaisir avant l'inévitable ? Son coeur battait à tout rompre à cette simple éventualité, à tel point qu'elle était persuadée qu'il pouvait l'entendre. D'ailleurs, il pouvait l'entendre malgré le bruit du moteur, et elle s'en voulait de lui offrir un autre de ces détails typiquement humains qu'il aimait tant, et dont il allait devoir se priver. En se mordant les lèvres, elle tenta, en vain, de faire taire son coeur, comme s'il était entrain de lui donner raison à lui, le fourbe. La fin d'après-midi dans la chambre, n'avait pas été plus festive. Bella s'était employée a garder le silence en travaillant sur un dossier qu'elle devrait rendre dans plus d'une semaine. Le sujet ne l'intéressait, le devoir ne l'intéressait pas, mais au moins il lui fournissait une excuse pour ne pas avoir à parler, car elle le savait d'avance, elle n'aurait pu se montrer très aimable, ni joyeuse. Finalement, ils avaient atterrit ici, dans ce restaurant où Bella ne faisait vraiment pas honneur à la cuisine. Elle était bien trop contrariée pour manger, bien trop soucieuse aussi, s'interrogeant sur la nécessité de lui faire, ou non, entrevoir sa détermination en le laissant accéder à ses pensées. " Tu ne manges rien ? " Lui avait-il demandé.
    " Je n'ai pas faim. " Lui avait-elle répondu en reposant sa serviette sur la table et en se levant. Ça ne servait à rien de rester des heures devant son assiette, elle n'y toucherait pas plus.

    Ils avaient regagné la chambre, et après quelques minutes d'humanité pour Bella, elle avait rejoint le lit où elle tentait de trouver le sommeil. Retranchée à l'extrémité de l'imposant et confortable lit, elle s'était enroulée dans les couvertures jusqu'à se confondre avec elle, et ne plus former qu'un énorme rouleau de printemps géant. Elle boudait et voulait qu'il le sache, même s'il n'avait pu l'ignorer depuis leur départ du fleuve. Elle avait passé de longues heures à se poser des questions, à s'interroger sur le pourquoi, le comment, le quand. A présent que la fatigue la gagnait, elle se transformait en gamine capricieuse et retrouvait tout son sale caractère. Elle en était arrivée à la conclusion que même avec toute la bonne volonté dont elle pouvait faire preuve, elle ne parviendrait à le faire changer d'avis, et ça l'agaçait très fortement ! Donc, elle boudait... Elle se sentait impuissante alors qu'il s'agissait de sa vie, ou plus précisément de son absence de vie. Elle aurait pu passer outre sa décision, et demander à Carlisle ou Alice de la transformer, mais elle ne parvenait à s'en satisfaire. Elle le voulait lui, elle voulait que ce soit lui et personne d'autre, qu'il la fasse sienne de la dernière manière qui soit. Et elle se détestait pour ça !! Pourquoi s'entêter de la sorte ? Qu'est-ce qui était le plus important ? Être avec lui pour l'éternité ? Ou que ce soit lui qui lui offre l'éternité ? L'un n'allait pas sans l'autre, malheureusement pour elle et sa santé mentale. Oui, sa santé mentale, parce qu'elle devenait folle à force de se triturer le cerveau. Elle se tourna et se retourna dans le lit, virant les couvertures en s'agitant parce qu'elle avait trop chaud, avant de se jeter dessus pour recouvrir son corps parce qu'elle avait trop froid. Elle soupirait, exaspérée par elle-même, incapable de trouver le sommeil alors qu'il l'appelait à corps et à cris. Ce petit manège dura un long moment, avant qu'elle ne se redresse sur les coudes, et jète un regard mauvais sur son époux sagement installé à l'autre bout du lit. Il n'avait tenté aucun rapprochement, il ne l'avait même pas engueulé pour son comportement immature et puéril. Au contraire, il s'était montré aussi courtois et aimable que d'ordinaire, et ça avait le don d'agacer Bella au plus haut point ! Ça ne lui arrivait jamais de péter un boulon, à lui ? Comment parvenait-il a rester aussi calme en toutes circonstances ? Elle aurait voulu l'ignorer encore, le bouder encore, mais elle était éreintée et savait qu'elle ne parviendrait à s'endormir en restant aussi loin. Cela faisait des mois qu'elle suivait ce même rituel et aucun jour, pas même pour cause d'engueulade, elle ne pourrait s'y soustraire. Alors, ramassant la couverture contre elle, elle parcouru les quelques centimètres qui la séparaient du corps de marbre de son amoureux, et vint se blottir contre lui, sans cesser de bouder, évidemment. " Tu ne dors pas ? " Lui avait-il demandé.
    " Je n'ai pas sommeil. " Lui avait-elle répondu avec mauvaise foi. Et pourtant, elle s'endormait déjà.
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Edward Cullen
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MessageSujet: Re: Never Say Never... [PV. Edward] Never Say Never... [PV. Edward] I_icon_minitimeLun 1 Mar - 4:54

Rien n'allait jamais comme prévu, et si Bella se morfondait dans sa colère pour cette raison, Edward n'était pas épargné, bien qu'ayant choisi de rester stoïque quant à lui. Il savait que cela l'exaspérait qu'il reste ainsi aussi calme, mais il ne voulait lui montrer ses véritables sentiments. Il était bouleversé par cette conversation, par le résultat qui en découlait et par tout ce que cela engendrait.
Il savait parfaitement qu'elle ne réalisait pas à quel point c'était un sacrifice pour lui aussi de ne pas la transformer. Bien sûr, il adorait toutes ses petites humanités, comme sa peau chaude, les couleurs qu'elle prenait régulièrement quand on lisait en elle, sa maladresse. Mais les choses seraient beaucoup plus simples si elle était vampire. Il pourrait se laisser aller totalement avec elle, et cela en toutes circonstances, surtout les plus intimes, il pourrait partager la chasse avec elle et ne plus devoir la laisser seule quand il avait besoin de se nourrir, il pourrait lui faire comprendre tout un tas de choses qui lui étaient encore inaccessibles, et surtout, il n'aurait plus à s'inquiéter - du moins plus autant car l'inquiétude pour ceux qu'il aimait était innée chez lui - pour elle.

Toutefois, ces sacrifices n'étaient rien comparés à ce qu'il ressentait à l'idée de la transformer. Il préférait de loin l'aimer comme elle était aujourd'hui et lui laisser son âme, tout comme attendre qu'elle soit réellement préparée à ce qui l'attendait. Elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'il fallait endurer pour résister à l'appel du sang humain au début. Elle n'avait pas la moindre idée de l'obsession qui allait l'habiter pour les 10 prochaines années. Elle ne pouvait l'imaginer - et il ne pouvait le lui reprocher bien sûr - et il était de son devoir d'anticiper la manière dont elle vivrait les choses une fois vampire.
Ainsi, il n'avait pas encore cédé à sa demande et elle avait capitulé, agacée et en colère. Ils étaient rentrés à l'hôtel en silence et elle n'avait pipé mot. Elle s'était plongée dans du travail scolaire - ou du moins avait fait semblant, Edward n'était pas dupe - et ne lui adressa pas un regard. Il avait entendu son cœur s'affoler quand ils avaient quitté le fleuve mais il ne lui en avait pas demandé la raison, préférant la laisser à sa colère car elle en avait besoin.

Ensuite, ils s'étaient décidés à aller manger, mais elle n'avait fait que jouer avec sa nourriture - quelle ironie pour quelqu'un qui allait devenir vampire, il faudrait qu'elle perde cette habitude - et ne lui avait pas sorti un mot de plus. Il lui avait bien demandé si elle ne voulait pas manger mais elle lui avait simplement répondu, comme il s'y attendait, qu'elle n'avait pas faim, puis s'était levée pour quitter la table. Il n'avait pas insisté et l'avait suivie, s'excusant auprès du serveur au passage.
Une fois rentrés à la chambre, elle s'était réfugiée dans la salle de bain avant de se plonger dans son lit, elle d'un côté, Edward à l'opposé, ce qui ne leur arrivait jamais. Il n'avait pas protesté et n'avait pas bougé, lui laissant la liberté d'être en colère et de lui en vouloir. Il le comprenait parfaitement et ne se sentait pas le droit de lui en vouloir parce qu'elle était fâchée. Voilà pourquoi il restait calme. Elle était parfaitement en droit d'être en colère après lui. Cependant, ce n'est pas ce qui le ferait céder. Tandis qu'elle se tournait et retournait dans le lit à côté de lui, emmitouflée jusqu'au cou par les couvertures que deux minutes après elle rejetait avec agacement, il s'était plongé dans ses pensées. Il n'aimait pas, évidemment, qu'elle soit en colère après lui, et cherchait un moyen d'arranger les choses au mieux.
Il fut coupé dans ses pensées lorsqu'elle finit par abdiquer d'une certaine manière en venant se coller à lui. Il lui demanda si elle ne dormait pas encore et elle lui répondit qu'elle n'avait pas sommeil, mais il la vit fermer les yeux très rapidement et bien vite, sa respiration lui indiqua qu'elle dormait.

Edward soupira inutilement, se replongeant dans ses pensées. Il tergiversa de longues heures, pensa à tout un tas de choses, et soudain, une idée lui traversa l'esprit. Une idée totalement dingue, insensée, dangereuse sans doute aussi. Mais à la minute même où il y avait songé, il savait que c'était la meilleure solution envisageable pour l'instant. Prenant son courage à deux mains, il s'accrocha à cette idée et se prépara mentalement à la réaliser pendant l'heure qui suivit, songeant à tous les détails afin de ne pas avoir de surprises.
Quand il sut qu'il était prêt, il se dégagea non sans regrets de Bella, avec délicatesse, sans la réveiller. Il lui écrivit un petit mot parfaitement calligraphié qu'il posa sur l'oreiller qu'il avait quelques instants plus tôt dans le dos. Puis, il s'éclipsa dans le plus grand silence de la chambre. Il prit l'ascenseur et rejoignit l'accueil de l'hôtel, où il demanda à ce qu'un petit déjeuner bien fourni soit livré dans la chambre pour 7h30, puis sortit de l'hôtel et se dirigea en direction de la forêt où il pourrait courir sans se faire voir.
Le mot posé sur l'oreiller était le suivant :


Mon amour,

Je suis parti m'occuper d'une affaire importante, je ne serai pas long. Alice et Jasper sont près de l'hôtel en cas de besoin, ils te laissent dormir. Un petit déjeuner te sera livré bientôt. Mange, s'il te plait, tu en as besoin. Je suis certain que tu meurs de faim, de toute façon.

Je t'aime, de toutes les manières possibles.
Ne l'oublie pas.

Edward


[...]

Edward arriva en face de l'hôpital d'Hanover à une allure normale, bien que décidé à ne pas se faire voir. Il approcha discrètement et inspecta les lieux. Il sortit de sa poche le badge de Carlisle, que ce dernier lui avait donné en toute confiance. Edward savait que son père adoptif n'approuverait pas son choix, mais il le respecterait, et c'était cela le plus important. Carlisle avait toujours compris ce que ressentait Edward et l'avait toujours soutenu, peu importe ses choix et même s'il ne les approuvait pas spécialement. Cette fois encore, le vampire savait pouvoir compter sur son créateur qui ne lui avait posé aucune question quand Edward était venu lui demande son badge.
Il finit par entrer dans les lieux et se dirigea directement vers la morgue. Il se fit discret bien que peu de monde soit dans les parages. Bien vite, il se retrouva près des chambres froides et il parvint à trouver la liste des entrées et sorties. Il trouva facilement ce qu'il cherchait et entra dès qu'il fut seul, pour se diriger vers un numéro précis.
Il ouvrit le caisson et fit coulisser le plateau qui soutenait un corps encore chaud. On venait seulement de l'y placer après un décès il y a peu de temps. Alors, Edward sortit une seringue de sa poche et préleva du sang sur le mort. Il en prit plusieurs seringues puis les rangea délicatement. Il remit le corps en place et s'éclipsa.
Rapidement, il sortit de l'hôpital et se réfugia dans la forêt. Quand il fut en lieu sûr, il s'assit au pied d'un arbre et sortit les seringues. Il les inspecta un long moment, ferma les yeux et se concentra. Puis, décidé, il prit l'une des seringues et fit couler quelques gouttes du sang de mort sur son doigt. Bouchant sa respiration, il appliqua le sang sur l'aiguille d'une autre seringue. Quand cela fut fait, il releva sa manche et présenta son bras, l'autre main amenant la seringue jusqu'au coude. Sans hésiter, Edward se piqua de la seringue enduite de sang de mort et celle-ci pénétra sa peau sans difficulté. Il s'injecta alors une quantité importante du sang contenu par la seringue, puis retira cette dernière et il attendit, fermant les yeux, continuant de cesser de respirer pour ne pas tenter le diable.

De longues minutes s'écoulèrent. Il n'ouvrit les yeux que lorsqu'il réalisa qu'il avait repris sa respiration sans même s'en rendre compte, l'odeur du sang n'étant même pas tentante. Il réalisa alors avec stupeur qu'il sentait son cœur battre. Abasourdi, il inspecta son bras et vit une tache de sang à l'endroit où il s'était piqué. Son sang...
Peu à peu, il se rendit compte de tout un tas de choses. Beaucoup de pertes, comme son odorat, son ouïe, sa vue, le goût pour le sang... Mais également quelques ajouts, comme un cœur qui battait, un sang qui circulait, le froid qui l'envahissait...
Il se releva frénétiquement et se mit à courir... il fut surpris par la lenteur dont il faisait preuve. Et il était essoufflé ! Il dut ralentir la cadence et s'en voulut de ne pas s'être rapproché plus de l'hôtel que cela quand il courait encore vite.
Il finit enfin par le rejoindre et y pénétra rapidement. Sans jeter un regard à personne, il s'engouffra dans l'ascenseur. Il avait besoin d'une douche... chose tellement inhabituelle.
Lorsqu'il arriva devant la chambre qu'il partageait avec Bella, il était 8h. Sans plus attendre, il pénétra dedans, et trouva Bella, assise sur le lit. Son odeur si enivrante ne se fit pas sentir. Il n'attendit pas plus et se jeta sur elle. Sa tiédeur le surprit, elle d'habitude si chaude, mais son odeur, bien que moins forte, l'envahit. Il l'embrassa avec ardeur, bien décidé à profiter de ce moment où il n'avait plus besoin de se retenir.

Il était humain.
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Isabella Cullen
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MessageSujet: Re: Never Say Never... [PV. Edward] Never Say Never... [PV. Edward] I_icon_minitimeMar 2 Mar - 5:23


    Étrangement, elle était rapidement tombée, éreintée. Pourtant, elle n'avait absolument pas réalisé être aussi fatiguée, elle l'avait même affirmé à Edward en se blottissant contre lui. Et pourtant, à peine avait-elle fermé les yeux, enfin apaisée par sa présence et son contact, qu'une sorte de lourdeur avait gagné ses membres, les clouant au matelas, et qu'une brume s'était emparée de son cerveau, l'entrainant vers un sommeil si profond qu'il serait sans rêves. Un mal pour un bien, vu la nature de ses songes dernièrement. Et en effet, elle n'avait pas rêvé, ou si elle l'avait fait, elle n'en avait pas eu le souvenir. C'était comme si elle avait plongé dans un puits sans fond, un trou noir dont elle aurait été capable de ne jamais sortir. Finalement, la journée, ainsi que la semaine qu'elle venait de passer, ajoutés aux nuits agitées, avait eu raison de son énergie, et Edward agissait sur elle comme un puissant somnifère. Elle avait beau être en colère contre lui, être déçue par cet énième report, rien ne changeait le fait qu'entre ses bras, elle avait le sentiment que rien de mal ne pourrait lui arriver. Un sentiment qu'elle n'avait plus eut depuis très longtemps. Habituellement, c'est ce que les petites filles ressentent en sentant la présence de leurs parents dans la pièce adjacente, mais Bella n'avait jamais été une enfant normale, et la présence de sa mère à ses côtés n'avait jamais été rassurante. C'était le contraire qui se produisait, c'était elle qui avait toujours protégé Renée. Aujourd'hui la donne avait changée, et Bella faisait l'expérience de cette bulle autour d'elle, une bulle inaltérable, une bulle blindée, une bulle qui naissait dans le creux des bras de l'Être de sa vie. Alors elle avait sombré. Biensûr, lorsqu'elle avait sentit un peu de mouvement, et une sorte de fraîcheur s'éloigner d'elle, elle avait un peu regagné la surface, mais pas suffisamment pour sortir totalement de sa torpeur. Elle avait rapidement regagné les limbes du sommeil. Et puis, alors qu'elle avait l'impression de ne dormir que depuis cinq petites minutes, des coups répétés à la porte, l'éveillèrent. Elle commença par se retourner dans le lit, grommelant des sons incompréhensibles, ramenant l'oreiller contre ses oreilles, cherchant à retrouver le silence et son sommeil sans rêves. Mais le silence ne revint pas, et les coups ne cessèrent pas. Alors, quelque chose, elle n'aurait su dire quoi, l'intrigua. Quelque chose d'anormal sur lequel elle ne parvenait à mettre le doigt. Ses méninges avaient du mal à se connecter, mais lorsque la brume s'évapora suffisamment pour lui offrir une réflexion digne de ce nom, elle comprit. Elle s'était retournée sans sentir de corps dur contre elle. Le lit était chaud. Elle étendit un bras et caressa à l'aveuglette la place vacante, elle aussi chaude, comme si Edward ne s'y trouvait plus depuis un long moment.

    La réaction fut immédiate, et la tête, passablement ébouriffée, de Bella émergea de sous l'oreiller, alors qu'elle braquait un regard anxieux sur le matelas vide. Rapidement, sans perdre de son anxiété, elle fit l'inventaire de la pièce, cherchant une trace quelconque de son amoureux. Pourtant la chambre n'était pas immense, il ne pouvait pas se cacher. Les coups, redoublant à la porte, n'aidaient en rien la chamade de son cœur malmené par une peur irrationnelle.
    " Oui ! Ça va ! J'arrive ! " Gronda-t-elle après que son regard fut attirée par un papier déposé sur l'oreiller vacant. Elle s'en empara tout en s'extirpant du lit, et en entreprit la lecture en se dirigeant vers la porte. Il s'agissait du papier à entête de l'hôtel et de l'écriture magnifiquement calligraphiée de son époux. Alors qu'elle lisait qu'un petit déjeuner lui serait bientôt livré, elle ouvrit la porte sur le room service armé d'un charriot plein à craquer. Ça c'était de la synchronisation ! "Je suis certain que tu meures de faim." Elle jeta un coup d'œil à la montagne de mets qu'on venait de rouler jusqu'au lit, et se dit qu'ils ne devaient pas avoir la même notion du terme "mourir de faim". Il y avait de quoi nourrir toute la population de l'état d'Alaska, là ! De toute manière, elle n'avait pas faim. Elle était inquiète. La chamade de son cœur n'avait pas cessé, et sitôt le groom disparu, elle reprit le temps de relire le mot. Elle ne comprenait absolument rien ! Quelle était cette affaire importante ? Et pourquoi envoyer Alice et Jasper en garde-bébé ? Était-ce à cause de sa mauvaise humeur de la veille ? L'avait-elle fâché, finalement ? Est-ce qu'il projetait de la quitter de nouveau ? C'était ça l'affaire importante ? Il se préparait à partir pour son propre bien à elle ? Était-ce pour cela qu'il ajoutait "ne l'oublie pas" après son je t'aime ? Était-il déjà partit ? L'avait-il déjà quitté ? Ce message était-il pour gagner du temps et éviter qu'elle le suive ? C'était idiot, il ne s'agissait pas de la première fois qu'il s'absentait, cela lui arrivait régulièrement, mais c'était la première fois qu'il le faisait sans lui en parler au préalable, profitant de son sommeil pour s'éclipser et disparaître, avec un simple mot fort laconique en guise d'explication. Non, il n'y avait absolument rien de normal dans ce départ, et elle sentait la crise d'angoisse poindre à l'horizon. Son souffle était court et anarchique, elle s'était repliée sur elle-même, ramassant ses genoux qui vinrent bloquer l'accès au trou béant qui reprenait place dans sa poitrine, comme pour l'empêcher de s'ouvrir et s'agrandir davantage. C'était complétement idiot et disproportionné comme réaction, elle en avait conscience, mais elle ne parvenait à se raisonner. Elle était bien trop marquée par la précédente disparition d'Edward, elle ne savait pas si elle cesserait d'avoir peur un jour, si elle retrouverait la nonchalance du début, quand elle n'imaginait pas une seconde qu'une chose pareille puisse se produire. Aujourd'hui elle en était contrainte à se l'imaginer dès qu'il n'était plus là, dès que le quotidien était un tant soit peu modifié. Il fallait qu'elle se contrôle.

    Elle ne savait pas combien de temps elle était restée prostrée dans cette position, les genoux contre la poitrine, les bras encerclant ses jambes, son corps se balançant d'avant en arrière, mais soudain, le battant de la porte vint se fracasser contre le mur. Elle n'eut pas le temps de comprendre, ni de chercher à comprendre, que déjà il était sur elle, ses lèvres cherchant les siennes, les trouvant, et s'y pressant avec force. Elle avait reconnu sa présence, elle savait que c'était lui, même son corps réagissait à son contact, reconnaissant à l'aveugle, le corps amant, mais pourtant, quelque chose différait. Encore une fois, un détail, ou pour être exacte, plusieurs détails l'intriguaient. Elle n'avait pas eu le temps d'y réfléchir, puisque c'était lui et qu'il ne pouvait en être autrement, mais à présent qu'il se trouvait contre elle, et que le soulagement avait fait place nette, elle avait le loisir de noter tous ces détails. Comme sa peau chaude contre la sienne, ses lèvres moelleuses, son souffle brûlant, les perles qui naissaient sur son épiderme, et... non, impossible... c'était quoi ce deuxième battement de cœur contre le sien ? Comme si on venait de l'électrocuter, comme si elle prenait conscience d'avoir été abusée, elle le repoussa de toutes ses forces, et contre toutes attentes, il bougea ! Pas de lui-même, non, non, c'était bel et bien la force qu'elle venait de mettre dans son geste qui l'avait obligé à la lâcher. Comment était-ce possible ? Ce n'était pas lui !! Elle se retrancha sur elle-même, plaquant son dos contre la tête de lit, s'emparant de ce qu'elle avait sous la main pour se protéger... Une Bible ? Sérieusement, Bella ? Elle comptait se défendre avec un exemplaire du nouveau testament ? Elle avait prit ce qui lui tombait sous la main, et malheureusement, ce fut l'exemplaire que chaque chambre d'hôtel possédait dans un pays où la scission entre le Clergé et l'État n'était pas encore rentré dans l'esprit de tous. Alors, sa Bible brandit au-dessus de sa tête, prête à la jeter au moindre geste de l'intrus, elle entreprit de le détailler du regard, s'attendant presque à découvrir un illustre inconnu. Mais non, c'était bel et bien lui. C'était son regard amusé sur elle, son sourire en coin, et cette pointe d'inquiétude de la voir ainsi apeurée...
    " Ed... Edward ? " Bégaya-t-elle, surprise, effrayée, incrédule. Sans aucun doute il s'agissait de lui, et pourtant sa peau avait prit une légère teinte rosée, ses prunelles étaient d'un vert profond, et ses cheveux brillaient d'une teinte cuivrée encore jamais égalée. Elle le reconnaissait sans le reconnaitre. C'était lui comme il avait dû être lorsqu'il était... humain ?! Elle plissa les paupières, le détaillant plus encore, notant que ces petites perles qu'elle avait sentit sous ses paumes n'étaient en rien de la neige fondue, mais plus de la sueur. " Tu transpires ? Tu... tu rougis ? " Elle ne comprenait rien, absolument rien, mais au moins, elle avait perdu de son attitude apeurée. Mais maintenant qu'elle ne craignait plus pour elle-même, elle s'inquiétait pour lui, pour cette transformation étrange dont il semblait être l'objet. Alors, à quatre pattes, elle se rapprocha de lui, s'empara de sa main dont elle posa la paume chaude contre sa joue à la même température. C'était agréable. Déroutant, mais agréable. " Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi ? " Sa propre main glissa contre son torse, s'arrêtant au-dessus de ce qui n'affichait aucun battement, d'ordinaire, mais qui aujourd'hui tambourinait et s'agitait avec frénésie. " C'est permanent ? Qu'est-ce que... ? Comment est-ce possible ? Edward... " Elle le suppliait du regard, définitivement inquiète. Qu'avait-il fait ?
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MessageSujet: Re: Never Say Never... [PV. Edward] Never Say Never... [PV. Edward] I_icon_minitimeMer 3 Mar - 2:07

Il la trouva recroquevillée mais n'y prit pas garde. Il était entré si vite qu'il avait à peine eu le temps de voir son visage apeuré par son absence. En réalité, il n'était plus capable comme avant de percevoir toutes sortes de choses. Et chose unique : son esprit était parfaitement vide de toute pensée parasite ! Il n'entendait plus personne sinon lui-même ! Cela lui faisait un effet assez étrange, mais pas pour autant désagréable. Il se sentait certes un peu vide, mais l'idée de ne pas devoir se retenir avec Bella supprimait tout autre pensée négative.
Elle était stupéfaite, et il y avait de quoi, aussi, comme il s'y était attendu malgré tout, elle le repoussa. Il bougea, oui. Parce qu'elle avait suffisamment de force pour faire bouger un simple homme, ce qu'il était aujourd'hui. Toutefois, la réaction de Bella fut inattendue. Elle se recroquevilla au fin fond du lit, s'éloignant le plus possible de lui, et brandit une bible en guise de protection ou de défense. Edward éclata de rire, un rire qui n'avait plus rien de cristallin, bien qu'il soit tout de même très agréable à entendre. Il la regarda, amusé, le sourire en coin, se demandant tout de même pourquoi elle avait peur de lui. Cette jeune femme était on ne peut plus exempte de toute logique. Elle n'avait jamais eu peur de lui en tant que vampire, et aujourd'hui qu'il retrouvait forme humaine, elle ne voulait pas qu'il l'approche ! C'était à s'en taper la tête au mur. Quoi qu'aujourd'hui ce n'était pas une bonne idée, il risquait de se faire mal.

Elle l'observait et bégaya son nom. Elle ne cessait de l'observer sous toutes les coutures, incrédule, semblant avoir un inconnu devant elle, mais un inconnu qui ressemblait étrangement à son mari. Toujours bégayante, elle lui demanda comment il pouvait transpirer et même rougir. Il se toucha la joue et la sentit brûlante, effectivement, par la course qu'il venait de faire.
Enfin, elle se décida à l'approcher, attrapa l'une de ses mains et la posa sur sa joue. Elles étaient à même température, à présent. Et cela n'était pas désagréable, même si Edward avait toujours aimé la chaleur qu'elle dégageait. Cela lui donnait un aperçu de ce qu'il ressentirait lorsque Bella serait vampire... Si cela arrivait un jour. Car maintenant qu'il avait découvert un moyen d'être comme elle, il ne savait plus très bien s'il voulait toujours la transformer un jour. D'ailleurs, peut-être ne le voudrait-elle plus non plus... bien qu'il douta de cette possibilité.
Les questions fusèrent à nouveau. Elle lui demanda ce qui se passait, pourquoi il était à nouveau humain. Elle était intelligente, elle avait tout compris, immédiatement. Elle posa sa main sur son torse et sentit son cœur battre. Rapidement. Par la course, mais également par l'excitation que cette situation provoquait. Etait-ce permanent ? Comment cela était-il possible ?

Edward prit sa main dans la sienne et y déposa un baiser humide et chaud. Puis il la regarda dans les yeux. Les siens souriaient. Il était heureux, tellement heureux de partager ce moment avec elle. Oui, il était humain. Il pouvait vivre son amour avec elle comme il le voulait, comme elle le voulait. Plus aucune retenue, elle allait adorer... elle qui lui avait toujours réclamé de se laisser aller, lui conférant une trop grande confiance. Aujourd'hui, cela était possible et il en était vraiment heureux. Il espérait qu'elle en serait tout autant, mais savait bien qu'il lui faudrait un moment pour accepter. Aussi s'appliqua-t-il à lui expliquer les détails en douceur afin qu'elle ne rechigne pas à son nouvel état. Il voulait qu'elle en soit heureuse, et qu'elle en profite autant que lui. Ce n'était pas permanent et il ne savait pas exactement combien de temps cela pouvait durer. Il ne savait d'ailleurs pas grand chose, si ce n'est qu'il était humain. Il n'avait pas la moindre idée des conséquences, mais Emmett s'en était parfaitement sorti - si l'on ne prenait pas en compte certains détails comme le fait qu'on l'avait battu pendant qu'il était humain, mais Edward était bien décidé à profiter autrement de sa nouvelle humanité.


Du calme, du calme Bella, ne t'inquiète pas, je vais bien ! Tout cela n'est que temporaire, mais je ne saurais te dire pour combien de temps. Nous devons en profiter.

Il la regarda tendrement et vint poser ses lèvres tièdes sur les siennes. Il l'embrassa avec une passion toute nouvelle, et ne parvint que difficilement à se détacher de cet exquis mélange de saveurs. S'approchant d'elle, il soupira de bien-être.

Les détails techniques ne sont que peu romantiques mon amour. Que dirais-tu de reporter les explications à plus tard ? Il ne s'agit que d'une petit piqûre qui m'a rendu mon état humain, mais je vais bien, et je redeviendrai... vampire, dans quelques temps.

A nouveau, il l'embrassa, redoublant encore de passion, se penchant de plus en plus vers elle, sa main ne lâchant plus sa joue d'une semelle.

Quant au pourquoi... il est très simple. Tu m'as exposé différentes contraintes à ton humanité... ou à mon vampirisme, cela dépend du point de vue. Je t'offre aujourd'hui un amour sans contrainte... n'était-ce pas là une des choses que tu souhaitais ?

Edward se leva brusquement du lit et s'emmêla dans les draps, trébuchant sur le sol et se rattrapant de justesse. Il rit et alla apposer sur la porte le sigle « Don't disturb » avant de la refermer soigneusement. Il revint ensuite auprès de son épouse, et se coucha sur le lit, la tirant doucement par le bras pour l'ammener à se coucher sur lui.

Ne crains plus d'avoir froid... viens, je veux te sentir contre moi... lui dit-il d'une voix chaleureuse, souriant. Je t'aime Bella, et je veux t'offrir tout ce que tu désires. Aujourd'hui, je suis humain pour toi, demain est un autre jour...

Toutefois, l'idée avait déjà germé dans sa tête. S'il lui disait qu'il comptait bien renouveler l'expérience, sachant d'avance combien les choses seraient plus simples pour eux, elle ne l'y autoriserait pas, de crainte qu'il ne lui arrive quelque chose. Mais s'il la mettait devant le fait accompli et parvenait à lui démontrer les bienfaits d'une telle chose, alors peut-être partagerait-elle son bonheur. Il l'espérait, car il n'avait pas vraiment l'intention de gâcher ce moment.
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MessageSujet: Re: Never Say Never... [PV. Edward] Never Say Never... [PV. Edward] I_icon_minitimeJeu 4 Mar - 3:53


    Ce rire... C'était le sien, sans être le sien. Il était plus rauque, moins symphonique, comme si on avait altéré un instrument et qu'il ne sortait plus exactement les mêmes notes. Il était plus naturel, plus humain. Elle savait qu'il s'agissait de lui, son cœur en avait la certitude absolue, mais ses sens lui affirmaient le contraire. Sa peau était trop souple, trop chaude, ses lèvres trop humide, trop fougueuse, son parfum trop fort, trop poivré, sa voix trop basse et entrecoupée. Il reprenait sa respiration entre ses phrases, il devait reprendre sa respiration entre ses phrases, et n'en avait plus l'habitude. Comment pouvait-il être lui sans être lui ? Il ne lui avait pas fallu très longtemps pour comprendre. C'était évident. Tous les symptômes étaient là. Il respirait, il transpirait, il était tiède et rougissant, son cœur battait... il était humain. Mais comment ? Comment était-ce possible ? Est-ce qu'elle rêvait ? Edward était vampire, c'était un fait indéniable. La quasi totalité de leur relation était basée sur ce fait. Son cœur ne battait pas, il n'avait pas de sang dans les veines, il ne respirait pas, pas plus qu'il ne dormait ou ne mourait. Tel était son mari, et rien ne pouvait changer cela. Alors comment expliquer cet homme, cet humain qu'elle avait devant les yeux ? Avait-il trouvé un moyen de retrouver son humanité sans l'en informer ? Était-ce permanent ? Étrangement, elle se surprenait à espérer que ce ne soit que temporaire et non définitif. Pourquoi ? Pourquoi ne parvenait-elle pas à se réjouir ? S'il était réellement humain, alors elle avait tout ce qu'elle avait toujours espéré avoir : Elle était enfin comme lui. Mais ce n'était pas de cette manière que les choses devaient se passer. Il n'était pas censé devenir comme elle, c'était elle qui devait devenir comme lui. Comment avait-il fait ? Pourquoi l'avait-il fait ? Était-ce un accident ? Est-ce qu'il avait été puni pour avoir trop tardé à la transformé, et du coup se retrouvait à devoir redevenir humain ? Idiote !! Pourquoi ne parvenait-elle pas à percevoir l'humanité comme un cadeau et non comme un fardeau ? Les Volturi tuaient, ils ne condamnaient pas à l'humanité. Mais alors... quoi ?

    Elle venait de lui poser la question, et en guise de réponse n'eut droit qu'à un baiser sur la paume de sa main. Un baiser légèrement humide et chaud, déroutant. Elle était perplexe et très inquiète alors que, pour la première fois depuis longtemps, lui semblait avoir quitté son masque d'homme soucieux. Il la regardait, ou plutôt la contemplait avec sérénité et satisfaction. Il semblait tellement heureux. Aux antipodes du propre ressentit de Bella. Lorsqu'il prit enfin la parole, ce fut pour l'inciter au calme. Il disait aller bien, lui demandait de ne pas s'inquiéter tout en l'informant que cet état n'était que temporaire. Il ne savait pas combien de temps cela durerait, alors il fallait en profiter. Profiter ? Mais profiter de quoi ? Il était humain, il n'avait plus de force surnaturelle et il était... mortel !! Et si les Volturi attaquaient maintenant ? Comment ferait-il pour se défendre et lui, et elle ? Avait-il perdu la raison ? Était-elle la seule à savoir comment utiliser un cerveau dans cette pièce ? Le fait de redevenir humain lui avait-il ôté des neurones en plus de l'ouïe et l'odorat ? De quoi étaient-ils censés profiter au juste ? Alors qu'une fureur de questions tournoyait dans sa tête, il s'empara de ses lèvres, faisant taire toutes ses réflexions, clouant le bec à son pessimisme naturel. Et brusquement, elle comprit ce qu'il entendait par "profiter". Ah, ça ? Ah bah oui, alors. Étonnant comme même sans son pseudo pouvoir d'attraction sur les pauvres petites humaines, il parvenait à la réduire au silence en un baiser, et à l'hypnotiser de son simple touché. Comme quoi, elle avait toujours eu raison de croire que ses "artifices" n'avaient absolument rien avoir avec son amour pour lui. Et toc ! Mais bien vite, il mit fin à cet incroyable échange, alors qu'elle en redemandait encore. Il lui parla, mais elle ne comprit pas tout de suite de quoi il s'agissait. Les yeux clos, elle réclamait encore son contact, tout son corps le réclamait. Il parlait de détails techniques et de romantisme, mais elle était ailleurs. Toutefois, le terme "piqure" lui tira une grimace, et alors elle imagina Carlisle injecter une drogue à son fils, un poison qui se répandrait dans ses veines vides pour lui offrir cet état-là. Non, Carlisle n'aurait jamais fait ça. Pas avec la menace italienne qui pesait sur eux. Mais qu'est-ce qui lui avait prit, bon sang ? Était-il dénué de bon sens ? Et tout ça pour quoi ? Pour un corps fragile et un sablier en guise d'espérance de vie ? S'il ne voulait pas lui expliquer le comment, il pouvait au moins faire l'effort de lui dire le pourquoi !

    Le nouvel assaut de ses lèvres sur les siennes lui rappela le pourquoi, enfin un des pourquoi, puisqu'elle imaginait qu'il devait y en avoir plusieurs pour agir aussi inconsciemment ! Mais, comme toujours, son baiser fit taire les voix dans sa tête, d'autant qu'il y mettait une passion jamais égalée ! Ni même frôlée, d'ailleurs ! Comme si, pour la première fois de sa vie, il se laissait aller à ce qu'il désirait vraiment. Et elle était bien loin de s'en plaindre. Elle voulu nouer ses bras autour de son cou, mais il se recula rapidement. Elle en avait l'habitude, il agissait toujours ainsi pour qu'elle n'oublie pas de respirer, et pour qu'il puisse se contrôler. Sauf que là, il n'avait plus besoin de se contrôler. Mais elle, elle oubliait toujours de respirer. Finalement, il lui exposa le pourquoi. C'était elle qui lui avait donné cette idée ? Non, mais, pas du tout !! Lorsqu'elle avait exposé les contraintes de leur différence de "nature", c'était dans le but qu'il la transforme elle ! Pas lui ! Et en prime, il osa lui demander si ce n'était pas là une des choses qu'elle souhaitait. Non !! Enfin si, mais pas comme ça !! Elle aurait voulu lui répondre, mais son brusque mouvement la surprit. Il venait de se redresser, cherchant à quitter le lit, manquant tomber au passage. Ok, rien à craindre des Volturi, puisqu'il allait se tuer tout seul ! Génial ! Sa maladresse cumulée à la sienne les élevait au rang de couple suicidaire... Le pire, c'est qu'il en riait. A croire que rien ne pouvait entacher sa bonne humeur. Peut être prenait-il son silence pour une sorte d'acceptation ? Il n'en était rien, elle était juste trop sonnée pour réussir à mettre des mots sur ses inquiétudes. Et puis, dès qu'il l'embrassait, elle oubliait tout. Assise, elle se tordait le cou afin de voir se qu'il fabriquait à la porte. Elle comprit rapidement qu'il n'avait fait qu'aller accrocher le carton afin qu'il ne soit pas dérangé, en le voyant revenir, joyeusement jusqu'à elle. Non, sérieusement, qui avait lobotomisé son mari pour le remplacer par Mickey Mouse ? Il vint s'allonger près d'elle, alors qu'elle s'obligeait à ne pas le regarder, afin de conserver les idées claires et lui exprimer ce qu'elle pensait, puisque lui semblait ne plus penser de façon rationnelle. Mais, malheureusement, il l'attrapa par le bras, et l'entraina jusqu'à lui. Avant même qu'elle ne soit contre lui, elle avait déjà perdu le fil de ses pensées. Son simple "je veux te sentir contre moi" avait suffit à rendre son esprit chaotique. Alors elle se laissa faire, s'alanguissant contre lui, savourant sa douce tiédeur, son parfum si inhabituel. Est-ce qu'il vieillissait en cet instant ? Était-il plus vieux que la minute précédente ? Non, mais on s'en fout, Bella ! Pourquoi continuait-elle à s'en faire pour un âge, alors qu'il était plus vulnérable que jamais, et que par son geste inconscient, il mettait toute sa famille en danger, plus qu'elle ne l'était déjà ?

    Dans un sursaut de conscience, elle se redressa, toujours sur lui, mais au-dessus de lui, et le contempla avec sévérité. Enfin, ce qu'elle espérait être de la sévérité sans vraiment y parvenir.
    « Tu as pensé à mettre le petit panneau "Volturi, revenez plus tard, je suis humain pour l'instant" sur la porte ? » Demanda-t-elle sans sourire. « Ça pourrait être utile au cas où ils passeraient pendant qu'on "profite". » Les poings sur les hanches, elle le réprimandait comme l'aurait fait une maîtresse d'école. Elle n'était pas habituée à ce rôle, normalement c'était l'inverse qui se produisait. C'était elle qui était censée se montrer irresponsable, inconsciente et sotte, pas lui ! « J'espère qu'il ne s'agit pas d'une nouvelle ruse pour retarder ma transformation, Edward Cullen ! Parce que sache que ça ne changera rien du tout et que tu t'exposes à de graves problèmes de couple si tu ne tiens pas ta promesse, mon pote ! » Elle lui martela le torse de son index, comme pour ponctuer chaque mot afin de leur donner plus d'importance. « C'est déroutant. » Elle fixait son index s'enfoncer un peu dans sa chaire habituellement dure comme du marbre, le plus beau marbre qui soit. Poursuivant son observation, elle déboutonna le haut de sa chemise, cherchant à reproduire l'expérience à même sa peau. Mais un autre phénomène l'intrigua. Sa peau si tiède. Ses doigts crochetèrent son épiderme, doucement, tout doucement, juste pour observer sa peau qui suivait le mouvement. Puis sa main, à plat, glissa jusqu'à son cœur, pour en sentir les battements contre sa paume. C'était une expérience que toute femme mariée avait déjà fait depuis belle lurette, mais pas Bella. Alors, comme une enfant, elle s'en étonnait et notait une à une, toutes les différences. Il était tellement autre, et pourtant son attraction sur elle restait immuable. Son contact, son regard sur elle, son parfum, même s'il y avait des différences minimes ou flagrantes, la faisait toujours autant dérailler. Alors elle ôta les boutons suivants, dévoilant sa peau si rosée, et quand elle eut finit, elle retira son propre débardeur, et revint se blottir contre lui, se délectant du contact de leurs peaux à la même température. « Ne te réjouis pas trop vite, cette conversation est loin d'être terminée ! » Lui murmura-t-elle à l'oreille avant de venir goût à ses baisers si... spéciaux. Ils en rediscuteraient, après. Et elle espérait bien qu'il soit éreinté, courbatue et pourquoi pas enrhumé aussi, histoire d'avoir une bonne expérience de ce qu'était réellement l'humanité qu'il convoitait.
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MessageSujet: Re: Never Say Never... [PV. Edward] Never Say Never... [PV. Edward] I_icon_minitimeLun 8 Mar - 12:27

Edward n'avait pu s'empêcher de sourire en voyant comment, même humain, il pouvait la captiver d'un baiser. Etait-ce son imagination ? Ou bien feignait-elle pour ne pas le blesser ? Il n'en savait rien, mais il s'en fichait. Il pouvait totalement profiter d'elle dans cet état et même s'il ne sentait plus aussi bien son incroyable odeur, il pouvait en saisir une infime part, et cela l'hypnotisait toujours autant. Il avait eu du mal à interrompre ce baiser pour répondre à ses questions. Il n'avait aucune envie de perdre du temps en bavardages inutiles. Non que le sexe soit la seule part qui l'intéressait, mais il fallait bien avouer que les mois passés en compagnie de Bella n'avaient rien eu de facile à ce niveau-là. Tout vampire qu'il était, il n'en était pas moins resté un homme, et il avait dû non seulement contenir son désir de tuer son épouse pour goûter à ce sang sulfureux et - il le savait pour y avoir goûté une fois – délicieux, mais également son désir de l'aimer sans retenue. Au début de leur relation, il avait tout simplement tenté d'ignorer toute cette partie du couple, mais Bella était assoiffée de rapports plus intimes, et il avait fini par lui donner ce qu'elle voulait - autant que lui. Non sans quelques bleus, malheureusement. Et renouveler l'expérience avait été une source de souffrance pour le vampire. Non que l'acte en lui-même n'ait pas été agréable, mais lorsque Bella et lui étaient intimes, il devait faire preuve d'un contrôle de soi hors du commun. Dès lors, il ne pouvait réellement profiter de son épouse, devant penser à ne pas la tuer.

Aujourd'hui, en cette matinée, tout cela était derrière eux. Il allait pouvoir l'aimer sans retenue, sans penser à rien d'autre qu'elle, et elle seule. Que pouvait-il espérer de mieux pour son couple ? N'était-ce pas là un cadeau qu'ils devaient savourer tant qu'ils le pouvaient ?
Bella sembla toutefois se ressaisir lorsqu'il parla de piqûre et de la façon dont il avait opéré cette transformation. Il resta vague, ne désirant pas outre mesure avouer à Bella qu'il avait prélevé du sang sur un mort et se l'était injecté. Non seulement ça n'avait vraiment rien de romantique, mais c'était même quelque peu scabreux, et il n'avait pas la moindre envie de la dégoûter de lui-même pour quelques gouttes de sang.
Au diable les paroles, il l'embrassa à nouveau, et elle répondit avec une certaine ferveur à ces baisers sans retenue. Elle s'apprêtait même à nouer ses bras autour de lui, mais une fois de plus, il s'arrêta - il avait cru que ce serait plus facile de s'éloigner d'elle mais il se rendait compte que cela ne changerait jamais, peu importe ce qu'ils étaient... et cela le réconfortait.
Il lui expliqua rapidement et en deux ou trois mots son raisonnement quant au pourquoi de cette transformation mais n'alla pas bien loin. Il décida d'aller mettre la petite pancarte qui leur permettrait de ne pas être dérangés, et manqua de tomber, chose qui ne lui était plus arrivée depuis 100 ans. Il en rit, heureux de retrouver toutes ces choses qui faisaient de lui un être normal. Pour la première fois depuis un siècle, il se sentait bien comme il était. Il n'était plus un monstre. Il n'était plus un obstacle à sa vie de couple. Il n'était plus un être froid qui devait mettre une couverture sur son épouse pour l'avoir dans ses bras durant ses nuits. Il était tout simplement normal. Et heureux de l'être. Il était comme elle.
Un vague sentiment de compréhension envers le désir de Bella de devenir vampire le traversa. Mais il ne voulait pas y penser. Il ne voulait pas qu'elle ait raison. Pas maintenant qu'il avait trouvé le moyen d'être comme elle, plutôt qu'elle comme lui. Il ne voulait pas penser qu'il était vampire. Il était humain. Et il devait le vivre à fond.

Edward était différent, oui. Il était redevenu pour un temps l'homme qu'il avait été autrefois. En plus heureux, parce que Bella était à ses côtés. Il ne bénissait son vampirisme que pour lui avoir permis vivre assez longtemps pour rencontrer son âme sœur. Mais aujourd'hui il avait trouvé le moyen de renverser la tendance, et il comptait bien l'utiliser. Pourquoi s'en priver ? C'était là tout ce à quoi il aspirait : avoir son épouse auprès de lui, et vivre sa vie de couple comme tout le monde. Rien ne pouvait le rendre plus heureux. Même la menace des Volturi ne parvenait pas à entacher cela. Parce que les Volturi faisaient partie du monde des vampires. Et il n'en était plus un. Allaient-ils le tuer aussi désormais parce qu'il connaissait le secret des vampire sans en être un ? C'était ridicule ! Et il n'avait aucune envie d'y penser. Personne ne savait qu'Edward était humain sinon Bella. Alors pourquoi viendraient-ils maintenant, ici ?
Il revient s'allonger, laissant ces pensées à la porte, avec le carton, et s'allongea sur le lit, obligeant Bella à l'y rejoindre. Elle obtempéra, et s'allongea sur son corps tiède. Toutefois, quelques secondes plus tard, elle se redressait brusquement et appuyée sur lui, elle le regardait d'un air qui se voulait sévère. Il lui sourit, amusé. Il savait qu'il n'échapperait pas à des protestations. Il n'avait toutefois pas espéré que cette moue adorable les accompagnerait.
Elle lui demanda, le visage sobre, s'il avait pensé à mettre un panneau avertissant les Volturi de son état d'humain pendant qu'ils profitaient. Edward rit, regardant sa Bella. Elle mit alors les poings sur ses hanches, se redressant totalement, et l'avertit qu'il n'avait pas intérêt à utiliser cela pour ne pas la transformer, au risque de s'exposer à de graves problèmes avec elle. Il rit une fois de plus, ferma les yeux et caressa le visage de son épouse. L'index de la jeune femme s'enfonça dans sa peau, et elle lui fit remarquer que c'était déroutant. Il rouvrit les yeux et regarda l'endroit où son doigt s'enfonçait.


Pour moi aussi... j'avais oublié.

Oui, après un siècle de peau dure et froide, il avait oublié ce que cela faisait d'être touché par quelqu'un d'autre lorsque sa peau était normale. Il avait oublié la sensation que cela donnait, il avait oublié bien des choses. Et il appréciait de les retrouver. Tout était moins puissant, moins précis, et pourtant, cela était tellement agréable de sentir cette mollesse répondre à chaque mouvement de son épouse.
Bella ouvrit quelques boutons de sa chemise pour essayer à même la peau, il sourit, amusé de la voir le découvrir. Finalement, cela ne lui déplaisait pas tant que cela. Il inspira profondément, touché au sens littéraire du terme, par le fait qu'elle avait envie de le découvrir. Elle posa sa paume sur son cœur et en ressentit les battements qui se faisaient plus rapides, dus au contact de sa main sur lui. Il n'y était pas du tout insensible. Bientôt, elle défit les autres boutons et se délesta de son propre haut, avant de venir se coucher contre lui, peau contre peau. Elle le prévint qu'il ne devait pas se réjouir trop vite, que la conversation n'était pas terminée, mais vint ensuite l'embrasser de ses lèvres tièdes et non plus brûlantes. Il répondit à ce baiser d'une passion encore une fois nouvelle, plus tendre, plus amoureuse. Il était désireux d'elle, à présent. Ses mains entourèrent son visage, la retinrent prisonnière de son emprise. Elles parcoururent ensuite tout son corps, ne s'arrêtant que pour explorer davantage.

Il l'aima comme il ne l'avait jamais aimé. Il découvrit une nouvelle part de son amour pour elle. Il découvrit une nouvelle part de leur couple. Tout avait été différent. Il l'avait aimé de tout son être. Comme il n'avait jamais pu le faire.

Allongé, Bella dans ses bras, fatigué mais heureux, il embrassa son front tendrement.


Je t'aime... tellement... lui murmura-t-il doucement. Et pour la première fois... je peux réellement te le montrer.

*Pourquoi y renoncerais-je alors que c'est là ce que j'ai de plus beau à t'offrir, Bella ?* pensa-t-il sans pourtant en faire part à son épouse qui, il en était certain, lui trouverait toutes sortes de réponses qu'il n'avait aucune envie d'entendre...
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MessageSujet: Re: Never Say Never... [PV. Edward] Never Say Never... [PV. Edward] I_icon_minitimeMer 10 Mar - 4:28

    Il lui avait fait l’amour comme jamais. Elle avait beau fouiller ses souvenirs, de mémoire il n’avait jamais donné autant de lui. Elle ne parvenait à mettre des mots sur un ressenti, mais elle avait le sentiment qu’il ne l’avait jamais autant comblé. Ils étaient fait l’un pour l’autre, leurs corps aussi, elle le savait depuis la première fois, sur l’ile d’Esmé, mais elle n’avait pas idée à quel point elle avait eu raison. Ils étaient fait pour s’emboiter, pour ne former plus qu’un. Deux pièces d’un même puzzle qui s’assemblaient à la perfection. Il n’y avait pas eu de pause, ni d’arrêt momentané, il n’avait, semble-t-il, pas cherché à faire taire ses pulsions, et pour cause, il ne les craignait plus. Il avait accédé à chacune de ses demandes, et pour la première fois il l’avait serré aussi fort qu’elle l’avait demandé. Ils n’avaient plus été qu’un méli-mélo de membres entrelacés, de bouches aimantées, de peaux luisantes d’une même chaleur. Ils étaient semblables, et maintenant qu’elle avait connu ça, elle savait qu’elle ne pourrait plus s’en passer. Non pas qu’avant elle ait eu à se plaindre lorsqu’ils accomplissaient leur devoir conjugal, mais cette fois-ci n’avait absolument rien de comparable avec leurs échanges précédents. Si elle s’était donnée à lui lors de leur nuit de noces, lui venait à peine de le faire. C’était donc cela que l’on appelait « se donner corps et âme » ? Parce qu’il n’y avait pas de meilleur terme pour décrire ce qu’il venait de lui offrir. Peut être allait-elle devoir en inventer un ? Elle avait toujours été en demande de ce genre de rapports intimes, et bien qu’il y répondait à chaque fois, elle venait de découvrir avec stupeur qu’il ne répondait pas avec autant de fougue qu’il le désirait. Elle savait qu’il se retenait, mais elle n’imaginait pas que cela puisse être à ce point. Elle s’était faite à l’idée d’avoir épousé un être prudent et doux, elle venait de découvrir un homme téméraire et fougueux. Pour la deuxième fois de sa courte vie, elle tombait amoureuse de lui. Il l’avait edwardisé !

    Allongée, ou plutôt avachie contre lui, la respiration courte et frénétique, les yeux rivés au plafond, elle venait d’inventer le terme qu’elle cherchait depuis cinq bonnes minutes. Elle aurait pu dire qu’elle avait été vampirisée, mais son époux étant un vampire à temps partiel, cela aurait été redondant. « Edwardisé » était plus réaliste, et bien plus exclusif, comme l’était la passion dévorante qu’il faisait naître en elle à chaque seconde qui défilait. Elle devait avoir l’air gourd à fixer le plafond de la sorte, les lèvres entrouvertes refusant de se fermer et le regard de celle qui vient d’entendre Dieu lui demander d’aller bouter les anglais hors de France. Mais elle était bien trop absorbée pour en prendre conscience. Elle avait la sensation paradoxale d’être englobée dans un nuage de coton doux et moelleux, et parallèlement de souffrir de fractures multiples sur chaque os de son corps. Elle l’avait serré tellement fort contre elle, elle avait contracté ses cuisses, ses bras pour l’emprisonner dans l’étau de sa chaire, qu’elle avait le sentiment d’être parcourue par un petit milliard de fourmis cavalant sous ses muscles. Mentalement, elle entreprit de faire l’inventaire de chacune de ces douces douleurs et de l’associer à un membre afin de s’assurer qu’elle avait encore toute sa mobilité. Pieds ? Ok. Mollets ? Ok. Cuisses ? Oula, Ok ! Les côtes ? Elle pouvait presque les compter une par une tellement elle les sentait. Mains ? Poignets ? Bras ? Epaules ? Cou ? Ok, ok, ok, et ok ! Zut, les orteils ! Elle avait oublié de vérifier ses orteils ! Elle était d’ailleurs entrain de les remuer quand la voix chaude et toujours aussi envoûtante malgré l’humanité de son mari, s’éleva en un murmure.

    Il venait de déposer un baiser contre son front, ranimant alors le sentiment de vide et de manque en le sentant si proche et si loin en même temps. Après ce qu’ils venaient de partager, elle avait du mal à le tolérer hors d’elle. C’était comme si on lui avait arraché une partie d’elle-même et qu’à présent, cette partie gisait à ses côtés. Elle était comblée et au combien frustrer de ne pouvoir vivre à jamais l’un dans l’autre. Est-ce qu’il éprouvait la même chose ? Ressentait-il le même trouble que le sien ? Avec la même force ? Est-ce qu’il avait conscience de ce qu’il venait de faire naître en elle ? Probablement pas, puisqu’il ne parlait que de lui montrer à quel point il l’aimait. Pourtant il avait fait bien plus que l’aimer. C’était au-delà de l’amour. Il n’y avait pas de terme pour décrire ce qu’il venait de lui faire. Décidément, elle allait devoir créer un dictionnaire complet afin de mettre des mots sur ce qu’ils vivaient. A croire que personne d’autre n’avait ressentit ce qu’elle ressentait, puisqu’il n’existait aucun terme, dans aucune langue pour le désigner. Il faisait bien plus que l’aimer… il la possédait. Son esprit, son corps, chaque cellule parcourant ses veines lui appartenait. Elle qui pensait ne jamais pouvoir aimer plus encore, venait d’atteindre le niveau supérieur, le degré ultime de l’amour que l’on pouvait vouer à un être. Et tout cela, il semblait l’ignorer. Peut être n’avait-elle pas été à la hauteur ? Peut être n’avait-il pas aimé autant qu’elle ? Peut être était-elle nulle ? Peut être était-ce pour cela qu’il avait souhaité essayer en tant qu’humain, parce qu’en tant que vampire il était frustré par la pauvre humaine malhabile ? L’inquiétude fit naître une ride entre ses sourcils froncés. Est-ce qu’il avait prit tout ces risques juste parce qu’elle était gauche et peu expérimentée ? Est-ce que c’était un test pour savoir si ça valait vraiment le coup de la transformer ? Après tout, mieux valait vérifier avant de se coltiner pour l’éternité une épouse pas brillante au lit. Avait-elle réussit le test ? Sottises ! Serait-il entrain de lui dire qu’il l’aimait s’il était déçu et songeait à revenir sur sa parole ? Pourquoi fallait-il toujours qu’elle laisse son esprit divaguer de la sorte ? Et pourquoi toujours de manière aussi superficielle ? Sa beauté, son âge et maintenant le sexe… Allait-elle devenir ce genre de femmes ?

    Elle n’avait jamais été préoccupée par ce genre de détails, et fondamentalement, elle ne l’était toujours pas, sauf lorsqu’il s’agissait de combler le fossé qui la séparait de son époux si merveilleusement beau, brillant, charismatique… Elle pensait qu’en devenant comme lui, elle parviendrait à atténuer leurs différences, mais force était de constater que même humain, il la dépassait en tout, surtout en beauté. Elle était fascinée par la couleur de ses iris, par le satiné de sa peau, la douceur de ses lèvres, le timbre de sa voix, le coloris de sa peau, la senteur de son être… Il était toujours aussi irréel. Comme pour s’assurer de son existence, elle vint poser ses lèvres à la naissance de sa carotide, remontant doucement le long de son cou en un chemin de baisers. Son besoin et son envie de lui n’étaient pas encore rassasiés, et elle comptait bien l’entrainer vers une nouvelle danse à deux, peut être moins urgente, mais tout aussi vitale. Après tout, elle ne savait pas combien de temps allait durer son humanité, et vu qu’il était hors de question qu’il recommence, ils avaient plutôt intérêt à ne pas perdre de ce temps précieux. Mais alors qu’elle remontait en picorant l’angle de sa mâchoire, son estomac émit un grognement sourd, lui rappelant qu’elle n’avait rien avalé depuis la veille. Oh, elle aurait très bien pu s’en passer, ses envies primaires passant avant tout le reste, mais elle connaissait bien Edward, et savait qu’il ne ferait absolument rien tant qu’elle n’aurait pas comblé cet estomac contrarié. Alors, avant qu’il ne puisse dire quoique ce soit, elle se redressa, bougonne, anticipant son « tu as faim, Bella. ». Mais lorsque l’estomac grogna une nouvelle fois, elle constata qu’il ne s’agissait pas du sien. C’était celui d’Edward. Par réflexe elle vérifia ses yeux, s’attendant à un noir de jais. Mais ses deux billes d’émeraude la ramenèrent à la réalité : Cette faim était une faim humaine.

    Son rire se répandit dans la chambre, alors qu’elle s’enroulait dans le drap avant de sauter du lit afin de tirer le charriot de petit-déjeuner vers eux. Ce petit air contrarié qu’elle pouvait lire sur ses traits n’en finissait de la ravir. Pour une fois que ce n’était pas elle qui subissait les futilités d’un corps capricieux.

    « Ça tombe bien, tu as prévu de quoi nourrir un régiment. » Annonça-t-elle en se réinstallant sur le lit, contre le corps nu de son époux. Elle s’aperçue alors, qu’il grelottait. Évidemment, puisqu’elle s’était appropriée le drap en oubliant qu’il pouvait souffrir de la fraîcheur tout comme elle. Elle lui céda un peu de sa couverture, tout en servant deux tasses de café encore chaud. « A croire que tu savais d’avance que tu aurais faim… » Elle se tut et lui jeta un regard en comprenant qu’en effet, il avait peut être prévu ça. Cette idée n’avait pas dû lui venir subitement, en pleine nuit. Il devait mijoter son plan depuis un moment. Il était même étonnant qu’Alice ne soit pas intervenue. Elle avait forcément vu les intentions de son frère. « Depuis combien de temps tu préparais ça ? Pourquoi tu ne m’as rien dit ? Pourquoi Alice ne m’a rien dit ? Tu savais que j’allais t’empêcher de le faire, pas vrai ? Tu te rends compte que j’ai failli te tuer à coup de Bible ? » Elle esquissa un sourire en se disant que ça aurait pu être pire, elle aurait pu le menacer avec un flacon d’eau bénite ou un crucifix, aussi inefficace que ridicule. Elle lui tendit sa tasse, tout en se recomposant un air sévère et contrarié. « Maintenant explique-moi pourquoi tu as eu la brillante idée d’imposer un handicap supplémentaire à notre famille au moment même où les Volturi s’apprêtent a venir nous faire un petit coucou ? » Elle n’avait pas haussé la voix et avait gardé un ton calme et presque trop courtois pour être honnête. « Et ne me dis pas que c’était pour me montrer à quel point tu m’aimes, parce que, fais gaffe, la Bible n’est pas loin. » Elle savait qu’il l’aimait, et s’il tenait tant à le lui prouver, il n’avait qu’à la transformer, et accepter de la faire sienne pour l’éternité au lieu de se contenter de l’Edwardiser pendant un instant qui serait toujours trop court. Tel était la vision de Bella.
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MessageSujet: Re: Never Say Never... [PV. Edward] Never Say Never... [PV. Edward] I_icon_minitimeMer 10 Mar - 10:22

Le silence régnait dans la pièce, seulement interrompu par deux respirations haletantes, mais comblées. Bella regardait invariablement le plafond, Edward regardait invariablement Bella. Il ne pouvait se passer de cette vision qui le comblait au plus profond de son être. Il aimait la regarder, il ne s'en lasserait jamais. Il aimait chaque trait de son visage, chaque pli, chaque doux rebondissement, chaque hérissement de peau, les fossettes qui se creusaient légèrement à son sourire, ses yeux qui s'éclairaient lorsqu'elle le regardait, ou qui restaient si mystérieux lorsqu'elle pensait. Comme en cet instant où un nombre incalculable de pensées traversaient son esprit sans qu'il ne puisse les lire. Frustration. Non, elle s'était envolée. Il n'entendait personne, sinon lui-même et, ces deux respirations heureuses.
Même le clignement de ses yeux était trop long, le privant l'espace d'un dixième de seconde de la vue de son épouse, allongée à ses côtés. Elle était parfaite. D'autant plus qu'elle l'ignorait totalement. Chaque geste, chaque souffle, chaque mot était parfait, à sa place, envoûtant et hypnotique. Non, jamais Edward ne se lasserait de la regarder, pas même dans son éternité. Ses lèvres entrouvertes étaient un supplice délicieusement tentant, et il ne pouvait s'empêcher de revenir à elles aussi souvent qu'à ses yeux. Il aurait presque pu deviner son souffle chaud et mystique passer au travers de ses deux lèvres parfaitement rebondies, même humain. Il voulait s'y plonger, ne plus s'en séparer. Elle n'imaginait pas une seconde comme il l'avait aimée en cet instant partagé. Elle n'imaginait même pas comme ce sentiment ne cessait d'exploser en lui pour devenir plus important encore. Elle n'imaginait pas ce qu'elle lui avait également donné aujourd'hui. Il n'avait fait que l'aimer, elle lui avait littéralement donné son être, son âme, son essence. Il s'en était rendu compte, même en humain. Et il avait honteusement pris cette âme, cet être, pour le faire sien. Elle ne cessait de lui répéter que la transformer la ferait sienne à jamais. Il venait de confirmer ce qu'il avait toujours pensé : nul besoin d'une vampire pour épouse pour qu'elle soit sienne. Elle venait tout juste de le faire.

Ressentait-il la même chose qu'elle ? Il ne pouvait vraiment ressentir un vide égal à celui qu'elle ressentait, néanmoins il aurait lui aussi aimé la posséder à jamais de la sorte. Toutefois, à la façon dont elle s'était donnée à lui, il était bien plus que comblé. Elle s'était bien entendu déjà donnée entièrement lors de leur nuit de noces, mais lui n'avait pu prendre ce qu'elle lui donnait. Aujourd'hui, cela était chose faite, et cela le rendait plus qu'heureux, plus que satisfait, plus que comblé. Il n'y avait pas non plus de mot pour décrire ce qu'il ressentait à l'idée de la posséder de la sorte. Il ne s'agissait pas là d'un sentiment malsain, mais d'une plénitude longtemps recherchée et enfin assouvie. Pour la première fois de son existence, il se sentait complet. Ou accompli. Plus rien, désormais, ne pourrait venir dépasser le bonheur qu'il ressentait à l'aimer, à l'avoir à ses côtés, à la posséder. Rien n'avait d'égal que d'avoir pu combler le moindre de ses désirs, d'avoir pu faire d'elle... une partie de lui-même. Tout comme elle, il le savait désormais. Les choses seraient différentes. Leur amour, leur union, venait aujourd'hui de passer un seuil qu'ils ne pourraient plus jamais remettre devant eux. Ils s'appartenaient au plus profond d'eux-mêmes et ne pouvaient plus se séparer. Leurs corps n'avaient fait qu'un et se séparaient, leurs âmes s'étaient unies et étaient désormais indissociables.
Si Edward avait lu alors les pensées de Bella, ses doutes de ne pas être à la hauteur, ou de ne pas être une bonne partenaire, il serait devenu fou. Il ne pouvait même pas envisager qu'elle se pose ce genre de questions. Elle n'avait pas été bonne. Elle n'avait même pas été à la hauteur. Elle avait tout simplement dépassé ses espérances, elle s'était donnée plus qu'entièrement, et il l'avait comblée plus que passionnément. Elle n'était pas parfaite, elle était l'exclusif et ultime accomplissement de l'excellence et de l'idyllisme.

Voyant ses sourcils se froncer légèrement, Edward se redressa, soucieux à son tour. Que pouvait-elle bien penser en cet instant ? Quelle idée pouvait bien la tracasser en cet instant magique ?


Bella ? souffla-t-il d'une voix à peine audible, même pour lui cette fois.
Elle le repoussa légèrement, et vint poser ses lèvres dans le creux de son cou. Il frissonna de ce contact qu'il réclamait à corps et à cris muets, et se laissa faire. Ses lèvres humides vinrent jouer de leur douceur sur sa peau érigée par le contact divin. Elle remonta doucement, caressant du bout des lèvres une peau frustrée de n'en avoir plus. Son cou, ses mâchoires... pourtant elle s'arrêta au bruit sourd d'un ventre qui réclamait des forces. Semblant contrariée, elle se redressa et le regarda dans les yeux. Des yeux toujours aussi verts, mais rieurs, qui savaient pourquoi ils croisaient le noisette de leurs épouses. Ce ventre était bien celui d'Edward qui, pour la première fois depuis 100 ans, avait faim. Faim, et non soif. La jeune femme rit, éclairant la pièce de son timbre de voix, et se leva, volant le drap au passage. Ce qui fit apparaitre un air contrarié sur le visage de l'époux humain n'était pas qu'il ait faim, mais qu'elle le quitte. Il voulait de sa présence constante contre lui.
Toutefois, la jeune femme se préoccupa dès lors plus du petit-déjeuner que du corps de son amant et mari. Elle lui affirma qu'il avait prévu un régiment et que cela tombait bien. Il sut à la seconde où elle prononça ces paroles qu'elle allait le soupçonner d'avoir tout planifié. La réponse ne tarda pas et elle lui en fit la remarque. Elle le couvrit partiellement du drap qu'elle avait volé, le voyant grelotter, chose bien inhabituelle, et s'installa à ses côtés, mais loin, beaucoup trop loin de lui. Il n'avait que faire de se nourrir, son état n'était que temporaire. Il ne voulait pas de cette nourriture-là, il voulait se sustenter d'un tout autre plaisir. Dit comme cela, l'on aurait pu croire qu'il voulait la mordre. Mais ce temps-là était révolu, pour un moment. Moment qu'il voulait éternel et dont il devait profiter, puisque tel n'était pas le cas.

Toutefois, Edward dut remettre ses idées de se sustenter à sa manière à plus tard, car Bella n'était pas décidée à lâcher un morceau qu'il avait déjà lancé au loin, le concernant. Des questions, encore des questions. Et elle en avait beaucoup. Depuis combien de temps préparait-il cela ? Pourquoi ne lui en avait-il pas parlé ? Pourquoi Alice n'avait-elle rien dit, elle non plus ?
Elle lui fit la remarque qu'elle aurait pu le tuer à coup de Bible, il lui jeta un œil amusé, auquel elle répondit par un demi sourire.
Elle lui donna une tasse, essayant de prendre ce même air sévère et sérieux qu'elle ne parvenait que rarement à rendre convainquant. Elle voulait savoir. Pourquoi avait-il eu cette idée au moment où les Volturi étaient d'une menaçante proximité ? Elle refusait de croire qu'il voulait seulement lui montrer qu'il l'aimait. Elle était butée et entêtée, décidée à devenir un vampire, encore et toujours. Edward cacha une certaine déception qui le saisissait soudainement. Son air impassible était aussi réussi en humain qu'en monstre. Son visage ne changea pas. Mais il ressentit une pointe au niveau de son cœur. Sans qu'il ne puisse vraiment se l'expliquer. Pourquoi, tout à coup, se sentait-il déçu ? Il savait parfaitement qu'elle ne lâcherait pas l'affaire. Mais peut-être avait-il espéré un peu trop fort qu'elle aimerait qu'ils soient pareils, tous les deux, et qu'elle ne voudrait plus en changer. C'était ridicule, pourtant, il savait qu'elle voulait qu'ils soient pareils... mais pas de cette façon. Il savait parfaitement qu'elle ne changerait pas d'avis, malgré un moment intime aussi intense que le regard qu'il posait sur elle. Il n'avait même pas agi de la sorte dans le but de la faire changer d'avis. Seulement dans celui d'être, l'espace d'un instant, capable de lui montrer combien elle faisait partie de lui, alors qu'il n'avait jusque là jamais été capable de le faire. Peut-être avait-il espéré que lui montrer cette partie de lui, lui montrer ce qu'elle représentait vraiment pour lui, lui aurait fait réaliser à quel point il ne pouvait être lui en présence d'une humaine. Non comme un reproche, mais plutôt comme un goût d'inachevé que cette transformation inversée pouvait combler. La faire vampire ne pouvait donner un tel résultat aux yeux d'Edward. Parce qu'il lui prendrait son âme, et comment pourrait-elle encore la lui donner s'il la tuait ?

L'homme, aussi humain qu'elle, laissa son regard intense se poser sur elle un long moment. Il lui fallait répondre à ses questions, sans lui montrer ce qu'il ressentait réellement en cet instant. Pour la première fois de son existence, pourtant, la tristesse longuement retenue, continuellement retenue d'Edward, le submergea. Comme si son humanité l'empêchait de maîtriser une partie de ses sentiments. Il n'en montra rien, ne bougea pas d'un cil. Pourtant, c'était comme si un flot important venait de submerger son cœur, le noyant de chagrin. Un chagrin indescriptible.


Je n'ai eu cette idée que cette nuit, Bella. Je voulais bien sûr trouver une solution à tout cela, mais je n'ai pensé à agir de la sorte que cette nuit, pendant que tu dormais. C'est pour cela que je ne t'ai rien dit et qu'Alice en a fait de même. De plus, elle sait combien je pourrais lui en vouloir si elle te faisait part de choses qui me concernent avant que je ne le fasse moi-même.

La voix d'Edward avait été plus monotone qu'il ne l'aurait voulu. Comme si, tout à coup, il était absent. Pourtant, son regard sur elle était toujours aussi intense. Il devait à présent répondre à son ultime question. Pourquoi ?

Pour la première fois de mon existence, j'ai eu le sentiment qu'il fallait que j'agisse pour moi, pour nous. Non pour les autres. C'est ce que j'ai fait. Parce que tu es parmi le nous, et que tu passes toujours avant les autres.

Edward se leva, et se rhabilla un minimum, avant de poser sa tasse sur le chariot. Il prit un croissant et le mangea rapidement. Il ne pouvait le déguster, une boule lui enserrait la gorge. Alors que la soif de sang l'avait quitté, voilà qu'il n'était toujours pas débarrassé de cette ennuyeuse partie de son corps qui l'empêchait de vivre normalement.

Je bois suffisamment normalement, je veux profiter de la nourriture tant qu'il m'est donné de le faire... dit-il calmement, sur un ton monotone. Je l'ai fait pour toi, Bella. Et pour moi aussi. Nous ne faisons que calquer nos existences sur celle des autres. Nous ne faisons qu'agir en fonction des autres. Mais nous sommes différents. Tu es humaine. Et j'aime cela. Ma seule intention était d'être à ta hauteur, de te ressembler, pour t'offrir ce qu'il y a de meilleur dans notre couple. Pour me l'offrir, également. Nous n'avons que peu de temps pour le faire, parce que cela ne dure pas, parce qu'il arrivera un moment où tu seras transformée, et tout cela deviendra impossible ou du moins, différent. Je ne voulais pas le gaspiller. Je t'aime. J'avais besoin de te le démontrer autrement, d'une façon que je ne peux me permettre quand nous sommes différents, toi et moi. J'avais besoin d'être comme toi, Bella. Peut-être parce qu'autant que tu veux être comme moi, je rêve moi aussi d'être comme toi... termina-t-il sur une voix basse. Il enfourna un deuxième croissant tout en se rhabillant. Il avait besoin d'air, il étouffait.

Il faut que je parte, Bella. Non, pas te laisser ! s'empressa-t-il d'ajouter, ne voulant pas la blesser inutilement, conscient que cette blessure-là ne serait jamais complètement refermée. J'ai besoin d'air, et d'un moment. Je reviens dans peu de temps, si tu es d'accord.

Sa veste à peine enfilée, il n'attendit pas de réponse, et quitta la chambre à pas précipités. Il se sentait mal, et ne se souvenait pas s'être senti de la sorte dans sa vie d'humain. Son ventre était douloureux, ses jambes également, sa tête bourdonnait, il avait l'impression d'un brouhaha autour de lui, pourtant tout était tellement hors de portée comparé à ce qu'il pouvait percevoir lorsqu'il était vampire.
La douleur se répandit, comme un poison, et il sut dès lors ce qui se déroulait en lui. Cette douleur-là, il l'avait connue, en bien pire. Il sortit rapidement de l'hôtel et courut autant qu'il le put pour aller se réfugier dans la forêt. Il ne savait pas comment il réagirait, et se félicitait de ne pas offrir ce spectacle désolant à son épouse qui jamais ne lui permettrait de toucher au sang de mort une nouvelle fois en le voyant souffrir.
S'appuyant contre un arbre, il se tint le ventre, secoué de spasmes, la douleur se faisant plus intense de seconde en seconde. Il ne put réfréner un cri après trois longues minutes d'agonie. Soudain, comme elle était apparue, la douleur se figea presque, puis disparut, comme des cendres laissant encore quelques traces derrière elles sans toutefois brûler de flammes vives et intenses.
Monstre, à nouveau. Soif. Douleur. Edward gisait là, et resta ainsi figé dans le marbre quelques minutes. La douleur d'une nouvelle transformation n'était rien comparé à ce qu'il ressentait à l'idée d'être à nouveau ce qu'il détestait. Pourtant, il devait bouger. Il ne voulait pas que Bella s'inquiète, et il savait qu'elle le ferait depuis la seconde où il était parti. Mais il devait se nourrir, avant, pour retrouver la force de résister, après avoir si savamment succombé. Il partit en chasse, se nourrit avec dégoût, et reprit le chemin de l'hôtel. Il se fit discret, ne voulant pas éveiller les soupçons sur sa nouvelle splendeur, et rejoignit la chambre, une heure après l'avoir quittée. Il ouvrit la porte, entra, un simple coup d'œil à son épouse, et alla se poster dans le siège qui faisait face à la large fenêtre de leur chambre. Il se figea là, son regard portant au loin, mais vide.

Comme il l'était redevenu tout entier.
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Never Say Never... [PV. Edward] Vide
MessageSujet: Re: Never Say Never... [PV. Edward] Never Say Never... [PV. Edward] I_icon_minitimeVen 19 Mar - 4:08

    Elle n’avait pas souhaité le vexer, encore moins l’attrister ou le heurter d’une quelconque manière, elle avait simplement souhaité savoir. Après tout, ne l’avait-elle pas prévenu ? Ne lui avait-elle pas dit qu’ils allaient en reparler après ? Biensûr elle aurait pu encore attendre, profiter une nouvelle fois, et discuter ensuite, lorsqu’il serait redevenu lui-même. Mais elle n’avait aucune idée du temps que cela durerait, et tout ce qu’elle souhaitait c’était entamer une conversation en partageant le petit-déjeuner, ce que tout couple normal faisait régulièrement. Mais à croire que même dans l’humanité ils ne parvenaient à être commun, rien ne se passait comme prévu. Elle avait sentit le malaise dès qu’elle avait cessé de parler, et que le silence pesa de tout son poids dans l’air ambiant. Il n’avait pas rit à sa vaine tentative de plaisanterie, il n’avait même pas esquissé un sourire en l’imaginant le frapper à coup de Bible, il était demeuré stoïque. Ce calme ne présageait rien de bon. Ses traits avaient beau rester inexpressifs, c’était cette absence d’expression qui lui faisait craindre le pire. S’il ne montrait rien c’est qu’il contrôlait les émotions que pourrait refléter son visage, et s’il les cachait c’est que sa belle insouciance s’était volatilisée, et qu’elle venait de provoquer quelque chose en lui. Elle ne voyait pas quoi. Elle avait beau chercher, s’inquiéter, fouiller son regard, elle ne comprenait pas ce qu’elle avait pu dire de travers. Elle posait toujours trop de questions, mais il le savait, il s’y était fait. Elle était curieuse, et souhaitait tout connaître des rouages de son cerveau, du fil de sa pensée qui l’avait conduit jusqu’à cette décision pour le moins étrange. Elle voulait aussi savoir comment, comment il avait découvert ça, et comment il s’y prenait pour redevenir humain. Mais dans un premier temps, elle avait juste souhaité le « gronder », comme pour lui rappeler que sa conduite était dangereuse et inconsciente. Pour une fois qu’elle était celle qui se montrait prudente et adulte, elle trouvait ça presque drôle…

    Mais pas lui. Lorsqu’il ouvrit, finalement les lèvres pour s’exprimer d’un ton monocorde et linéaire, il acheva de la convaincre du malaise qui s’épanouissait en lui. Pourtant, il ne la quittait pas de son regard intense qui contrastait totalement avec le timbre absent de sa voix, comme s’il récitait un texte sans grande conviction. Il lui expliqua qu’il y avait pensé cette nuit, et elle ne pu s’empêcher de songer à la dispute de la veille, à son énième caprice et à son comportement d’enfant gâtée. N’était-ce pas elle qui l’avait poussé à agir ainsi en se montrant bornée et peu conciliante ? Elle souhaitait qu’il la comprenne, mais hier soir elle avait décidé d’arrêter de le comprendre lui. Il éluda la question concernant le fait qu’elle l’aurait probablement empêché d’agir ainsi. Surement le savait-il déjà, et peut être lui en voulait-il de ne pas se montrer plus enthousiaste face à sa « surprise ». Elle aimait ce qu’il venait de faire, elle appréciait chaque seconde qu’il passait dans cette peau humaine. Mais elle ne pouvait s’empêcher de trembler. Pour lui, pour eux, pour les siens, pour elle. Son humanité à elle représentait déjà un handicap pour sa famille, elle était une force vampirique supplémentaire qui tardait à le devenir. Alors comment accepter de « perdre » un membre de plus qui, volontairement, bridait ses forces ? Elle n’avait pas besoin du don d’Edward pour savoir ce qu’il se passait dans l’esprit de ses frères et sœurs. Ils attendaient tous une seule chose : Qu’elle soit finalement transformée. Ils ne comprenaient pas pourquoi Edward tardait autant, pourquoi il rechignait à la tâche. Elle, elle savait. Il avait peur de lui voler son âme. Idiotie ! Il ne lui volerait rien du tout, il ne ferait que lui offrir au contraire, il lui offrirait l’éternité à ses côtés. Mais elle comprenait… Dans un sens, elle comprenait. Ce n’était pas le cas des siens qui perdaient patience, surtout alors que tout s’accélérait soudainement. Elle se sentait suffisamment coupable pour qu’on n’ajoute pas la nouvelle humanité d’Edward à la lourde liste des charges retenues contre elle.

    Pourtant, c’est ce qu’il fit. En lui avouant qu’il avait fait ça pour elle, pour eux, il confirmait les craintes de sa femme. S’il arrivait quoique ce soit, pendant qu’il était dans cet état là, elle serait coupable de ça aussi, et ne se le pardonnerait jamais. Il disait vouloir agir pour lui, pour elle, parce qu’elle passait avant tous les autres. Elle aurait dû s’en sentir flattée, puisque c’était réciproque et que, évidemment, à ses yeux il passait, lui aussi, avant tout le reste, même avant elle-même. Mais elle ne voulait pas qu’il se mette en danger pour elle. Surtout pas. Elle pourrait mourir pour lui, mourir à sa place, échanger sa propre vie contre la sienne tant sans lui l’univers n’aurait plus de sens, mais elle refusait que l’inverse se produise. Et surtout pas pour quelques instants de pur délice d’une satisfaction toute personnelle. Elle comprenait la valeur du présent qu’il venait de lui faire, et il n’avait surement pas idée de ce qu’il avait provoqué au plus profond de son être de par ce que d’autre qualifierait bêtement de « devoir conjugal ». Il l’avait transcendée, il l’avait amené au-delà d’elle-même, il avait créé une union entre eux, un lien inaliénable qu’elle sentait encore malgré sa distance. Elle aurait voulu qu’il en soit ainsi toute sa vie. Elle aurait voulu pouvoir petit-déjeuner avec lui, partager un repas en bavardant, s’endormir dans ses bras, l’entendre ronfler aussi, se réveiller en sursaut parce qu’il aurait oublié d’éteindre la télé avant d’aller rejoindre Morphée… Mais tout ceci était impossible, elle le savait, il le savait, et cela ne rendait que plus précieux le présent qu’il venait de lui offrir. Il lui avait offert bien plus qu’une simple partie de jambes en l’air, il lui avait offert une fenêtre ouverte sur ce qu’aurait pu être leur vie si tout avait été différent. Et dans un sens, ça faisait mal…

    Tout comme cette distance physique qu’il lui imposait après s’être relevé pour s’habiller. Elle l’écoutait, mais était bien incapable de lui répondre. Tout ce qu’elle percevait, c’était son corps qui réclamait le sien, bien trop loin d’elle. Cette séparation après cette extrême intimité devenait presque intolérable. Il ne savait pas combien de temps ils avaient, alors elle voulait bien parler, mais seulement s’il était contre elle, et qu’il autorisait ses mains à parcourir sa peau chaude, et son corps à se blottir contre la tiédeur du sien. Ne pouvait-il lire le désarroi sur son visage. Elle tendait une main, presque machinalement, juste pour qu’il revienne, qu’il cesse de s’éloigner, qu’il cesse de s’habiller, mais il ne la voyait pas, trop plongé dans les méandres de ses propos. Il ne saisissait pas l’urgence de l’instant, il ne comprenait plus les besoins de sa femme. Comme elle aurait aimé qu’il puisse lire dans son esprit, qu’il cesse de se torturer et de se méprendre sur ses propos, et qu’il vienne la rejoindre pour profiter encore de ce moment unique et magnifique où ils étaient la combinaison parfaite. Mais il n’entendit pas sa plainte silencieuse, il n’avait de cesse de répéter qu’il avait besoin d’être comme elle, qu’il n’aspirait qu’à ça. Elle aurait voulu lui dire à quel point elle en avait besoin aussi, mais rien ne vint. Pourtant elle aurait souhaité parler, au moins pour l’empêcher de se rhabiller. Elle sentait dans ce geste comme l’amorce d’un départ qu’elle aurait voulu tuer dans l’œuf. Mais elle se noyait dans un océan de perplexité, ne parvenant à mettre le doigt sur ce qui le mettait dans cet état, ne comprenant pas ce qu’il attendait d’elle. Son cœur tambourinait contre sa poitrine, affolé par cette fuite qu’elle anticipait sans en comprendre les raisons, ses mains étaient rendues moites par l’angoisse sourde dont elle était victime, et son regard n’avait de cesse de se faire interrogateur. Pourquoi ? Pourquoi cette réaction ?

    Elle avait beau l’avoir pressentie, son départ n’en fut pas moins brusque et violent. Il avait beau s’être rattrapé immédiatement, l’emploi de la phrase « il faut que je parte, Bella » n’avait fait qu’exacerber une montagne de doutes, de craintes et de douleurs qui ne demandait qu’à poindre dans son esprit. Tout s’était passé tellement vite qu’elle n’avait eu le temps de s’y opposer. « Si tu es d’accord. » lui avait-il dit. Non, elle n’était pas d’accord. D’ailleurs, elle venait de le dire à haute et intelligible voix. Non, elle n’était absolument pas d’accord. Mais alors que les mots franchissaient la barrière de ses lèvres, la porte claquait sur elle-même. Il ne lui avait pas laissé le temps de répondre. Non, elle n’était pas d’accord pour qu’il revienne dans peu de temps, tout simplement parce qu’elle n’était pas d’accord pour qu’il parte et la laisse seule. Il en était hors de question. Elle aurait souhaité le lui faire entendre, le lui faire comprendre, avoir au moins un droit de réponse après son monologue, mais lorsqu’elle fixa le bout du couloir désert, à l’angle duquel il avait disparu, elle comprit que sa question n’avait été que rhétorique, il n’attendait pas de réponse. Elle resta un long moment, ainsi, à fixer le vide sans faire vraiment attention au reste, juste absorbée par une multitude de questions qui polluaient son esprit. Elle ne prit conscience du lieu et de sa tenue, que lorsqu’une femme de chambre la salua tout en évitant soigneusement de la regarder. Alors Bella refit surface et sortie la tête de son bocal pour s’apercevoir qu’elle était immobile, droit comme un I, en plein milieu du couloir du 3ème étage, avec pour seule tenue un drap qu’elle avait prit le temps d’enrouler autour d’elle, avant de se lancer à la poursuite de son étrange époux. Dans un mouvement de pudeur, elle resserra le drap contre sa poitrine, et s’empressa de rejoindre l’enclave protectrice de sa chambre.

    Elle avait prit le temps d’une douche rapide et de s’habiller avec ce qui lui tombait sous la main, lorsqu’elle entendit la porte de la chambre s’ouvrir. Angoissée, elle était installée en tailleur sur le lit, malmenant un bout de drap entre ses doigts. Son visage se releva immédiatement, attendant l’apparition de l’être si cher à son cœur. Elle s’était posée mille et une questions, s’était torturée l’esprit durant toute l’heure qu’avait duré son absence, mais n’avait toujours aucune idée de l’attitude à adopter à son retour. A vrai dire, elle n’avait fait que se demander si retour il y aurait. Il agissait étrangement depuis 48h, elle ne parvenait à anticiper ses réactions. Tout ce qu’elle savait c’est que cela avait un lien avec son avide demande de transformation. Peut être se montrait-elle trop pressante ? Peut être vivait-il cela comme un ultimatum ? Il n’avait fait que chercher un moyen d’être semblable sans qu’elle perde son humanité. Et tant d’acharnement et de prise de risque la faisait craindre un éventuel refus de la transformer. En le voyant apparaître dans son champ de vision, elle s’était redressée sur ses genoux, s’attendant probablement à ce qu’il vienne la rejoindre sur le lit, qu’il lui offre l’étreinte réconfortante dont elle avait besoin après cette absence que son corps, son esprit et son âme avait eu du mal à accepter. Mais il ne vint pas à elle. Il se contenta de lui jeter un regard vide avant de traverser la pièce pour rejoindre le fauteuil qui faisait face à la fenêtre. Elle n’avait pas eu besoin de croiser son regard doré pour prendre conscience de son retour à l’état de vampire. Sa simple aura, sa démarche, l’énergie qui émanait de lui l’avaient informé du changement. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il semblait en souffrir, comme si ces quelques heures d’humanité lui avait rappelé tout ce qu’il avait perdu, et tout ce qu’elle allait perdre. Il n’était pas objectif, il vivait son état comme une malédiction et rien ne pourrait ne pourrait le faire changer d’avis. A moins que… Elle y avait songé pendant son absence, cette idée était revenue à plusieurs reprises sans qu’elle ne la retienne vraiment. Mais maintenant, en le voyant dans cet état de petite mort, alors qu’elle n’osait même pas s’approcher de lui, appréhendant ses réactions, elle savait que c’était le seul moyen de l’atteindre. Il fallait qu’elle entre dans sa tête.

    Sans trop savoir comment s’y prendre, elle se réinstalla en tailleur au milieu du lit. Peut être aurait-elle du l’écouter et s’entrainer un peu au lieu de simplement faire semblant, parce qu’à présent qu’elle en avait besoin, elle ne savait absolument pas quoi faire. Se concentrer, oui d’accord, mais genre comment ? Et sur quoi ? Elle ferma les yeux et focalisa ses pensées sur son objectif : Lui. Que devait-elle faire maintenant ? Penser très fort ? Comment avait-elle fait la dernière fois ? Elle tenta de rassembler toutes ses idées, tout ce qu’elle souhaitait qu’il sache, se focalisant sur ce qu’elle avait ressentit ce matin lorsqu’il lui avait fait l’amour comme pour la première fois, sur la peur qui avait eu le dessus lorsqu’elle avait compris que son état d’humanité temporaire ne ferait pas le poids face aux Volturi, son envie d’être à lui pour l’éternité de toutes les manières qui soient, son appréhension du fait qu’il préfère son humanité à elle, sa conviction profonde qu’il ne fallait plus retarder sa transformation, une conviction qu’il n’avait fait que renforcer en lui offrant un moment sans aucune barrière, sans aucune retenue, son amour pour lui, sa frustration de ne savoir comment le toucher en cet instant, son besoin qu’il lui parle, qu’il lui explique et qu’il cesse de se retrancher en lui-même et accepte de se livrer à elle. Elle tentait de braquer son esprit sur des ressentis, puisqu’il n’existait pas de mots pour les décrire. Elle souhaitait lui faire entrevoir sa façon de penser, sa façon d’appréhender les choses, ses convictions, et cet amour qu’elle pensait, de son côté, indestructible. Toujours assise, immobile, les yeux clos, la concentration extrême, elle revivait tout ce qu’elle avait ressentit pendant leurs ébats, la passion, la violence des sentiments, la plénitude, le besoin de plus, et l’ « edwardisation » de son être. Est-ce qu’il l’entendait ?
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MessageSujet: Re: Never Say Never... [PV. Edward] Never Say Never... [PV. Edward] I_icon_minitimeMer 24 Mar - 7:46

Pas un mot ne sortit de sa bouche. Elle n'avait rien dit. N'avait même pas soupiré de soulagement. Elle s'était contentée de triturer le drap sur lequel elle était assise, sans doute plongée dans ses pensées. Des pensées qu'il ne pouvait atteindre, même en étant de nouveau ce stupide monstre qu'il était condamné à être et à rester durant toute une éternité. Il la connaissait assez bien pour savoir qu'elle était, à sa façon, aussi torturée que lui et était prêt à parier qu'une multitude de choses se battaient dans sa tête, l'empêchant tout comme lui d'y voir clair. Toute cette histoire avait pour origine sa transformation. Il savait qu'il n'y échapperait pas. Il savait qu'il le ferait un jour, succombant sans doute à son égoïsme, car, bien que personne ne le croie, lui comme tous les autres, désirait au plus profond de son être, là où l'égoïsme avait sa place, qu'elle soit transformée. Pour une multitude de raisons. La première en était toute simple : il l'aurait à lui pour l'éternité. En second venait le fait qu'ils seraient les mêmes et qu'il ne serait donc plus obligé de se retenir en sa présence, comme il avait pu y goûter en ce jour. Venaient ensuite et en ordre non significatif le fait que sa famille en serait soulagée, et plus en sécurité il le savait, qu'il pourrait partager ses « repas » avec elle, qu'il n'aurait plus besoin de l'attendre pendant qu'elle dormait bien qu'il adore ça... parmi d'autres. Oui, au plus profond de lui-même, Edward souhaitait aussi que Bella devienne un vampire. Néanmoins, le jeune homme faisait partie de ces gens qui ne laissaient que peu leur être le plus profond atteindre la surface.

Ainsi, bien avant toutes ces sombres envies, venaient des rejets quant à rendre Bella comme il l'était. Comme tous le savaient, bien qu'aucun, à l'exception de Carlisle sans doute, ne le comprenne, le premier argument qu'Edward avançait concernait l'âme de Bella. Il ne souhaitait pas qu'elle perde cela et était convaincu que devenir un vampire signifiait perdre ce qui faisait d'elle un être légitime. Il ne pouvait se résoudre à la voir devenir un monstre comme lui, et encore moins se résoudre au fait qu'il en serait à l'origine. Pourtant, il ne désirait pas non plus que quelqu'un d'autre le fasse à sa place. Il savait qu'il en voudrait à cette personne et estimait également qu'il était de sa responsabilité de le faire. Tout au fond de lui, également, une petite voix lui disait que cela lui appartenait et qu'il ne laisserait personne d'autre boire le sang de sa bien-aimée... il voulait se réserver ce plaisir. Mais là encore, Edward n'était pas de ceux qui laissent le sombre venir à la lumière.
Quoi qu'il en soit, Bella n'avait dit mot et cela le surprit, il dut bien l'admettre. Il s'était attendu à un flot de reproches, ou au moins de questions. Elle en avait tant eu avant qu'il ne parte. Il y avait répondu partiellement, mais elle n'avait pas été convaincue, il en était certain. Il ne lui avait d'ailleurs pas laissé le temps de réagir à ce qu'il lui avait répondu. C'était comme s'il n'avait su gérer ses émotions, en étant humain. Il y parvenait tellement bien, étant vampire, du moins lorsqu'il ne s'agissait pas de colère.
Il était doué pour cacher ce qu'il ressentait, mais lorsqu'il avait été humain, il avait eu besoin de sortir, suffoquant sous le poids des émotions. Cela était perturbant. Tout comme le silence soudain de Bella. Pourquoi ne disait-elle rien alors qu'il venait de rentrer ? Il n'avait eu qu'un regard pour elle avant de s'installer devant la fenêtre, le regard vide. Mais il s'était attendu à une autre réaction. Il avait presque eu envie de se retourner pour voir ce qu'elle faisait, mais s'en était gardé, ne pouvant supporter qu'elle rejette ce qu'il prenait pour une bénédiction : son humanité, aussi temporaire soit-elle.

Elle s'était tout de même redressée, s'attendant sans doute à ce qu'il la rejoigne, mais il ne pouvait pas. Il était à nouveau vampire. Il se détestait dans cet état. Il se sentait tellement vide, tellement dénué de sens, d'âme. Comment pouvait-elle vouloir devenir comme cela ? Comment pourrait-il jamais lui ôter ce qui faisait d'elle un être doué d'un esprit ? Comment pourrait-il jamais faire d'elle un être vide ? Il venait de trouver la solution à cela, lui offrant une égalité entre eux qui lui permettait de ne pas lui prendre ce qui faisait qu'elle était elle, et elle l'avait refusé. Elle voulait devenir vide pour lui, mais ne comprenait-elle pas qu'elle ne serait plus tout à fait elle, sans son âme ? Comme il n'était plus tout à fait lui, à son grand regret ?
Pensait-il se rétracter quant à sa promesse de la transformer ? Non, il lui avait promis de le faire, et le ferait... un jour. Mais ne pouvait-elle attendre que cela soit en pleine conscience, sans cette épée de Damoclès au dessus d'elle qui la rendait terrifiée. Il comprenait sa peur, la partageait même mais il savait également qu'elle ne disparaitrait pas pour autant une fois Bella transformée. Les Volturi pouvaient parfaitement la tuer, même en étant vampire. Et ils la voudraient bien plus encore qu'ils ne la voulaient déjà. Il ne pouvait supporter l'idée qu'elle leur appartienne et leur soit soumise. Il préférait la garder humaine, et la protéger de sa vie s'il le fallait.

Plongé dans ses pensées, il l'entendit remuer sur le drap, sans toutefois qu'elle ne descende du lit. Qu'allaient-ils faire, s'ils ne pouvaient même plus parler ? Avait-il tout cassé en essayant de sauver son couple ? L'espace de quelques minutes, il se sentit encore plus vide qu'il ne se sentait déjà, aussi impossible soit-il. Le silence régna dans la pièce. Puis, soudain, un flot de paroles l'atteignirent. La voix de Bella. Enfin, elle parlait. Elle lui disait tout ce qu'elle ressentait... non. Elle ne pouvait dire cela. Elle les lui faisait ressentir. Tout à coup, il vivait ce qu'elle vivait. Il eut un mouvement imperceptible, et comprit. Elle se concentrait et lui ouvrait son esprit. Le regard d'Edward se perdit dans le vide pendant que le flot de pensées et d'émotions de son épouse l'atteignait. C'était étrange. Mais réconfortant. Il voyait comment elle vivait les choses, et cela l'aidait à la comprendre. Si seulement il avait pu lui ouvrir son esprit, à elle, afin qu'elle le comprenne. Il avait toujours saisi son désir d'être comme lui puisqu'il avait le même à son égard. Il avait toujours compris qu'elle souhaite partager sa vie avec lui pour l'éternité, il le voulait également. Mais avait-elle seulement compris un jour ce qu'il ressentait par rapport au fait d'être un vampire ? Il ne le croyait pas. Elle n'avait jamais compris cela. Elle ne pouvait réellement le comprendre sans passer à côté de sa vie d'humaine. Pourtant, c'était ce qu'elle lui demandait. Voulait-elle réellement connaitre ce qu'il méprisait : une existence vide et sans âme ? Apparemment oui. Le désir qu'elle lui faisait entrevoir était d'une puissance éblouissante. L'amour qu'elle avait pour lui également. Ses craintes, il les partageait, pourtant, il ne voyait pas son humanité à lui comme un risque, mais comme un cadeau. Quand il comprit qu'elle donnerait sa vie pour lui mais n'acceptait pas le contraire, il réagit. Elle était injuste.

Alors, doucement, il se releva et la regarda un moment, avant de venir la rejoindre sur le lit, il la prit dans ses bras et la serra, doucement, et l'embrassa. Il caressa ses cheveux, huma son odeur qui lui brûla violemment la gorge, mais il n'avait cure de souffrir, tant que c'était à ses côtés. Ce qu'elle avait ressenti quand il était humain, il le partageait. Pourquoi ne voulait-elle pas recommencer ? Ses peurs prenaient le dessus, mais il ne les laisseraient pas faire.


Bella... soupira-t-il. Tu veux mourir pour moi, laisse-moi en faire autant. Fais-moi confiance, s'il te plait... laisse-moi te donner ce que je veux te donner avant de te donner ce que tu veux... Rien ne pourra nous séparer, que nous soyons humains ou vampires. Je ne laisserai pas une telle chose arriver. Alors fais-moi confiance. Crois en moi... et en nous. Et laisse les autres de côté. Ils ne peuvent pas comprendre. Toi, tu peux.

Il prit son visage entre ses mains glacées et déposa ses lèvres sur les siennes. Puis il la reprit dans ses bras et la serra un peu plus fort que d'habitude, sans pour autant y mettre la puissance que sa monstruosité lui permettait.
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MessageSujet: Re: Never Say Never... [PV. Edward] Never Say Never... [PV. Edward] I_icon_minitimeLun 29 Mar - 2:44

    Elle se concentrait à s’en donner mal au crâne, focalisant chacune de ses pensées sur lui. Ce n’était pas dur puisqu’elle pensait à lui en permanence, et lorsqu’il n’était pas le sujet principal de ses songes, il était en second rôle. Mais cette fois, elle cherchait à lui faire ressentir les choses comme elle les voyait, pour qu’il cesse de se mettre dans de pareils états. Elle ne savait trop ce qui se passait en lui, mais elle était intimement persuadée d’en être la cause. Peut être se sentait-il rejeté, peut être n’avait-elle pas agit comme il l’espérait, alors elle voulait qu’il puisse lire en elle, littéralement, qu’il puisse voir, sentir, goûter, toucher, ressentir comme elle, et peut être comprendrait-il. Elle prenait un risque, peut être n’apprécierait-il pas ce qu’il allait voir, peut être se rendrait-il compte à quel point elle était capricieuse, égoïste et oh combien humainement imparfaite et banale, mais elle devait le faire, simplement parce qu’elle ne supportait pas de le voir ainsi, si mal et replié sur lui-même après ce qu’ils venaient de vivre. Mais encore fallait-il qu’elle parvienne à lui ouvrir son esprit. Foutu bouclier ! Elle l’adorait en temps normal, il lui avait permis d’intriguer Edward avant même qu’il ne découvre que son sang chantait pour lui, son bouclier avait attiré son attention, et de plus, il lui permettait de résister aux tortures psychiques de Jane. Mais aujourd’hui, elle aurait voulu ne l’avoir jamais possédé. Simplement parce qu’elle ne savait pas comment s’y prendre pour le faire sauter.

    Les yeux clos à s’en faire mal aux paupières, les traits tirés, les lèvres pincées sous la force de la concentration, on aurait pu la croire en souffrance. Elle n’avait certainement pas besoin de tout ça, mais comme elle ne savait pas s’il l’entendait ou pas, elle préférait se concentrer de manière excessive. Elle aurait dû s’entraîner comme le lui avait dit Edward, elle aurait dû mettre plus de cœur à l’ouvrage plutôt que de se contenter de fermer les yeux et lui dire « J’m’entraîne ! Oui, oui, j’m’entraîne. » en rêvassant à tout autre chose. Le pire c’est que si elle s’y prenait comme un manche et qu’il ne captait absolument rien, elle allait passer pour une folle quand il se retournerait et la verrait ainsi. Il la penserait souffrante au mieux, ou complètement jetée, au pire. Et si ça lui tirait un sourire, ce serait là sa plus grande victoire. Mais elle ne voulait pas lui arracher un sourire, elle voulait bien plus que cela, elle voulait lui faire entendre son point de vue, puisqu’elle n’y parvenait avec des mots. Mais pour ça, il fallait à tout prix qu’elle parvienne à contourner ce truc qui brouillait la fréquence de son crâne.

    Elle était tellement concentrée, qu’elle ne se rendit pas tout de suite compte qu’il avait quitté le fauteuil et se trouvait devant elle. Elle n’avait rien entendu, elle n’avait pas perçu le mouvement, pas plus qu’elle ne ressentait sa présence bien plus proche, tant elle était concentrée sur tout ce qu’elle voulait lui dire, lui faire savoir, le forcer à entendre. Mais son regard, ça elle le sentit. On dit qu’on est capable de sentir quand quelqu’un nous fixe avec insistance, et ça, même lorsque la personne se trouve dans votre dos, mais pour Bella, lorsqu’il s’agissait d’Edward c’était encore plus imposant que ça, il n’avait pas besoin de se montrer insistant, il n’avait pas besoin de l’observer depuis longtemps, dès que ses prunelles dorées venaient caresser sa silhouette, elle le sentait. Il lui suffisait d’une fraction de seconde pour ancrer son regard au sien. Ils étaient connectés. Alors, immédiatement, elle rouvrit les paupières, et posa un regard interrogateur sur son mari. Il était là, immobile devant elle, immobile et silencieux, si bien qu’elle ne savait pas si elle y était parvenue, ou s’il ne faisait que s’inquiéter pour elle. Est-ce qu’il l’avait entendu ?

    Le matelas bougea légèrement lorsqu’il vint s’asseoir à ses côtés. Bella l’observait toujours avec anxiété, ne sachant pas s’il avait vu, et si oui, ce qu’il avait vu. Mais rapidement, lorsqu’il la prit dans ses bras, toutes ses inquiétudes s’envolèrent, comme d’habitude. Il n’y avait qu’un seul endroit au monde où elle se sentait parfaitement en sécurité, et elle s’y trouvait en cet instant, entre ses bras. Il la serra contre lui, l’embrassa, tandis qu’elle se collait toujours plus, nouant étroitement ses bras autour de son cou, cherchant toujours plus de ce contact dont elle avait manqué depuis qu’il avait décidé de quitter la chambre. Elle se lova contre lui, en ressentant le besoin, faisant totalement abstraction de la fraîcheur de son corps de marbre, ou du fait de lui grimper dessus un genou de chaque côté de son corps. Elle en avait besoin. Elle avait besoin de lui. Malgré tout, elle avait eu peur. Très peur. Et n’en finissait pas de se rassurer. Elle vint chercher son essence à la source, nichant son nez dans son cou, savourant chaque nuance de son odeur parfaitement délicieuse, horriblement savoureuse, elle gouta sa peau en y déposant ses lèvres, remontant le long de sa mâchoire, pétrissant de baisers son menton, sa joue, sa tempe.

    Finalement, il la priva de lui, en se reculant légèrement, juste assez pour lui parler, elle le comprit ensuite. Il souffla son prénom, et alors elle eut la confirmation qu’elle avait réussie, qu’il était parvenu à lire ses pensées. Un sourire victorieux s’étira sur ses lèvres avec fierté mais se dissipa dès qu’il entra dans le vif du sujet. Maintenant qu’il avait entendu ce qu’elle avait à dire, il souhaitait lui répondre, lui faire partager –de manière plus conventionnelle- sa façon, personnelle, de voir les choses. Elle l’écouta, sans un mot, se contentant de l’observer, focalisant sur ses lèvres brillantes qui ne cessaient d’onduler au gré des mots qui s’y formaient, contemplant l’intensité de son regard aux prunelles d’or, savourant les rayons du soleil qui filtraient par les rideaux entrouverts et venaient faire scintiller son profil gauche. En l’espace de quelques heures, ses lèvres étaient passées d’une souplesse exquise au marbre magnifique, ses prunelles d’émeraudes avaient tournées à l’or précieux, la douce teinte rosée de sa peau avait changé pour la pureté de la pierre polie. Quelque soit sa condition ou son état, il était magnifique, simplement parce que son âme était belle. Seule une âme pouvait rendre les gens beaux ou laid. Il était incroyablement beau.


    « J’ai confiance en toi… » Souffla-t-elle contre son oreille, après qu’il l’eut embrassé et ramassé contre son torse auquel elle s’accrochait comme une démente. « Je crois en toi. Je crois en toi plus que toi tu ne crois en toi. » Ajouta-t-elle avant de s’écarter légèrement de le but de croiser son regard. Il lui avait exposé son point de vue, c’était à son tour à présent, et elle n’avait pas dit son dernier mot. « Tu dis m’aimer, et pourtant tu penses ne pas avoir de cœur. Tu dis être mon alter égo, et pourtant tu penses ne pas avoir d’âme. Où est la logique dans tout cela, mon amour ? Crois-tu que ton âme revient et repart chaque fois que, je ne sais par quel miracle, tu redeviens humain ? Tu penses vraiment que l’âme est un truc qui se balade dans les airs et attend le moment où tu redeviens rose ? « C’est bon les gars, il a du sang dans les veines, on peut y aller. », c’est ça que tu crois ? Essaye d’être un peu logique, une âme élastique, ça n’existe pas. Pas plus qu’une âme boomerang. » Tout en parlant, ses doigts n’avaient de cesse de recouvrir chaque centimètre carré de son visage, glissant parfois jusque dans ses cheveux dont elle savourait les nuances cuivrées avec tendresse. « Peu m’importe que tu sois humain ou vampire, rien ne change l’amour que je te porte, parce que c’est de ton âme dont je suis tombée amoureuse. La frustration ne vient pas du fait que tu es vampire, elle vient du fait que je ne suis pas comme toi et que je veux l’être. Oui, tu étais comme moi ce matin, et c’était… » Elle s’interrompit, ne trouvant pas les mots adéquats, mais sentant ses joues la brûler, elle détourna le regard avec un sourire gêné. « Mais te rends tu compte des risques que tu as prit pour ça ? Tu dis que je dois te laisser prendre le risque de mourir pour moi ? Tu ne crois pas que tu l’as déjà suffisamment pris ce risque ? Je ne suis pas prête à mourir pour toi… Enfin si, évidemment, mais pas de la façon dont tu le conçois. Ma transformation n’est une mort qu’à tes yeux. Je ne vais pas perdre mon âme, juste gagner une multitude de vies en plus… avec toi… Tu as passé un siècle seul, sans amour, mais maintenant que je suis là, est-ce que cette vie est si désagréable ? »

    Il savait qu’elle avait raison, il n’avait pas le droit de prétendre le contraire, car persister à prétendre qu’il n’avait pas d’âme, c’était prétendre que Carlisle n’en avait pas, qu’Esmée n’en avait pas, qu’elle-même n’en aurait plus alors qu’il était persuadé qu’il continuerait à l’aimer. Et l’aimer si elle perdait son âme était une insulte à ses yeux. Il ne pouvait plus aimer une Bella sans âme, une enveloppe charnelle certes ressemblante à l’originale, mais qui aurait perdu tout ce qui faisait d’elle la Bella dont il était amoureux. « Je ne peux pas vivre sans toi… » Reprit-elle après un moment de silence. « S’il t’arrive quelque chose j’en mourrais ! Si tu veux prendre soin de moi et de ma santé mentale, alors veille à rester en vie, fais tout ton possible pour rester en vie. En prenant soin de toi, tu prends soin de moi. Tu comprends ? Le fait que tu sois là, intact, sans bobo, c’est la seule chose qui fait que je suis là aussi. Tu es ma seule raison d’être… Alors sois ! » Ce furent ses derniers mots avant qu’elle ne se fonde, de nouveau, contre son corps, avec l’envie d’y disparaître. Ne pouvait-il comprendre qu’elle souhaitait qu’il cesse de se mettre en danger, et qu’il accède enfin à sa demande. Elle le comprenait, mais ne partageait pas son point de vu. Le sien était tout de même plus cohérent, non ?
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MessageSujet: Re: Never Say Never... [PV. Edward] Never Say Never... [PV. Edward] I_icon_minitimeVen 2 Avr - 23:56

Il eut à peine prononcé son prénom qu'elle sourit. Elle avait compris qu'il avait lu en elle et prenait cela pour une victoire, tout comme lui. Il aimait quand elle réussissait, cela apaisait tellement sa frustration de ne pouvoir attendre ses pensées. Elle, la seule qui se fermait à lui. Si elle pouvait décider quand et comment elle lui ouvrait son esprit, il pourrait assouvir cette envie tout en préservant sa vie de couple qui avait besoin de ce fameux bouclier, il en était conscient. S'il savait tout des pensées de Bella, s'il savait exactement ce qu'elle ressentait pour son entourage, et plus particulièrement pour un certain loup, il ne serait peut-être plus là, aujourd'hui. S'il avait su, à l'époque où il l'avait abandonnée, qu'elle avait presque cédé, il l'aurait laissée à Jacob. Elle serait plus heureuse avec lui, il le savait. Quoi que maintenant qu'il était un loup, le poids de ses arguments se faisait moins pesant. Toutefois, Jacob n'avait jamais eu envie de tuer Bella, lui.
Quoi qu'il en soit, aujourd'hui, il pouvait lire au travers de l'esprit de son épouse, tout du moins au travers des pensées qu'elle souhaitait partager. Il avait alors fait part de ses pensées à lui à son épouse, qui à présent lui répondait. Elle lui assura avoir confiance en lui, même plus qu'il ne pouvait lui-même avoir confiance en sa personne. Elle voulait répondre à ce qu'il lui avait dit, elle n'était pas d'accord avec cette transformation inversée. Elle voulait devenir vampire, et n'en démordrait pas. Il le savait. Il l'avait toujours su. Toutefois, aussi têtu qu'elle, il n'avait pas décidé d'y renoncer pour autant. Néanmoins, il l'écouta.

Elle lui demanda s'il pensait que son âme allait et venait en lui chaque fois qu'il redevenait humain. Elle pensait qu'il imaginait que son âme revenait parce qu'il était humain, ce qui n'était pas le cas. Son âme, il l'avait à jamais perdue. S'il voulait redevenir humain, c'était avant tout pour être comme elle et lui offrir un amour qu'il ne pouvait lui donner quand ils étaient différents. Oui, elle pouvait devenir vampire, mais cette discussion, ils l'avaient eue un millier de fois. Les choses seraient totalement différentes, lorsqu'il l'aurait transformée. Elles seraient bien aussi, mais différentes de lorsqu'ils sont humains tous les deux. Il le savait pour avoir vécu les deux états. Elle, manifestement, ne le comprenait toujours pas.
La jeune femme parlait tout en étant accrochée à lui comme une moule à son rocher. Elle le caressait, le dévorait des yeux, comme s'il avait disparu des heures durant. Il n'était parti qu'une heure. Pourtant, lui aussi était heureux de la retrouver, heureux qu'elle l'aime toujours autant malgré cet épisode qu'elle n'avait pas aimé. Cela ne faisait que renforcer son idée de recommencer. D'autant plus qu'il avait lu dans ses pensées comme elle avait vécu ce moment. Et il ne pouvait se priver de le lui donner encore tant qu'il en avait la possibilité. Il n'y renoncerait pas, il la voulait heureuse et même si cela n'était que temporaire et qu'elle disait ne pas approuver, elle aurait quand même ce moment qu'elle ne pouvait même pas décrire.

Elle lui expliqua encore qu'elle aimerait même en vampire, que ce n'était pas qu'il soit vampire le problème, mais qu'ils soient différents. Elle n'eut de mots pour décrire ce qu'elle avait ressenti ce matin, mais elle était ravagée par la peur qui l'envahissait à l'idée du risque qu'il prenait en devenant humain. Elle refusait qu'il prenne plus de risques qu'il n'en avait déjà pris, et lui dit une nouvelle fois qu'elle ne mourrait pas une fois vampire. Qu'elle gagnerait juste des vies supplémentaires à ses côtés. Il sourit vaguement, amusé par la façon dont elle voyait les choses. Il l'embrassa sur le front et la laissa poursuivre, amoureux.
Ses doigts caressèrent ses cheveux, glissèrent sur ses bras, remontèrent pour saisir ses joues. Il embrassa le bout de son nez, sa joue, sa bouche. Il l'aimait plus qu'il n'était permis d'imaginer.
Elle aussi, apparemment. Elle lui dit qu'elle ne pouvait vivre sans lui et que s'il voulait prendre soin d'elle, il devait avant tout prendre soin de lui. Elle se serra contre lui, comme pour se fondre en lui, et resta là. Il resta silencieux un moment, la serrant lui aussi, embrassant ses cheveux, humant son odeur enivrante, et ferma les yeux l'espace d'un instant. Les minutes passées en humain défilèrent dans sa tête. Des minutes qu'il n'échangerait pour rien au monde. L'amour qu'il avait donné à Bella ce matin-même représentait enfin ce qu'il ressentait pour elle. Comment pouvait-il y renoncer ?

Tout en restant collé à elle, il reprit la parole, décidé à lui répondre.


Je ne pense pas que mon âme revient quand je suis humain non. Je l'ai perdue à jamais. Cela ne m'empêche pas de t'aimer. Cela m'empêche simplement d'être quelqu'un de bien, à 100%. J'ai des pensées obscures, parfois Bella, parce que la soif est difficilement supportable, certains jours. Tu en auras aussi, tu auras des pensées impures, surtout au début. Cela ne m'empêchera pas de t'aimer, mais je n'aime pas l'idée de faire moi-même de toi l'un de ces êtres. Ne me propose pas de demander à quelqu'un d'autre, ça ne m'aiderait pas. Je le ferai. Je te l'ai promis. J'aimerais simplement un peu plus de temps, avant... ton humanité va me manquer Bella. Je l'aime. Je t'aime plus qu'elle, ajouta-t-il avec un sourire qui s'entendit dans sa voix, mais elle va me manquer. Quant aux risques...

Il s'interrompit un moment. Oui, c'était un risque. Mais il ne pouvait s'empêcher d'en prendre pour elle. Son amour pour elle en était un. Leur relation toute entière était basée sur le risque. Son odeur ne lui donnait-il pas envie de la tuer à chaque instant ?

Les Volturi ne vont pas débarquer aussitôt que je suis humain. L'était n'est que temporaire, et pas très long, tu l'as remarqué. Quant à moi, notre relation entière est basée sur le risque Bella. Tu es humaine, je suis un vampire. Il serait idiot de commencer à éviter tout risque, ou nous pouvons nous séparer immédiatement. Des risques, il y en aura toujours, même lorsque tu seras vampire. Ils te voudront bien plus encore. Je ne suis pas pressé d'attiser leur désir.

Il se pencha pour l'embrasser une dernière fois, avec douceur et passion tout à la fois. Rien de comparable, cependant, à ce qu'il avait pu lui offrir le matin même. Il la regarda ensuite intensément, tenant son visage dans ses mains glacées.

Tu deviendras vampire, Bella Cullen. Tu seras la plus belle et la plus merveilleuse vampire qui soit. Je ferai ce que je t'ai promis, et que tu m'as demandé. Je te demande, moi, seulement un peu plus de temps en tant qu'humaine...

Il insista sur son regard encore un instant, puis l'embrassa à nouveau, la faisant tomber sur les draps défaits. Sa passion reprit, mais jamais elle n'atteindrait celle du matin. Du moins pour aujourd'hui...

- Topic Terminé -
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